TEST
Ghost Recon 2 : Summit Strike
Première et vraisemblablement dernière extension disponible pour Ghost Recon 2, Summit Strike dispose de nombreux arguments attirants : des cartes ouvertes, un stand-alone à 30 €, un contenu assez riche, etc.
Sauront-ils faire oublier la disparition de l'orientation tactique du premier épisode ?
Avant de commencer la critique à proprement parler de Summit Strike, il convient de préciser que Ghost Recon 2 n'ayant été testé sur Factornews, le procès ici présent n'est pas celui d'une extension stand-alone mais d'un véritable jeu complet. Ainsi, les qualités et défauts du titre originel seront explicités au même titre que les nouveautés et modifications apportées. De plus, la version reçue nécessitant l'utilisation d'une console pucée pour jouer, le mode Xbox Live ! n'a pas pu être essayé. On n'abordera donc uniquement le mode solo.Sauront-ils faire oublier la disparition de l'orientation tactique du premier épisode ?
Un Ghost Recon sans tactique
En son temps, Ghost Recon avait marqué grâce à une grande profondeur tactique et un niveau de réalisme relativement élevé, rendant pratiquement impossible le rush vers les objectifs. La possibilité de contrôler plusieurs escouades pour coordonner des attaques ou organiser des défenses était très certainement l'élément le plus intéressant et abouti du jeu, à la fois intuitif et efficace. Dans Summit Strike, on oublie tout ça, puisque le joueur ne dirige plus qu'un seul groupe de quatre soldats, avec une ridicule poignée d'ordres à disposition, la carte de planification étant également passé à la trappe. Par ailleurs, il est désormais impossible de sélectionner ses coéquipiers, qu'il s'agisse de leur classe ou de leur équipement. Il faudra très vite s'y faire : Ghost Recon 2 est bien tout sauf un FPS tactique.
En plus de la frustration due à la connaissance de son prédécesseur, cette nouvelle orientation déçoit régulièrement tant les cartes de la campagne solo se seraient prêtées à l'élaboration de stratégies, même simplistes comme dans un Brothers in Arms. En effet, les aires relativement ouvertes, l'abondance d'abris de fortune et l'importance du relief semblaient encourager les situations d'encerclement et de tirs de suppression. Là, on se contentera d'assauts frontaux (ce qui ne signifie pas bourrins pour autant) systématiques. Dommage.
Pauvre certes, mais fun tout de même
Mais faut-il pour autant condamner fermement Summit Strike ? Non, cela serait une erreur, car il faut bien reconnaître que si la nouvelle orientation surprend et déçoit, d'autres qualités permettent de passer un agréable moment. Déjà, les cartes sont dans l'ensemble de très bonne qualité, rarement linéaires et plutôt riches en possibilités. La progression au sein de celles-ci se fait prudemment, en scrutant continuellement l'horizon ainsi que les planques potentielles pour dénicher rapidement les ennemis. Car si la dimension tactique s'est totalement évaporée, Summit Strike reste tout de même relativement réaliste, avec des soldats qui périssent en trois balles au maximum et des armes très précises pour peu que l'on soit en position stable. Certes, il est moins pointu que le premier épisode et cela se ressent principalement au niveau du nombre parfois affolant de troupes ennemies présentes (jusqu'à une centaine sur certaines cartes), mais le minimum nécessaire à une bonne immersion est bel et bien présent.
L'immersion, c'est d'ailleurs l'élément clé des missions en loup solitaire, où le joueur n'est accompagné que d'un fusil équipé d'une caméra. C'est définitivement dans ces moments que l'on prend paradoxalement le plus de plaisir : la progression discrète de buisson en rocher est simplement jouissive. L'excellent système de caméra montée sur le fusil, qui permet d'arroser des positions ennemies tout en restant à couvert en tenant son arme à bout de bras, a bien été équilibré afin de ne pas limiter le gameplay à d'interminables séquences de camping grâce à une I.A globalement correcte qui viendra vous contourner. De plus, le level design exemplaire fait parfaitement son boulot : les scènes d'anthologie sont fréquentes et l'absence de véritable fil rouge (dans le sens où les environnements laissent toujours une grande marge de manœuvre) ne nuit pas à l'intensité de l'action.
Techniquement, Summit Strike s'en tire plus qu'honorablement pour de la Xbox. Les graphismes sont globalement très réussis, avec des modèles de personnages détaillés, des effets pyrotechniques ou météorologiques spectaculaires et une végétation bien rendue. Par contre, le framerate est vraiment inégal, se cassant régulièrement la gueule et frôlant à plusieurs reprises l'insupportable. Côté sonore, c'est assez décevant : les détonations sont faiblardes, les doublures ridicules et les ambiances peu crédibles. Regrettable, surtout pour un jeu misant beaucoup sur l'immersion, mais pas dramatique.
Divertissant, mais frustrant par sa pauvreté tactique