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Split Fiction, Slip Friction

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Electronic Arts Hazelight Studios
Supports : PC / PS5 / Xbox Series
Au grand dam des psychologues de couples et des maternités, Hazelight remet le couvert pour une nouvelle aventure exclusivement coopérative à partager d'un côté ou de l'autre de la ligne de démarcation virtuelle iconique du studio. Et après avoir joué les rabibocheurs de couple avec It Takes Two, les voilà qui s'attèlent au vaste débat de la propriété intellectuelle, à l'heure du tout IA, du plagiat et des nouvelles pratiques faméliques de création de contenu sur Internet. Une raison, s'il en fallait, pour se traiter encore de noobs entre potes pendant une douzaine d'heures.
Et qui eût cru qu'après les timides débuts du très court (mais ingénieux) A Way Out, Josef Fares et son équipe enchaîneraient les récompenses en sortant un jeu se jouant obligatoirement à deux ? Mais c'était sans compter les ravages du confinement, le propos de leur dernier bébé qui se prêtait bien à l'aventure en couple. C'est surtout le nombre d'idées de gameplay déployées à la seconde qui ont immédiatement satellisé It Takes Two au sommet des tops de fin d'année. Quatre ans plus tard, on les retrouve donc toujours à la réalisation d'un nouveau jeu de genre, qui va encore plus loin que son prédécesseur. Split Fiction débute par l'arrivée de deux jeunes auteures rêvant de faire éditer leurs histoires dans les bureaux de Rader Publishing, une société d'édition de contenu numérique aux dents longues.

Bulles et elles

Après un rapide bonjour et un échange à sens unique de la part de la joviale Zoé dans l'ascenseur, elle et Mio rejoignent le laboratoire de la startup en compagnie d'autres cobayes. Le patron débarque et leur propose de prendre part à une expérience technologique "révolutionnaire" qui donnera vie à leurs inspirations dans une simulation ultra-réaliste, avec à la clé un contrat d'édition en or. Alors que les autres, dont Zoé, s'installent dans leurs bulles, Mio sent le coup fourré et exprime son mécontentement. Quelques secondes plus tard, les voilà propulsées toutes les deux malgré elles dans la même simulation, ce qui fait évidemment buguer la machine.



Coincées dans la matrice, elles devront lutter pour s'échapper tandis que de l'autre côté de la fibre optique, Rader fera tout son possible pour les en empêcher et continuer de pomper leurs inspirations sans vergogne.

Les joueurs alterneront ainsi entre les univers créatifs de Zoé, qui baignent dans la fantasy tendance dragons mignons et arbre Mojo, et les mondes cyberpunk verticaux, sombres et violents sortis tout droit de l'imaginaire torturé de Mio. Pour ce qui est du système de jeu, Split Fiction reprend peu ou prou la formule de leur précédent titre. On l'a dit, la plupart du temps, l'écran est divisé en deux et les joueurs vaquent à leurs occupations dans le même monde. Les contrôles de base sont simples, mais impeccables : double saut, dash et caméra sur le stick droit. À cela s'ajoutent des mécaniques dédiées aux environnements traversés (personnages métamorphes, épées laser, robots, etc.).

Si Hazelight Studios réutilise parfois quelques concepts de collaboration déjà vus dans leurs précédents jeux, ce qui frappe, c'est pourtant le degré d'inventivité des situations de jeu qui se suivent et ne se ressemblent pas, l'histoire alternant les univers. Pour tout dire, durant des niveaux qui peuvent durer plus d'une bonne heure, on ne passe jamais plus de quinze minutes sur la même mécanique de jeu.

Très vite, on se rend compte que Split Fiction catégorise son gameplay pour varier les plaisirs. Les phases d'action et de shoot sont réservées au futur urbano-robotisé de Mio, tandis que le monde féérique de Zoé permet de dérouler des puzzles environnementaux plus détendus. Dans tous les cas, l'aspect coopératif n'est jamais au détriment de l'un ou l'autre des joueurs. Chacun y trouve son compte et au final, comme on est très souvent les yeux rivés sur son côté de l'écran, on se dit même que le jeu mériterait un second run avec l'héroïne d'en face, juste pour voir ce qu'on a loupé. Aux joueurs aussi de dénicher les histoires annexes cachées (ou pas) dans chaque niveau et qui envoient un personnage dans la tête de l'autre pour des bribes d'histoires d'une quinzaine de minutes.

