Fondu au noir, générique. La plupart des gens seraient déjà en train de remettre leurs manteaux, mais moi j’attends patiemment. Ça fait plusieurs heures que mon estomac gargouille à tout rompre, mais un spectateur digne de ce nom ne se lève pas de son siège avant la fin du générique, et tant pis s’il n’a rien avalé de la journée. La belle affaire. Après tout, personne n’est là pour me voir. Un peu penaud, j’éteins mon écran et sors de ma chambre. A cet instant précis, j’ai vraiment du mal à me décider. Alors comme ça,
Fahrenheit serait un échec ? Quand même, ça me ferait mal. Gargouillis. Je gifle mon ventre pour le faire taire. Oui,
Fahrenheit est un échec. Et ça m’est d’autant plus insupportable que je viens de passer huit heures d’affilée devant, sans même être capable d’en décrocher cinq minutes pour aller manger un bout de pain. C’est louche. C’est très louche.