Will Rock
We will rock you
Passons sur le scénario de Will Rock, volontairement ridicule au possible, et justifiant la mise en situation pour le moins délirante : Willford Rockwell, le héros, doit délivrer sa fiancée capturée par un culte grec pour être donnée en sacrifice à Zeus, et traverser pour cela des niveaux « olympiens » blindés de montres issus de la mythologie grecque. Pour vous aider, en plus de l’arsenal d’armes dont vous disposerez, vous pourrez régulièrement acheter (grâce à l’or collecté) trois pouvoirs temporaires dits « titanesques » : l’invincibilité, un super dommage, et un effet bullet-time.
Pour le reste, la recette Serious Sam est appliquée dans les grandes lignes : des niveaux très grands, avec en particulier d’immenses extérieurs, des monstres qui spawnent par vagues, des munitions et des medikits qui ne manqueront jamais, et un arsenal mélangeant armes conventionnelles et quelques originalités aux effets réussis, comme le fusil à l’acide qui fait gonfler les ennemis jusqu’à les faire exploser, ou l’arbalète de sniper, qui lance des fléchettes enflammant vos ennemis jusqu’à les transformer en petits bouts de charbon. Le gameplay est invariant tout le long des 10 gros niveaux que propose le jeu : du bourrin et de l’endurance, avec quelques passages plate-formes.
Rockamadour
Seulement voilà : c’est tellement invariant que ça en devient ennuyant. En dehors de tout aspect technique, continuer la comparaison avec Serious Sam permet de voir tout ce qui manque à Will Rock pour le rendre vraiment sympa. Car là où Serious Sam poussait le concept bourrin à son paroxysme, accompagnant le tout d’humour, d’ennemis et de niveaux délirants avec murs bumpers et gravité variable, Will Rock reste finalement trop conventionnel, avec peu de variété, et un gameplay incroyablement trop mou à la longue.
Les vagues d’ennemis sont trop sporadiques, et n’exploitent pas assez l’immensité des niveaux. La richesse de l’arsenal n’est pas bien exploitée, et on finira par jouer la facilité, en arrosant en continu avec le minigun, sans que ça pose de difficulté particulière. Ce même manque de challenge se retrouve d’ailleurs avec les trop rares boss : ils sont longs à tuer, certes, mais si on active l’invincibilité et le quad damage, on peut rester mollement devant eux en vidant tous les chargeurs à disposition, et c’est réglé.
On est donc bien loin des salles fourmillant de monstres de SS : 2nd Encounter, où il fallait bien choisir d’attaquer en priorité telle ou telle zone, en distillant les boulets de canons au bon moment, tout en snipant. Dans Will Rock, il faut souvent se contenter d’avancer, en tirant continuellement, sans difficulté particulière. C’est d’autant plus ennuyeux que les ennemis ne sont pas si variés que ça, et si cons qu’ils arrivent parfois à se bloquer contre un mur sans réussir à venir à vous. En fait, passées les toutes premières heures de jeu, il n’y aura plus aucune nouveauté, que ce soit au niveau des ennemis, des décors, ou des situations. Et c’est précisément à ce moment là que l’ennui apparaîtra. Le jeu étant relativement court (une bonne dizaine d’heures pour en venir à bout), on ne s’ennuiera certes pas longtemps, mais Serious Sam montrait qu’on pouvait faire un jeu de ce type deux fois plus long, varié, et bien moins soûlant.
Rock’n roll
Ce constat est d’autant plus regrettable que techniquement, Will Rock tient la route, et montre qu’on aurait pu en faire un jeu bien plus débridé. Le moteur graphique, créé par Saber Interactive pour l’occasion, est tout à fait honnête, même s’il ne propose pas les effets sexys actuellement à la mode. Le tout tourne impeccablement sur un XP1800/Radeon9700, avec des rendus très jolis, alors que les immenses extérieurs du jeu ne posent aucun problème. Certains éléments du décor peuvent être détruits, en particulier les statues qui partiront en poussière avec un effet convaincant. Les textures, tout comme les animations des ennemis, sont variables : ça va du très bon au moyen, mais globalement, c’est là aussi plutôt réussi. Seule la bande son est vraiment ratée : les bruitages sont « sans saveur », et les différentes musiques d’accompagnement sont ultra-gavantes au possible.
Will Rock propose également des modes multi-joueurs, avec Death Match et mode coopératif. Là encore, la recette Serious Sam est reproduite à l’identique, avec ses qualités et défauts : vue l’offre actuelle en terme de FPS, ce genre de jeu n’a aucun intérêt en multi sur Internet, coopératif ou pas. Par contre, refaire des niveaux en coop sur une LAN ou chez soi avec un ami est vraiment plaisant et surtout défoulant.