Project Gotham Racing 3
La série Project Gotham Racing (PGR pour les intimes) s'est rapidement imposée comme une référence sur consoles en matière de courses automobiles, un créneau pourtant très disputé. Descendante du fameux Metropolis Street Racer de la Dreamcast, PGR proposait, outre une réalisation d'orfèvre, une maniabilité mi-arcade, mi-simulation plutôt agréable, et un gameplay reposant tant sur la performance pure, que sur la classe. Pas la classe de neige, hein, la classe façon Georges Abitbol : pour progresser dans PGR, il faut évidemment gagner des courses, mais surtout le faire avec élégance.
Project Gotham Racing 3 ne déroge pas à la règle, et propose donc, en plus des traditionnelles courses contre différents adversaires, des épreuves mettant en avant vos techniques de pilotage : courses de cônes, time attack, radar, dépassement (dans lequel il faut doubler un certain nombre d'adversaires dans un temps imparti), dérapage (où vous aurez un temps très court pour établir un certain score en dérapant comme un malade), et le nouveau "temps contre Kudos", qui vous propose de boucler un tour de circuit en un temps impossible, et où vous devrez là aussi effectuer des manoeuvres improbables afin de ralentir le chronomètre.
Le jeu est divisé en championnats, proposant à chaque fois un certain nombre de ces épreuves. Selon la difficulté choisie, l'objectif sera plus ou moins ardu à atteindre, et rapportera plus ou moins de Crédits (la monnaie locale) et de Kudos (les fameux points de style). Les crédits serviront à vous payer de nouveaux bolides, et les Kudos à comparer votre technique aux autres joueurs. Peu d'innovations donc par rapport aux prédécesseurs sur Xbox, mais après tout la recette ayant suffisamment fait ses preuves, pourquoi en changer ?
Gentlemen, start your engines
Niveau contenu, Project Gotham Racing 3 assure, c'est peu de le dire. Près de 80 bolides vous attendent, tous issus des plus prestigieux contructeurs. Celà dit, là où PGR 2 ne proposait que des voitures "normales", ce troisième opus ne met à disposition du joueur que du luxe absolu, et qui plus est dans des versions un peu exotiques : une Viper, c'est tellement banal... mais une Viper Carbon allégée, c'est tout de suite plus original. Une grande partie des véhicules du jeu est donc composée de versions spéciales, ce qui a le mérite de changer un peu de ce que l'on a l'habitude de voir, mais qui restera peut-être un peu trop obscur pour qui n'est pas féru de sport auto.
En ce qui concerne les tracés sur lesquels vous pourrez vous tirer la bourre entre milliardaires, ils sont répartis entre cinq environnements différents : Londres, New York, Tokyo, Las Vegas, et le légendaire circuit du Nürburgring. Toutes ces villes sont reproduites avec un souci du détail quasi maladif, et ceux d'entre vous ayant déjà eu l'occasion d'y aller reconnaitront sûrement quelques quartiers. Les autres se contenteront de s'en prendre plein les mirettes.
Beau comme un camion
Bien évidemment, la question que tout le monde se pose, c'est : est-ce que Project Gotham Racing 3 il est aussi beau en vrai que sur les screenshots ? La réponse est oui. Project Gotham Racing 3 est incontestablement le plus beau jeu de courses existant à l'heure actuelle, tous supports confondus. Les voitures sont superbement modélisées, les circuits regorgent de détails, les effets de lumières sont à tomber à la renverse, et l'extraordinaire vue cockpit fait que l'on s'y croit, tout simplement. Jamais un un jeu de caisses n'a semblé aussi réaliste, d'un point de vue purement visuel. Bien sûr, il reste quelques petites traces d'aliasing de-ci de-là, mais qui se font bien vite oublier lorsque vous êtes lancé à près de 300 km/h sur le pont de Brooklyn, calé dans le siège baquet d'une Lamborghini Murcielago. Quelques effets visuels, tels qu'un motion blur superbement utilisé, ou encore du HDR éblouissant juste ce qu'il faut en sortie de tunnel, viennent parfaire cette maestria visuelle, sans jamais tomber dans une surenchère de mauvais goût. Avec ce titre, Bizarre montre que la nouvelle console de Microsoft en a clairement dans le pantalon, et laisse présager du meilleur pour l'avenir.
L'aspect sonore n'est pas non plus en reste, et les moteurs poussés haut dans les tours donnent de la voix comme il faut pour peu que vous ayez des enceintes pas trop pourries. On regrettera en revanche que l'aspect radio de PGR 2, avec de vrais DJ de vraies stations de chaque ville, ait disparu au profit d'un rangement par catégories (rock, électro, hip-hop...) beaucoup plus classique.
Le revers de la médaille
Malheureusement, Project Gotham Racing 3 n'est pas le jeu de courses parfait. S'il s'est vraiment irréprochable d'un point de vue graphique, les mécanismes de jeu en eux-mêmes s'avèrent un peu décevants. La difficulté de l'ensemble semble avoir été largement revue à la baisse, tout comme la durée de vie globale. La progression est également terriblement linéaire, le découpage du jeu en catégories bien définies de PGR 2 ayant cédé sa place à une suite de courses sans âme. Toutes les voitures du jeu, à l'exception de quelques concepts cars se débloquant une fois un certain nombre de Kudos remportés, sont ainsi immédiatement accessibles, pour peu que vous ayez les moyens de vous les offrir ; les courses et championnats vous rapportant énormément de brouzoufs, vous roulerez bien vite au volant des véhicules les plus puissants du jeu, tirant ainsi un trait sur la plupart des véhicules du jeu aux cylindrées plus modestes.
Point de vue maniabilité, là aussi la tendance semble avoir été à la simplification à outrance. Si l'on est évidemment encore très loin d'un Ridge Racer, il faut reconnaître que les voitures se pilotent très facilement, et que la marge de manoeuvre en cas d'erreur est beaucoup plus grande que par le passé. Si la plupart des bolides ont une tendance naturelle à partir dans des dérapages surréalistes au moindre coup de frein avant d'entrer dans un virage, vous n'aurez en revanche aucun souci à vous remettre dans le droit chemin. Le jeu est également beaucoup plus permissif au niveau des collisions, puisque la plupart des touchettes contre les murs seront ignorées, là où elles étaient chèrement pénalisées dans PGR 2. Cette maniabilité reste toutefois très plaisante à jouer, et surtout très accessible ; les débutants seront comblés, les intégristes crieront au scandale. Au final, il s'agit surtout d'une affaire de goût ; personnellement, j'aime.
Enfin, abordons la partie multijoueur du titre. Celle-ci propose de courir à 8 sur le Live!, sur l'un des parcours du jeu, ou encore sur l'un de ceux que vous aurez créés au moyen de l'éditeur de pistes, qui est simple mais efficace : une ligne de départ, quelques points de passages, et en voiture Simone. L'interface est ultra-ergonomique, et inviter ses potes à venir se faire pourrir est un vrai jeu d'enfant. On regrettera en revanche que les événements spéciaux hebdomadaires ou mensuels de PGR 2 aient ici disparu.