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Mass Effect 3

Arnaud par Arnaud,  email  @drsynack
Cela fait cinq ans que Mass Effect, premier du nom, est sorti. Cinq ans, trois jeux, c’est dense. Mass Effect proposait une excellente histoire, décrivant un univers bien conçu et cohérent, mais souffrait d'un gameplay approximatif. Mass Effect 2 introduisait une redéfinition plus "shooter" du titre, au prix d’une histoire franchement pas terrible. Est-ce que Mass Effect 3 conclut la série en rassemblant le meilleur de ses deux prédécesseurs ?

En un mot : Oui. Pour le point d’orgue de sa trilogie, BioWare a mis le paquet. L’histoire commence fort : les Moissonneurs (Reapers) attaquent les planètes mères des races les plus importantes, la Terre étant la première parmi elles (syndrome du Humans Are Special). L’introductorial est impressionnant d’effets spéciaux, et on prend un plaisir Call of Dutiesque à voir des poulpes de l’espace raser Vancouver.





Hélas on se rend compte dès ces dix premières minutes d’un défaut qui va perdurer tout au long du jeu : c’est cucul-la-praline. Bon sang que c’est gnangnan. Dès qu’il s’agit d’évoquer des sentiments, que ce soit un discours inspiré et se voulant inspirant, ou lors d’une confession honteuse, ou encore au cours d’une discussion amoureuse, on se croirait dans la collection Arlequin. Ou dans Twilight : The Space Chronicles. Parfois on dirait même que les personnages ont conscience d’être dans un cliché de film d’action-sentimental des années 80. En fait, on se dit que BioWare aurait dû utiliser Chuck Norris comme modèle pour Shepard.

Cette tendance se confirme tout au long du jeu. La trame générale de l’histoire est très bonne, on voit enfin arriver la conclusion (mais pas l’épilogue) de la plupart des trames secondares (les Geth et Quarian, le Genophage). Mais dès que l’on rentre dans les dialogues ou l’histoire des personnages, on sort les violons et est mis très mal à l’aise par le ridicule de la situation. Ce qui est le plus étonnant dans tout ça, c’est que seuls les dialogues "importants" de l’histoire principale ou des quêtes de compagnon ont ce problème. De nombreuse quêtes secondaires ou discussions des civils de la Citadelle sont très rigolotes et bien écrites. À croire que les Scénaristes Junior se sont fait mettre au placard par les Leads qui auraient dû se cantonner à la trame générale de la trilogie (qui, encore une fois, est très bien).



L’histoire


Mais revenons un petit peu en arrière. Les Moissonneurs attaquent la Terre, et Shepard s’enfuit s’échappe car lui seul possède l’aura et les couilles le charisme pour unifier la galaxie dans le combat contre les poulpes. Fort heureusement, ce coup-ci, BioWare ne nous a pas fait le coup du « BioWare Plot » où, une fois la trame de l’histoire présentée au joueur, celui-ci peut choisir sur une carte dans quel ordre il veut recruter les mercenaires les factions les races de la galaxie. Le déroulement de l’histoire est plutôt linéaire, et, pour le coup, c’est bien. Cela permet de donner plus d’impact au scénario, de le construire de façon globale et cohérente.

"Linéaire" ne veut pas dire "statique" pour autant. Fidèle à la série, Mass Effect 3 permet au joueur de faire tout un tas de choix, parfois évidents, parfois bien tordus, c’est un vrai plaisir. D’autant plus plaisant que, contrairement au second épisode, il y a beaucoup plus de rappels et d’utilisation des choix effectués dans le tout premier titre. On se sent récompensé d’avoir religieusement conservé sa sauvegarde pendant cinq ans.

Mais compléter la campagne principale n’est pas tout. Il y a, bien entendu, beaucoup de quêtes secondaires. Là, en revanche, c’est très inégal. Les missions "N7" utilisent les cartes du multijoueur, et, à part donner de l’XP, ne présentent que peu d’intérêt. Les "vraies" missions secondaires concernent souvent des quêtes de compagnons de l’épisode précédent, et sont un peu plus intéressantes.

Il y a, enfin, des "quêtes" qui consistent à entendre un type sur la Citadelle exprimer un besoin (« Oh la la, ça serait bien si on avait accès au chiffrement de Cerberus ») et de trouver, soit dans une mission, soit via l’exploration, la solution à ce besoin. Notez que cette dernière partie est très mal faite. Le journal de quête n’est pas mis à jour quand on a trouvé l’objet en question, et on peut vite se perdre dans les quêtes qu’on a réalisés ou pas.





