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Grand Theft Auto : San Andreas

Arnaud par Arnaud,  email  @drsynack
Grand Theft Auto : San Andreas ne déroge pas à la règle : la vie d’un personnage principal dans Grand Theft Auto n’est vraiment pas facile. Soit ils sortent de taule in extremis, soit ils se font avoir par des Colombiens, soit leur mère se fait tuer. Et pourtant, envers et contre tout, ils finissent par triompher, pour le plus grand bien de l’égo des joueurs.

Grove Street 4 life, homie


Disons le tout de suite, si vous n’aimez pas l’ambiance Menace 2 Society ou ce qui ressemble de près ou de loin à la « culture » gangsta, passez votre chemin. En effet, Grand Theft Auto : SA (GTASA, mais on va faire court et dire « SA ») vous met dans la peau d’un homie des faubourgs pauvres de Los Santos. C’est donc à coup de « ‘sup nigga ? » ou « I ain’t no pussy, bitch » que la première partie du jeu se déroule. C’est d’ailleurs assez agaçant, mais ça se calme par la suite lorsque le personnage, Carl « CJ » Johnson, s’émancipe et va voir d’autres pâturages.

Evidemment, Rockstar ne fait pas que dépeindre cette ambiance de ghetto américain. Ils en font, comme à leur habitude, la parodie, mais de façon assez subtile. Du coup, les caillera wesh wesh tavu en herbe adorent, et les autres peuvent se délecter de la parodie.

Lock, stock and two smoking barrels


Mais assez de considérations pseudo-philosophiques. Parlons des évolutions du jeu depuis Vice City. Elles sont innombrables, aussi vous pardonnerez à votre narrateur de ne pas toutes les lister.

La première chose, c’est l’apparition de statistiques pour le personnage. Il y a maintenant des jauges de muscle, de sex appeal, d’endurance, de capacité pulmonaire, sans compter les compétences de conduite en voiture, vélo, moto, bateau. Bref, quasiment toutes les actions du joueur lui permettent d’évoluer d’une façon ou d’une autre.

L’apparition des jauges apporte aussi des contre-parties. Puisqu’il y en a une indiquant la graisse du personnage, il faut se nourrir, mais pas trop. Si on court, on perd de la graisse, et gagne de l’endurance. En un mot comme en cent, SA permet de devenir meilleur au jeu de deux manières : la maîtrise du joueur (comme avant), et l’évolution du personnage (et ça, c’est nouveau).

Dans la liste des nouveautés, on notera également la gestion du gang. Plus la cote de popularité du personnage augmente, plus il peut recruter de compagnons. Ce qui est extrêmement pratique pour faire des missions où le seul but est de shooter à tout va.

Dernière chose, la taille gargantuesque de la carte. Contrairement aux précédents GTA, il n’y a plus une seule ville, mais trois. Los Santos (Los Angeles), San Fierro (San Francisco) et Las Venturas (Las Vegas). S’ajoutent deux autres régions, le « Countryside » (les cul-terreux) entre Los Santos et San Fierro, et le désert, qui entoure Las Venturas. Comme à l’accoutumée, les villes sont très bien représentées, on ressent bien le même feeling ressenti quand on s'y trouve pour de vrai. Il sera même possible au joueur de reconnaître certains endroits, pas forcément les plus célèbres, présents dans les vraies villes. Pour donner un ordre d’idée de la taille de tout cet espace, Rockstar affirme qu’il est trois fois plus grand que Vice City.

J’étais à Troie sans Andréa


Parlons maintenant des choses qui fâchent. Après tout, c’est un test de version PC, et on va donc se pencher sur ses spécificités. Et autant le dire tout de suite, y’a pas de quoi vermifuger un abribus.

Premièrement, les graphismes. Je suis généralement un ardent défenseur de la qualité de l’immersion et/ou du jeu au dépend éventuel des graphismes. Mais là, il y a foutage de gueule. Les modèles des voitures, personnages et bâtiments sont de la même non-qualité que le premier GTA en 3D, qui date quand même de quelques années. Les textures soit disant « haute qualité » n’en ont que le nom. Alors certes l’immersion est géniale, les missions immorales et tout et tout, bref c’est grandiose comme du GTA, mais il faut arrêter de prendre les joueurs pour des vaches à lait. Sinon, le lait va tourner et ça va gueuler dans les crèmeries.

Autre reproche, la non-gestion des importations. Que ce soit pour GTA 3 ou Vice City, un nombre proprement gigantesque de mods et surtout de nouveaux véhicules a été créé. Est-ce que Rockstar a fait la moindre chose pour faciliter la vie aux joueurs PC qui souhaitent importer ces véhicules ? Que dalle. Genre « Monte sur mon doigt tu verras p’têt Montmartre ».

Enfin, l’absence de multijoueur. Il faut arrêter de déconner deux minutes, quoi. Il y a l’excellentissime Multi Theft Auto qui tourne parfaitement. Les développeurs, j’en suis persuadé, n’attendent que la proposition de Rockstar pour implémenter leur mod dans le jeu. Qu’est ce qui les retient ? D'un point de vue général, c'est donc le sentiment permanent de se sentir dans un jeu console. Les menus du jeu les premiers, ou encore la carte générale qui est pour le moins fastidieuse.

Bref, ce coup de gueule a un but : si on fait attendre les joueurs six mois pour porter un jeu sur une plateforme, surtout PC, on leur donne autre chose comme avantage que la possibilité de lire leurs MP3. Ca on peut déjà le faire avec Winamp en tâche de fond, merci bien.

A noter que Grand Theft Auto : San Andreas n'est disponible que sur support DVD.

Grand Theft Auto : San Andreas mériterait un 18/20 sans aucun problème. Peut être même un 19. Ce jeu est génial. Rockstar a continué d’améliorer un concept qu’on croyait déjà à son apogée qualitative. Mais son prix trop élevé (55€), l’absence d’avantages réels et surtout la piètre qualité du portage (qui n’est en fait rien qu’un copier/coller de la version PS2), après six mois d’attente, justifient une note « sanction » de 15 pour sa version PC.

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