Midnight Club 3 Dub Edition
Urban Jungle
L'histoire de Midnight Club 3 Dub Edition débute à San Diego, alors que vous avez bien l'intention de vous faire un nom dans le monde des street racers. Et ensuite ? Euh... ben, c'est tout. Oui, le "scénario" (si l'on peut appeler ça comme ça) est un peu léger, mais à vrai dire, on s'en fout pas mal, non ?
Vous allez donc devoir accomplir un nombre assez impressionnant de courses, tout d'abord à San Diego, puis à Atlanta, et enfin à Detroit. Premier reproche, d'ailleurs : contrairement à Midnight Club 2, qui proposait de courir à Los Angeles, Paris et Tokyo, des villes à l'architecture et à l'atmosphère bien différentes (ah, les runs sauvages le long des voies sur berge...), les trois mégapoles de ce troisième opus sont exclusivement américaines. Elles se ressemblent du coup un peu toutes, et on n'a pas vraiment une impression de dépaysement en passant de l'une à l'autre. C'est dommage.
Comme tous les jeux de course du moment, vous débutez l'aventure avec un petit pactole, juste de quoi vous payer un véhicule de base, et éventuellement de lui rajouter un aileron ou de booster très légèrement son moteur. Pour remplir votre compte en banque, et donc votre garage (extensible à l'infini, contrairement à celui de NFSU 2), il faudra prouver votre valeur en remportant toutes les courses qui se présenteront à vous, que ce soit des courses uniques, des séries contre un adversaire en particulier ou contre une certaine team (n'acceptant que les SUV, les choppers ou les berlines, par exemple), ou encore des tournois.
Les courses ont beau être nombreuses, la variété n'est malheureusement pas si présente que ce que l'on pourrait croire, et on se retrouve bien souvent à courir sur les mêmes tracés. Heureusement, du fait que les environnements sont entièrement ouverts, il est toujours possible d'emprunter un chemin alternatif, et au final le sentiment de lassitude ne se fait pas trop sentir.
Pimp my ride
À l'instar du maitre NFSU, l'autre gros morceau de Midnight Club 3 Dub Edition, c'est bien sûr le tuning que l'on peut pratiquer sur tous les véhicules disponibles dans son garage. Et contrairement au jeu d'Electronic Arts, ceux-ci ne se limitent pas à des voitures plus ou moins sportives (ou "import tuners", comme on dit là-bas : Volswagen Golf R32, Toyota Supra, Nissan Skyline...), puisque sont également présents des 4x4 (Hummer H2, Dodge RAM...), des berlines de luxe (Mercedes Classe CL, Chrysler 300C...), des muscle cars (Chevrolet El Camino '70, Dodge Charger '69...), ou encore des motos, sportives et choppers (Ducati, Aprilia...). Bref, le choix est plus que vaste, puisque ce ne sont pas moins de 70 véhicules qui sont à votre disposition. Si la plupart devront être achetés, d'autre vous seront attribués en récompenses de vos victoires.
Une fois le bolide de vos rêves chèrement acquis, il va falloir le préparer à votre convenance. Toutes les modifications applicables, qu'elles soient visuelles ou mécaniques, ne sont pas disponibles d'emblée, et il faudra les débloquer au fur et à mesure de votre progression dans le jeu. De plus, elles sont pour la plupart assez coûteuses, et il va vraiment falloir batailler sévère avant de pousser un véhicule au maximum. Cependant, contrairement à NFSU, la personnalisation visuelle (bas de caisses, néons et autres jantes alu de 21") n'est nullement un passage obligatoire. Vous pourrez tout à fait vous contenter du look d'origine de la voiture, en vous concentrant sur son amélioration mécanique.