Exploration


L’exploration de la galaxie à travers le Normandie a été modifiée depuis Mass Effect 2. On se ballade toujours entre les systèmes et entre les planètes. Mais exit le scan fastidieux : quand on entre dans un système, un clic droit exécute un scan autour du vaisseau. S’il y a un truc intéressant, l’IA du vaisseau nous prévient. On peut ainsi entrer en orbite de la planète qui nous intéresse et démarrer un scan plus précis. Pas besoin de lancer 500 sondes (contrairement à l’épisode précédent), on voit tout de suite où se trouve l’objet que l’on souhaite récupérer.

Un petit gimmick inutile est rajouté par-dessus tout ça. A chaque fois qu’on lance un scan, les Moissonneurs peuvent nous détecter. Une barre rouge se remplit à chaque scan. Quand la barre est pleine, les Moissonneurs arrivent à quatre ou cinq dans le système, et il faut les éviter. C’est inutile, voire pénible, car il n’est pas franchement dur de les éviter et on peut de toute façon revenir plus tard. Du coup on se pose des questions sur l’intérêt du truc.
A travers cette exploration on peut trouver des objets pour les mini-quêtes évoquées plus haut, ou des ressources pour la guerre.

Car voyez-vous, pour battre les Moissonneurs il faut une bonne préparation, et BioWare a ajouté un concept de "Préparation Galactique". En explorant l’univers et en complétant des quêtes on trouve des Frégates, des Forces Spéciales paumées sur une planète, de la technologie, autant de choses qui augmentent le niveau de préparation. En-dessous d’un certain seuil on risque de perdre la campagne (il faut vraiment être débile ou le faire exprès, soit dit en passant). Si on remplit totalement la barre, on a accès à la troisième fin possible du jeu. C’est là que s’arrête l’influence de cette préparation. Il n’y aura pas non plus de bonus dans les cinématiques en fonction de ce que vous avez regroupé dans votre flotte via la préparation galactique.





Gameplay


Pour ce qui est du gameplay, BioWare a essayé là-encore de trouver un équilibre entre les deux premiers opus de la trilogie. Il y a plus de compétences que dans le second, mais moins que dans le premier. De même pour les armes. On peut y adjoindre des "mods" (améliorer les dégâts, la stabilité, la précision, etc.) et les "upgrader" contre crédits sonnants et trébuchants.

La personnalisation du personnage permet de varier un peu le gameplay. Il est tout à fait possible de créer un Soldat orienté "combat rapproché" en l’équipant d’un shotgun et en boostant ses boucliers, points de vie et dégâts de mêlée. On peut même choisir une compétence "bonus" héritée d’un de nos compagnons. Le Soldat peut donc se retrouver avec un pouvoir Biotique ou Technique.

Les combats en eux-mêmes semblent un peu plus variés. Il y a certes toujours la partie "cover-shooter", mais les ennemis semblent plus malins. Ils utilisent des grenades plus régulièrement, sont parfois en hauteur (ce qui annule une partie de la protection de la couverture), et parfois mélangés. Une Brute va vous charger comme un malade, vous obligeant à vous mettre à découvert et donc de vous manger des balles superluminique dans la tronche. Il faut donc bien choisir la priorité des cibles à abattre. Vers la fin, BioWare propose très souvent des combats "fils de putesques", et c’est bien. Le jeu semble plus dynamique, moins facile et plus tactique.





Galaxy at War


Une nouveauté de Mass Effect 3 est la composante multijoueur coopérative. Je vous arrête tout de suite, il n’est nullement question ici de faire la campagne solo avec des amis – c’est tellement nineties. Le multi est en fait un mode Horde : des vagues d’ennemis de plus en plus dures vous assaillent. Au cours des vagues 3, 5 et 7 (il y en a 11 au total) des mini-objectifs sont ajoutés – activer quatre relais, tuer des ennemis spécifiques, tenir une position pendant deux minutes. Si ces objectifs ne sont pas remplis, la partie est perdue.

Les cartes sont plutôt bien conçues, car il n’y a aucun "safe spot". Tous les coins sont accessibles par deux ou trois voies d’accès, et les ennemis ne manquent pas de les utiliser toutes. Se focaliser sur un côté exclusivement est le meilleur moyen de se faire prendre à revers. En découle une sensation de combat pour le moins frénétique, avec les gens qui gueulent dans le micro (principalement "NIKO, GAFFE BORDEL TU AS TROIS BRUTES AU CUL, LA ! Bon, je viens te rezz"). Surtout qu’il y a trois niveaux de difficulté (Bronze, Argent et Or), et qu’en difficulté Or il faut une dream-team super optimisée pour ne serait-ce que caresser l’espoir de terminer la mission.

