Sine Mora
Les hongrois de Digital Reality et les japonais de Grasshopper Manufacture ont tenté un pari. Pour convertir les Laure Manaudou qui sommeillent en nous et voient d’un oeil méfiant tous ces shoots japs à la difficulté trop relevée, les développeurs ont décidé de créer un mode Story avec une chouette histoire, certes pas super bien racontée, et un background un peu fouillé. On y incarne un petit groupe rebelle qui voyage dans le temps pour essayer de se libérer du joug de l’Empire, entre autres péripéties et rebondissements. L’histoire est contée par des textes simplement affichés, lus par une voix dans un langage imaginaire qui ajoute à l’ambiance. Le reste de la bande son n’est pas inoubliable, ce qui est dommage pour un shmup, genre assez réputé en la matière. Le choix des vaisseaux, pilotes et armements est dicté par le jeu pour chaque mission de ce mode Story, dont on pourra voir la fin grâce au mode de difficulté Normal, qui s’adresse aux débutants.
Que les mutants fanatiques à deux cerveaux et cinq mains se rassurent, ils n’ont pas été oubliés. Le mode Story ne sert en fait que d’amuse-gueule durant trois bonnes heures, et permet de débloquer tout le contenu pour les modes Arcade et Score Attack, qui constituent le véritable coeur du jeu pour les aficionados. A partir de là, on est obligé de jouer en difficile, et bonjour les pluies de boulettes et les crises de nerfs. A noter qu’on débloque également chaque boss rencontré dans un mode spécifique qui permet de s’entraîner contre eux. On déplore l’absence d’un mode multijoueur en coop, pas vraiment comblée par un système de classement en ligne.
Le temps t'accule
Au coeur de l’histoire, le paramètre du temps est aussi primordial dans le gameplay. Chaque zone de chaque niveau est chronométrée, engendrant bien évidemment la perte d’une vie lorsque votre temps est écoulé. Si on peut en récupérer via des bonus ou en tuant des ennemis, chaque choc reçu fait perdre de précieuses secondes. Pas de barre de vie donc, simplement le temps qui défile comme le scrolling horizontal.
Pour éradiquer tout ce qui bouge à l’écran, vous disposez d’un tir de base qui dispose de dix niveaux d’upgrade, d’un tir secondaire très limité qui fera des ravages salvateurs dans les passages difficiles et de votre capsule temporelle. En mode Story, celle-ci agit comme une sorte de bullet time. Dans les autres modes, on pourra choisir son vaisseau (tir principal), son pilote (tir secondaire) et sa capsule temporelle. On pourra grâce à cette dernière renvoyer les tirs ennemis ou faire un rewind. Les divers bonus permettent entre autres d’augmenter votre tir, de récupérer un tir secondaire, de gagner du temps, d’obtenir un bouclier ou d’augmenter votre jauge temporelle. Voila de quoi bien se faufiler dans la dizaine de niveaux du jeu gavés de boss en tous genres.
Sine canon
Là où Sine Mora fait la différence, c’est sur sa réalisation. Le fantastique univers dieselpunk est superbement mis en valeur par des graphismes 2.5D des plus réussis. On voyage au travers de niveaux très variés, allant d’un canyon lumineux jusqu’à une métropole futuriste en passant par une usine sous-terraine de cyborg et même un niveau sous marin. Les nombreux boss ou sous-boss sont également très réussi, entre un robot géant fait de bric et de broc, une araignée mécanique, des insectes mutants géants ou carrément des bâtiments complets. Le tout affiché grâce à un moteur fluide et à toute épreuve, malgré le carnage à l’écran. On en redemande.