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Bet on Soldier

Ttask par Ttask,  email
Un jour, j’ai voulu devenir riche. J’ai tout essayé : j’ai construit un super parc d’attractions, j’ai tenté d’épouser une riche héritière, j’ai gratté un Millionnaire, etc. Rien. Puis j’ai participé au Bet on Soldier.

Bet on Soldier est un FPS. Il y a donc statistiquement une chance sur deux pour qu’il contienne une kalachnikov, des caisses et une progression basée sur des couloirs. Mais en fait, non : le scénario est original (un tournoi de duels à mort prenant place dans un contexte de guerre), quelques éléments nouveaux viennent modifier le rythme habituel de la progression, à savoir la forte importance accordée à l'argent et les bets on soldier, et il n'y a pas de kalachnikov.Bet on armé ?
Tout travail mérite salaire, c'est bien connu. Et dans le merveilleux monde de Bet on Soldier, votre métier consiste à donner la mort ; chaque meurtre fera ainsi monter votre rémunération. En théorie, les ennemis tués avec classe rapportent plus d’argent que les autres. En pratique, il ne faut pas espérer faire fortune grâce à des mid-airs à 200m, des grenades qui rebondissent trois fois contre un mur avant de tomber aux pieds d’un soldat ou encore des frags consécutifs très rapides. Seuls sont comptabilisés les Headshots et object-kills. Bilan : on passe son temps à viser la tête ou les bidons explosifs. Enfin, il faut préciser dans ce monde alternatif, les humains ont subi de nombreuses mutations et se retrouvent avec une énorme tête, faisant que plus d’une balle sur deux vient se loger en pleine cervelle, sans même le vouloir, ce qui aura pour effet de rapidement gonfler le porte-feuille du joueur. S’enrichir n’est donc pas bien difficile en temps de guerre.

C’est bien dommage, car les moyens de dépenser de l’argent sont bien plus intéressants que ceux à disposition pour en gagner, quoique parfois absurdes (comme dans la réalité en fait) : en début de mission, le joueur achète tout son équipement et finance les mercenaires qui l’accompagneront. Une fois sur le terrain, on devra à nouveau payer pour réparer son armure ou faire le plein de munitions, ainsi que pour sauvegarder. Mais là où le système devient débile, c’est qu’il engendre de nombreuses incohérences : pourquoi ne peut-on se servir de l’armement ennemi ? Et comment se fait-il qu’un soldat que l’on envoie pour accomplir d’importantes missions ne le concernant pas personnellement doive lui-même financer son expédition ?Laisse Bet On
Ce manque de logique se retrouve aussi dans l’autre principal argument de vente de Bet on Soldier : les bets on soldier justement. Avant de se rendre au combat, le joueur doit sélectionner les bosses qu’il affrontera sur place. Idiot ? Encore plus quand on sait que cela se produit également lors des missions d’infiltration ou d’embuscade. On a alors beaucoup de mal à s’immerger. Et ce ne sont pas les duels en question qui vous scotcheront à l’écran non plus. Déjà, parce qu’ils sont trop fréquents (jusqu’à quatre par niveau) et se ressemblent tous. Ensuite parce qu’ils sont plus énervants que divertissants : on ne craint jamais la mort mais la fin du chronomètre, les opposants n’hésitant pas à spammer comme des porcs avec des grenades lacrymogènes rendant la progression impossible. Par ailleurs, l’I.A peu débrouillarde, les interminables cinématiques introduisant et concluant ces affrontements et les arènes n’apportant rien au gameplay rendent ces combats très mous et lourds. Finalement, ce qui devait être l’un des points forts du jeu ne se trouve être qu’une rébarbative formalité, répétitive et frustrante.

A côté de ça, les séquences de jeu plus classiques passent heureusement un peu mieux. Les niveaux sont en effet généralement bien construits pour un FPS « couloir », malgré un manque de cohérence dans l’architecture des bases et bâtiments traversés. Par contre, il ne faut s’attendre à vraiment rien de neuf en terme de gameplay : on suit comme d’habitude un script prédéfini, avec ses portes qui s’ouvrent quand on nettoie une pièce, ses spawns d’ennemis improbables et ses nombreuses linéarités. Les objectifs sont également archi classiques : de l’assassinat, du sabotage, de la capture, de l’escorte, etc. A aucun moment, je n’ai eu l’impression de jouer à quelque chose de neuf. Ni de particulièrement abouti pour être franc, puisque les niveaux deviennent rapidement prévisibles et répétitifs, le découpage entre les scènes d’action et les duels étant pratiquement identique d’une fois à l’autre. De plus, les combats manquent de pêche, la faute à une I.A sans surprise, des armes classiques et un manque dérangeant de variété dans les situations d'affrontement rencontrées : on ne se fait jamais prendre à revers ou encercler par les soldats ennemis malgré leur surnombre évident systématique.

En plus de toutes ses grosses lacunes dans le gameplay, Bet on Soldier accumule les soucis techniques. A côté d’un moteur graphique satisfaisant (quelques effets comme les textures métalliques sont particulièrement réussis) se cache une masse de bugs, tous plus énervants les uns que les autres. Ca va du classique retour à Windows à la coupure du son, en passant par les collisions fantaisistes. Ce manque de finition se retrouve également dans les animations, ridiculement saccadées (il faut voir les mechs se déplacer pour le croire). Nul doute qu’avec quelques semaines de développement en plus on aurait eu un produit plus stable, là où l’on doit se contenter de patchs.

Un bon concept seul ne fait pas un bon jeu, et Bet on Soldier est un nouvel exemple d'idées mal exploitées. Les deux principales originalités du jeu (les duels et la gestion de l'argent) sont tantôt pénibles, tantôt sous-exploitées. Si l'on rajoute à ça un gameplay mou et déjà vu des dizaines de fois, il ne reste que peu d'éléments pouvant sauver le jeu : ses graphismes sympathiques, son background original, son level design dans la bonne moyenne et c'est à peu près tout.

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