Puzzles & Dragons

Les scénaristes s'en sont d'ailleurs donnés à coeur joie pour créer certains des meilleurs passages du titre (course pour s'échapper d'une station spatiale alors qu'un soleil va exploser, mini-clone compétitif de 1080° Snowboarding / SSX 3, et j'en passe dont un paquet de références à d'autres jeux vidéo). On en ressort très souvent avec le sourire aux lèvres et beaucoup, mais alors beaucoup de moments de "Ah ouaaaaais ! C'est malin ça !" repris en coeur par son partenaire à l'autre bout du vocal Discord, ou assis à côté sur le même canapé.

La mise en scène est également continuellement haletante, à 60 images par secondes sans broncher. Bon d'accord, ce n'est peut-être pas le mètre étalon qui allait mettre à genoux la PS5 Pro ou une 5090 flambant neuve. Il y a d'ailleurs quelques hauts et bas dans la réalisation, comme tout ce qui touche aux effets de flotte, assez hideux. Toujours sur le volet technique, l'implémentation du FSR sur PC génère un scintillement désagréable sur les images en fort mouvement. Mais le jeu en fait des caisses, ça pétarade dans tous les sens, sans temps mort, et ce, jusqu'à un final vraiment anthologique qui repousse encore les frontières de ce qu'on peut faire en écran splitté. Que demander de plus ?

Ah si je sais, faire tout ça, mais avec un seul exemplaire du jeu ! Car oui, on a tendance à l'oublier, mais malgré son acoquinage avec l'ogre des éditeurs Electronic Arts qui ne jure que par la satisfaction des actionnaires, non, Hazelight n'est toujours pas radin avec ses fans et offre à nouveau son Pass Ami qui permet à deux fauchés de participer à l'aventure en ligne avec une seule copie, en cross-play intégral PC / PS5 / Xbox Series. Et il faut dire que ça, en 2025, c'est un vrai petit miracle qu'on se doit de célébrer.

Non vraiment, Split Fiction a des instants de virtuosité, mais (et c'est peut-être notre seul reproche) sans jamais offrir la même puissance narrative que la relation entre les précédents protagonistes imaginés par les Suédois. Autant le couple esquinté qui se ressoude, ça marche super bien sur un duo d'amoureux devant leur TV, autant deux parfaites inconnues qui doivent faire équipe pour s'échapper d'une simulation, même avec une écriture réussie qui met les formes pour nouer l'amitié entre les héroïnes à grand renfort de fêlures et de câlinothérapie, ça a moins de punch. Et puis le trope de l'intelligence artificielle et du vol de la créativité par un richissime milliardaire véreux tout ça tout ça, on se demande pourquoi Spielberg n'en a pas déjà fait un blockbuster lissé, tant le scénario est prévisible et calibré pour le cinéma grand public.

Allez, malgré un scénario un peu moins propice aux émotions en couple, Split Fiction nous prouve une nouvelle fois qu'on peut faire un jeu exclusivement coopératif passionant, excitant et bourré d'inventivité en 2025. Bravo aux développeurs !

SCREENSHOTS

 

Commentaires

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clott
 
Jeu annoncé en décembre 2024 pour une sortie en avril, achat d'un exemplaire pour deux joueurs, techniquement ça semble au point. Pour l'instant le studio semble faire un sans faute.

Par contre le scénario n'est pas trop envahissant? Ça ne m'avait pas spécialement dérangé dans It take two mais c'est un reproche que je voyais souvent revenir.
taglia
 
C'est la même sauce que It take two, mais comme l'a dit Billou c'est émotionnellement moins prenant.
J'ai l'impression que les personnages parlent beaucoup + dans Split Fiction, ce qui donne une impression de course jusqu'à la fin, c'est raccord avec ce qu'elles vivent.

Autant It take two et A way out étaient parfait pour des néophytes, la le jeu est bien plus ardu, sans être impossible.
Sur le canapé le joueur 2, avec peu d'expérience, m'a donné la manette une fois et j'ai attendu quelque dizaine de fois mais la difficulté la frustré. C'est certain qu'il n'y aura pas de second round pour échanger les perso.
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