Full Auto
Pour le côté Burnout du jeu, on retrouve le principe de véhicules divers et variés (sportive, berline, pick-up, et d'autres un peu plus exotiques comme une dépanneuse ou une voiture de flics) se tirant la bourre en milieux principalement urbains, bien qu'on trouve également des petites routes de montagnes dans le lot, tout ces circuits étant bien évidemment peuplés de véhicules civils. Mais à l'inverse de Burnout où le fait de heurter ces véhicules se soldait par un crash de votre propre voiture, ici vous verrez la pauvre bagnole que vous avez percutée à une vitesse à peine avouable, s'envoler en perdant éventuellement une roue ou quelques bouts de tôle. Plus besoin d'éviter la circulation de peur de vous ralentir : ici, on applique la bonne vieille règle du "à fond, à fond, à fond" sans se poser de question. À noter que cette règle s'applique également pour pas mal d'éléments du décor : pylônes électriques, arbres, abribus, et même certains pans de mur. Foncez tout droit, le décor se poussera. Bourrin oui, mais amusant.
L'aspect Twisted Metal de Full Auto se retrouve dans les armes qui équipent les véhicules en course. Mitrailleuses, fusil à pompe, lance-missiles, mines, grenades, utilisables vers l'avant ou l'arrière de votre véhicule, toutes ayant des munitions infinies, la seule contrainte provenant de la surchauffe de ces armes, qui vous obligera à relâcher le doigt de la gachette quelques secondes pour les laisser refroidir. Celles-ci seront bien utiles pour vous frayer un passage à travers la circulation (car si il ne vous cause pas de dommages outre mesure, l'impact avec un autre véhicule a tout de même tendance à vous ralentir un minimum), mais avant tout pour dégommer vos concurrents. En effet, pour remporter des médailles dans Full Auto, il ne suffit pas de gagner, il faut également la plupart du temps atteindre un certain nombre de points de destruction (score qui augmente aussi bien en détruisant la ville que vos adversaires), ou atomiser un certain nombre de véhicules adverses.
Bien évidemment, vos adversaires sont également armés, et ils n'hésiteront pas à utiliser leur attirail contre vous. Qu'ils soient derrière vous et qu'ils viennent vous chatouiller le pare-chocs à coups de mitrailleuse, ou devant et qu'ils tentent alors malicieusement de glisser une mine sous vos roues, il faudra toujours faire attention à eux pour ne pas vous transformer en un petit amas de tôle fumant. Mais même si celà devait arriver, pas d'inquiétude : une jauge de "réparation" (traduction bien approximative de la part de Sega), qui se remplit toute seule durant la course, vous permettra de revenir dans le temps de quelques secondes, à la façon d'un Prince of Persia. Un turbo est également disponible, qui lui se remplira seulement en dérapant ou en effectuant de jolis vols planés.
Full Auto sportif
Sur le papier, on a donc de quoi faire un bon petit jeu bien crétin et défoulant, et c'est ce qu'on retrouve dans la pratique. Du moins les premières heures. Car malheureusement, la lassitude s'installe très vite : la faute à un trop faible nombre de circuits, aux véhicules qui se conduisent tous de la même façon (les plus rapides étant les moins résistants, et inversement), et surtout au sentiment de faire rapidement toujours la même chose. On fonce tout droit, un doigt bloqué sur l'accélérateur, l'autre sur la gachette de tir, et c'est parti. Même si je n'ai rien contre les jeux bourrins, il faut avouer que le manque de profondeur, s'il peut s'avérer amusant au début, se fait très rapidement sentir.
Mais le plus ennuyeux provient très certainement des grosses lacunes techniques du jeu. Full Auto ne présente rien susceptible de décoller la rétine : les véhicules ne croulent pas sous les polygones, pas plus que les environnements, et les effets de lumière sont très classiques, avec un pseudo bloom-HDR un peu cache misère. Les effets de particules sont en revanche eux franchement bien foutus, et la destruction des environnements à grands coups de roquettes s'avère assez jouissive. Mais malgré cette non-débauche d'effets visuels dernier cri, le jeu s'accorde le luxe d'avoir un framerate chancelant, allant du moyen, au carrément catastrophique, avec des chutes sous les 10 FPS bien inexplicables. C'est probablement ce manque de finition qui est le plus regrettable : que Sega nous sorte un jeu de bourrin, passe encore, ça plait toujours quand on a envie de se faire une petite partie sans avoir besoin de ressortir le cerveau du bocal de formol. Mais que le jeu en question s'avère quelque peu à la rue techniquement, ça c'est vraiment impardonnable, surtout à ce prix.