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EGX 2018 : Premières peurs paniques dans Inmost
par billou95,
email @billou_95
N'y allons pas par quatre chemins, on tient là la prise en main la plus étrange du salon. Dévoilé il y a à peine un mois, le nouveau venu dans le line-up 2019 de Chucklefish se nomme Inmost et il a immédiatement hypé tout le monde ici comme ailleurs. Bon alors, on a bien cherché dans le pédigrée du studio lituanien Hidden Layer Games mais à part des match-3 cheapos, on a rien vu qui aurait pu les prédestiner à bosser sur ce titre et pour cause. Inmost est un narrative-plateformer a couper le souffle, tant dans sa direction artistique que dans ce qu'il nous propose de vivre.
Malgré mes questions, les développeurs sont restés assez mystérieux sur l'histoire du jeu. La démo à laquelle on a pu jouer commençait par introduire l'un des 4 personnages jouables, une petite fille qui se réveille dans sa chambre par une nuit noire et orageuse. On y découvre un gameplay assez basique : la demoiselle peut attraper des objets et devra se frayer un chemin dans les conduits d'aération de sa maison pour sortir de sa chambre. Ce qui frappe instantanément, c'est la qualité de chaque animation présentée, ce souci du détail qui force le respect à chaque frame.On se surprend même à contempler pendant de longues secondes le moindre objet, la pluie battante dehors, le regard de la petite. Rapidement, on se faufile dans le salon, un éclair s'abat devant la maison laissant entrevoir une ombre menaçante qui se glisse devant la porte d'entrée et... passage au noir puis le jeu nous présente le second protagoniste de l'histoire. Cette fois-ci, un homme assit sur un banc avec en filigrane derrière lui le Gardien, une abomination qui se nourrit de la souffrance des habitants de ce monde.
Ici encore, le gameplay est dans la veine de Limbo ou Another World. Si chaque personnage aura ses caractéristiques propres, les contrôles restent basiques : courir, sauter, rouler bouler et utiliser des objets préalablement glanés dans l'environnement. On croise tour à tour la petite fille dans sa maison (eh oui, l'ombre c'était lui), une veuve éplorée, un vieil homme croulant, un suicidaire qui se jette dans le vide devant nos yeux et surtout des amas de matière noire gluants qui en veulent à notre petit corps frêle. Il y a comme une ambiance de Stranger Things dans ce Inmost, quelque chose de dérangeant, de fascinant.
La démo se termine sur une course poursuite effrénée entre le héros et une bête tout droit sortie des mythologies japonaises, courant en hurlant à quatre pattes avec un masque blanc retourné sur la tête. Excellent. Le créateur nous a avoué avoir bossé pendant quelques mois non-stop sur l'histoire avant de se mettre à la réalisation à proprement parler et franchement, ça se ressent. Au final, on devrait pouvoir suivre les aventures de deux autres personnages torturés : le Gardien qui paradoxalement a ramené la lumière dans ce monde à l'agonie, mais se nourrit du mal-être des gens et un chevalier qui lutte contre ce Gardien.
Le moins qu'on puisse dire c'est qu'Inmost n'a pas mis longtemps à nous emballer. Au-delà de son look ravageur et d'un travail exceptionnel sur la partie sonore, c'est surtout son histoire délicieusement malsaine qui nous fait continuer encore et encore et qui frustre, évidemment, lorsqu'on doit lâcher la manette.