Notez que l’on ne joue pas Shepard, mais un nouveau personnage. On commence avec un humain de la classe de notre choix, niveau 1, et on le fait progresser jusqu’au niveau 20. Au fur et à mesure des missions, on gagne bien entendu de l’XP mais aussi de l’argent. L’argent permet d’acheter des packs d’upgrades, débloquant armes spéciales, objets (médigel, pack de munition) et de nouvelles classes. On peut par exemple débloquer le Soldat Krogan, genre de gros malade hyper-boosté en bouclier qui peut charger les ennemis et les finir avec des coups de boules de 300 kilo-Newtons. On peut débloquer une Sentinelle Quarian, ce qui permet de pirater les robots et les forcer à se battre pour nous, et ainsi de suite.

Une critique que l’on pourrait faire est que le déblocage des classes est aléatoire. Et qu’on peut acheter les packs avec des crédits gagnés lors des parties, ou en dépensant des points BioWare (que vous achetez avec du vrai bel argent réel). On aurait aimé un système un peu plus intelligent, par exemple se basant sur des statistiques. "Arnaud joue des Soldats et utilise des Fusils d’assaut, faisons en sorte de lui débloquer un fusil d’assaut." Et au final on se retrouve avec un fusil de snipe ou un pistolet dont on se fout royalement.

En dehors de ce dernier petit problème, le multijoueur est une très bonne surprise. Et un très bon entrainement pour la partie solo, qui semble du coup beaucoup plus facile. On risque de se lasser assez vite en revanche, mais, bien entendu, on s’attend à des "map packs" et autres "Special Ops packs" sous forme de DLC. N’oublions pas que l’éditeur est EA et que le multijoueur va probablement être usé jusqu’à la moelle.





Débat


Il y a un gros débat en ce moment concernant les trois fins possibles du jeu. Les joueurs ne sont Pas Contents ©. Ils n’aiment pas les fins possibles. Il y a des mouvements de protestation, des pages Facebook, les fans exigent d’autres fins possibles. Un article sur Gamefront résume (en cinq pages tout de même) les principaux points de contestation. Personnellement je ne vois pas le problème, et il semblerait qu’une partie (mais pas tout) soit un genre d’incompréhension de ce qu’a voulu communiquer BioWare. Tout ceci est très subjectif, et comme souvent les mécontents sont ceux qui se manifestent le plus.

Il semblerait que le problème principal soit que les différentes fins sont les mêmes quels que soient les choix qui ont été fait par le joueur. Quand on base tout une trilogie sur les différents choix possibles et la personnalisation de l’histoire, ça la fout un peu mal. Le jeu ne propose même pas d’épilogue satisfaisant, montrant l’impact de nos choix sur l’univers. Qu’arrive-t-il aux Rachni ? Aux Geth ? Aux Krogans ? Aucune idée. On imagine que tout cela est prévu pour un autre jeu, mais il se trouve que les 60€, on les a claqués pour ce jeu-là et on aimerait bien avoir un sentiment d’accomplissement un peu plus concret.

Un petit malin a, lui, trouvé une interprétation tout à fait différente de la fin de l’histoire. Il l’a exposé dans une vidéo d’une petite quinzaine de minutes (attention, ça spoile à mort les dix dernières minutes du jeu). Honnêtement, je ne pense pas que BioWare soit capable de ce genre de coup de théâtre. Mais si c’est le cas, ils remontent de dix points dans ma liste de développeurs. Avant de redescendre de trente pour lier la fin du jeu à un futur DLC.

Mass Effect 3 est un très bon jeu. BioWare a réuni le meilleur des deux premiers épisodes, en a tiré la quintessence, et voilà Mass Effect 3. La mise en scène est fantastique (surtout au début et à la fin, il est vrai), mais malheureusement les textures mériteraient une plus grande résolution. Un grand travail a été apporté aux musiques et à l’ambiance sonore en général, et ça se sent. On regrettera en revanche un mode exploration passable, et des dialogues franchement mauvais, voire embarrassants. Quant à la gestion de la fin, elle est plus que passable. Ces trois derniers points sont suffisants pour abaisser la note. BioWare continue son long chemin de dégradation de la qualité d’écriture de ses jeux, au profit d’un gameplay plus péchu et de mise en scène "AAA".
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