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Black & White 2

Sidoine par Sidoine,  email  @sidoinedw
Black and White est de retour. Dans ce jeu, vous incarnez un dieu qui, aidé de sa créature, doit diriger son peuple et le mener à la victoire sur ses adversaires. D'île en île, vous devrez édifier une cité, lancer des miracles et mener des batailles.

Bric à black


En commençant la partie, on est accueilli par l'introduction du premier épisode encodée en une qualité supérieure. Voilà qui fait piètre impression. Heureusement cette vidéo psychédélique est rapidement suivie de la vue de la première île sur laquelle nous allons nous faire la main. Et ça, c'est beau. Les graphismes sont véritablement impressionnants, et c'est heureux, parce qu'ils constituent le principal intérêt du jeu. Un plan large nous fait découvrir une île entourée d'une mer scintillante sur laquelle passent quelques nuages. En zoomant, on peut voir l'herbe ondoyante se colorer de fleurs quand on passe la main (notre curseur) dessus. Je ne vais pas écrire un poème dédié aux développeurs du jeu, donc il me suffit de dire que pour peu que vous ayez une carte graphique performante, il y a peu de chance que vous soyez déçu. Orage, pluie, arbres, couchers de soleil, animaux, créatures, tout – animations, textures, effets graphiques – est réussi.


Pour en revenir au jeu, les deux familiers, ange et démon, du premier épisode, apparaissent à l'écran pour nous guider dans notre apprentissage du jeu. Ils sont plaisamment animés, le doublage est très réussi et ils permettent de rentrer dans le jeu très facilement sans avoir à se casser la tête à lire le manuel ou fouiller dans les menus. La première étape du jeu, c'est donc de choisir la créature. La créature, c'est une vache, un singe ou une autre bête, mais de grande taille, qui nous assistera dans nos tâches, étant dotée d'une sorte d'intelligence artificielle minimale qu'il est possible d'ajuster grâce à une interface fort pratique (par exemple on devra répondre à des questions telles que « est-ce que je dois manger des cailloux ? » soit en caressant soit en baffant la créature). Elle servira notamment lors des batailles en écrasant les escadrons ennemis mais elle peut aussi aider au bon fonctionnement de la ville.


Car le principal objet du jeu, c'est construire une ville. L'interface est très réussie, et il est agréable de pouvoir dessiner des routes qui forment des courbes. On a à sa disposition un grand nombre de bâtiments, on peut planter des champs et construire des remparts. Notre peuple se déplace dans cette ville et vaque à ses occupations. On peut les laisser se débrouiller seuls ou les spécialiser, en les faisant fermier, forestier, reproducteur, etc. Le seul problème c'est que tout ça n'est finalement qu'un jouet, il n'y a aucune difficulté à faire tourner sa ville. On place les bâtiments un peu n'importe comment et tout tourne parfaitement. Contrairement à d'autres jeux du même style, malgré l'abondance de types de bâtiments, l'économie est très simple, il y a peu de professions, il est donc à peu près impossible de conduire notre cité à la faillite.


Peut-être que l'intérêt du jeu se trouve ailleurs ? Après tout on est un dieu et on peut faire des miracles. Ces miracles sont en nombre réduit, encore plus que dans le premier : un sort utile dans notre cité (faire pleuvoir, pour aider à la pousse des champs ou des forêts et éteindre les feux), un sort de soin, et des sorts de combat (météore, foudre, boule de feu et bouclier). Le problème c'est qu'ils ne sont pas très utiles. En effet, ils ne sont pas utilisables au-delà des limites de la ville, où l'on hésite généralement à faire pleuvoir des météores. Cette limitation se comprend en partie parce que les miracles sont excessivement puissants, pouvant réduire l'adversaire en poussière pour un coût dérisoire (quelques adorateurs qui dansent dans notre lieu de culte). Suprême ironie, le sort de combat le plus puissant est même totalement gratuit : dans les limites de sa ville on peut tuer d'une baffe n'importe quel soldat ennemi.


Blackage au sol


Bon, alors qu'est-ce qu'il reste ? Les conquêtes militaires. On peut recruter des armées parmi la population mâle de notre ville et les envoyer au casse-pipe. Des catapultes pourront les aider à abattre les remparts sur lesquels peuvent se terrer des archers. Pourtant là encore le jeu a de gros défauts. D'abord parce que ces soldats meurent rapidement, ce qui fait que si on adopte cette tactique, on se retrouve rapidement avec une ville peuplée exclusivement de femmes. Ensuite parce que les soldats sont complètement imbéciles, se laissant souvent tuer sans réagir, ce qui oblige à les surveiller et à essayer de se dépêtrer de l'interface peu pratique pour donner des ordres. Enfin parce que ces soldats ne font vraiment pas le poids face à la créature. Au final la tactique la plus payante c'est d'envoyer la créature faire le ménage puis envoyer les soldats pour prendre la place une fois toute menace écartée.


Cette partie « guerre » est d'autant moins intéressante que l'adversaire est complètement incapable de se défendre. Par exemple, dans un des scénarios, si vous envoyez une catapulte détruire ses remparts il ne réagira même pas et continuera à envoyer ses escadrons au casse pipe en passant à côté de la catapulte, suivant un protocole complètement scripté. Il n'y a bien que sur l'île finale que l'adversaire réagit vaguement, et encore... De toute façon, l'adversaire n'étant pas un dieu, il n'a pas à sa disposition de miracle (ce qui est heureux, sinon nos soldats n'auraient aucune chance).


White fait, mal fait ?


En résumé, pour gagner une partie, c'est facile : construisez plein de bâtiments dans votre ville, en variant au maximum, puis attendez que le prestige de la cité augmente. Les habitants des autres villages viendront alors vous rejoindre, jusqu'à ce qu'il ne reste plus personne. Vous arriverez ainsi au bout des quelques îles constituant le très maigre scénario du jeu.


Notez quand même que comme dans le premier épisode, il y a quelques « quêtes secondaires », des mini-jeux censés nous occuper pendant les temps morts. Malheureusement ces quêtes ne sont pas très nombreuses et sont soit faciles soit d'une difficulté tout à fait sans intérêt (genre chercher des statues cachées sur la carte).


Black out


Bref, ce « jeu » est une véritable catastrophe. Il était censé corriger les défauts du premier mais en fait, ils ont en enlevé quasiment tous les intérêts, toutes les difficultés. La créature ne sert plus à grand chose, les miracles sont devenus inutiles, la construction de la cité est triviale, l'adversaire est 100% scripté et totalement incompétent, il n'y a plus de jeu en réseau, et la seule chose ajoutée, les armées, est mal gérée. La seule chose qui reste, c'est la beauté graphique.

Black and White 2 est beau, on prend un certain plaisir à construire sa cité, je ne descendrai donc pas sous la note de 5. Mais est-ce bien un jeu ou est-ce un jouet ? Le game designer, Peter Molyneux ou je ne sais qui (j'ai du mal à croire que c'est le créateur de Populous ou Magic Carpet qui est responsable de ça !), n'a vraiment pas été à la hauteur du talent incontestable des programmeurs, graphistes, musiciens, acteurs et animateurs. Un gros gâchis.

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