Celà dit, amateurs de voitures tape-à-l'oeil, rassurez-vous, vous aurez largement de quoi trouver votre bonheur parmi les centaines de pièces présentes dans le jeu (toutes existantes dans la réalité, grâce à la participation du célèbre magazine de tuning ricain Dub) : bas de caisses, ailerons, néons, blocs optiques, échappements, plusieurs types de peinture, de jantes et de pneus, suspensions hydrauliques, vinyles et autocollants divers, plaques personnalisées... Les possibilités sont vraiment nombreuses, et en y passant un peu de temps, il est tout à fait possible d'arriver à un résultat plaisant à l'oeil.
Simu-quoi ?
La série Midnight Club n'a jamais fait dans la finesse niveau conduite, et ce n'est pas ce troisième volet qui va changer la donne. Ici, tout va vite, très vite (trop vite même par moment, diront les petites natures) : on fonce comme un malade en ne se servant du frein que pour déraper, on balance la nitro à la moindre ligne droite, on rentre des les autres voitures ou dans les éléments du décor dont beaucoup sont destructibles... C'est de l'arcade à 110%. Quelques mouvements spéciaux sont disponibles, comme l'aspiration (qui consiste à rester quelques secondes derrière un adversaire le temps de remplir une jauge et de se propulser en avant en appuyant sur un bouton une fois celle-ci remplie) ou le transfert de masse (pour rouler sur 2 roues ou faire du air control en orientant son véhicule pour que celui atterrisse le mieux possible après une envolée spectaculaire). Ces mouvements (déjà présents dans Midnight Club 2) sont disponibles dès le début de la partie.
D'autres, propres à certains types de véhicules, s'obtiennent en cours de partie. Il s'agit du mouvement Zone (l'action se ralentit durant quelques instants), du Roar (rugissement de moteur ayant pour but de faire dégager les véhicules environnants), ou de l'Agro (vous faites voler les autes véhicules à la moindre touchette). Bref, c'est vraiment du grand n'importe quoi, mais il faut bien reconnaitre qu'on prend un plaisir fou à conduire à toute bombe au milieu de la circulation, en cherchant le meilleur itinéraire possible. Le plaisir est renforcé par le fait que les adversaires sont vraiment coriaces (à tel point que les plus nerveux d'entre vous risquent de dépenser une petite fortune en pads tant le jeu se révèle parfois frustrant), et que la maréchaussée, également de la partie, vous mènera bien souvent la vie dure.
Un moteur poussif qui manque de reprise
Malheureusement, tout n'est pas tout rose, et le bât blesse vraiment dès que l'on aborde la partie technique du jeu. Les graphismes sont réellement indignes de ce que l'on peut trouver sur Xbox : aliasing féroce, textures parfois faiblardes et modélisation pas toujours très soignée, Midnight Club 3 Dub Edition ne supporte clairement pas la comparaison avec les ténors du genre sur la boîte à Billou, qu'il s'agisse de Project Gotham Racing 2, Rallisport Challenge 2 ou encore Need for Speed Undergound 2. À tout celà s'ajoutent des baisses de framerate parfois bien inexplicables, notamment lorsque les effets météorologiques sont de la partie. Pour enfoncer un peu plus le clou, les chargements sont vraiment beaucoup trop longs et trop présents, et il devient bien vite agaçant d'attendre plus de 30 secondes entre la fin d'une course et le retour dans la ville. Ceci dit, le jeu de Rockstar a pour lui des environnements extrêmement vastes, riches en passages secrets et autres raccourcis de toutes sortes, et ce sentiment de liberté suffit presque à compenser toutes ces coquilles techniques.
La partie sonore n'est pas non plus transcendante : les bruitages, sans être franchement mauvais, n'ont rien d'extraordinaire, qu'il s'agisse du rugissement des moteurs, des crissements de pneus, ou des collisions avec les autres véhicules ou les éléments du décor. Pour ce qui est de la musique, la playlist se révèle beaucoup plus variée que chez la concurrence, puisqu'on trouvera pêle-mêle du hip-hop, du rock, de la jungle, du drum & bass, ou autre.