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Un Rédacteur Factornews vous demande :

PREVIEW

Wasteland 2, Nuclear power rangers

kimo par kimo,  email
 
Après avoir livré un early access à 70 000 backers, InXile est venu sur Paris pour montrer Wasteland 2 en exclusivité aux journalistes professionnels. Bizarrement, Factor aussi était convié, et comme on ne crache jamais sur un café et un croissant gratuits, on a fait le déplacement.

Le Blabla

Ayant à peine touché Fallout et jamais mis les pieds sur le premier Wasteland, je saute le paragraphe sur le retour glorieux au RPG d’antan rédigé les yeux plein de larmes. Pour faire sobre, disons que Wasteland 2 est un jeu qui marque le retour du « vrai » RPG, dixit la présentation.
 
 Vous pouvez donc envoyer vos faux RPG de fillette au bûcher bande d’idolâtres, le messie est de retour, et (surprise !) c’est un RPG tactique dans un univers post-apocalyptique. C’est également avec un cynisme sans cœur qu’on résumera l’histoire de la production du titre : même si la pré-prod du jeu était bien avancée, les méchants éditeurs ne voulaient pas du projet. Mais heureusement les vieux fans crédules étaient partants pour allonger la monnaie, ce qui a permis aux développeurs de faire le jeu tel qu’ils l’imaginaient, à condition de ne pas dépenser trop dans les cinématiques et de privilégier le contenu. Voilà qui est dit, passons à ce qu’on a vu.

Vous connaissez la chanson, le monde post-apocalyptique est un endroit sans pitié et de dures décisions vous y attendent. La toute jeune équipe que vous incarnez débute dans la milice locale (les Deserts Rangers), façon habile et toujours efficace pour introduire les néophytes dans l’univers de la licence. Ne vous inquiétez donc pas si vous n’avez jamais regardé votre père jouer au cru de 1988, vous allez tout comprendre. Comme à toute équipe de bleus, on vous confie une mission anecdotique qui va probablement se transformer en immense quête vous menant des quatre coins du désert jusqu’à Los Angeles. Vous serez forcé de composer avec les mutants et les survivants parfois bien atteints qui peuplent encore la zone. Libre à vous d’être un impitoyable salaud et de vous mettre tout le monde à dos ou bien de jouer les bons samaritains idéalistes. Que vous décidiez de ne laisser que des cadavres derrière vous ou de sauver la veuve et l’orphelin, les scénaristes ont concocté pour vous différentes fins qui écourteront parfois prématurément votre aventure. Vous êtes prévenus.

Le jeu tout entier est en effet construit pour s’adapter aux décisions du joueur, parfois sans qu’il en ait conscience. La plus minuscule interaction ou la plus arbitraire des rencontres peut avoir de lourdes conséquences, et cela parfois plusieurs heures plus tard. C’est une façon comme une autre d’éviter le syndrome quicksave/quickload. Votre façon de jouer pourra donc directement influencer la durée et la difficulté de votre aventure, et s’il semble parfois plus rapide de dégommer ce garde récalcitrant, sur le long terme votre chemin pourra s’en trouver grandement allongé. Il faut donc toujours bien réfléchir à comment aborder chaque situation et ne pas céder systématiquement à son intuition première. Pour ne pas passer à côté d’un argument marketing de premier choix, je me dois ici de parler de la rejouabilité fantastique que ça confère au titre.

Le clic-clic

J'ai joué une heure au deuxième niveau de difficulté (sur les quatre dispos). La qualité du soft semble reposer essentiellement sur un retour aux recettes de grand-mère : vue imitation isométrique (on peut en changer), combat tour par tour, longs dialogues et grande liberté de progression. Le travail de modernisation est discret et les vieux de la vieille devraient y retrouver leur marque, tandis que les jeunots vont devoir s’habituer à une interface qui ne fait pas tout à leur place et dire adieu à leur personnage grosbill de Fallout 3. Pour compenser, vous pouvez constituer votre dream team grâce à un système de personnalisation complet mais très classique. Vous pourrez ensuite augmenter votre escouade au hasard des rencontres et de vos décisions. Vu qu’il n’y a pas de perso ultime, il est critique d’avoir une équipe équilibrée correspondant à votre style de jeu, puisque si chaque situation peut se résoudre de différentes façons (en gros le dialogue, la mesquinerie ou la force brute), encore faut il disposer des bonnes compétences.



Graphiquement ce n’est pas fabuleux, mais ça fonctionne. Les nostalgiques retrouveront l'ambiance western/Mad Max avec plaisir. L'univers est soutenu par un gros background qui, s'il ne brille pas par l'originalité de son contexte, compte sur la profondeur de son monde pour se rattraper. On nous a promis des pavés de texte et ils sont bien présents : pour peu que vous vous intéressiez à chaque personnage, vous aurez votre dose de lecture. Chaque quête et chaque rencontre a été écrite main et la qualité comme la variété devraient être au rendez-vous. InXile a parié sur le soucis du détail pour donner envie au joueur d'explorer sa petite société de survivants. Le ton est similaire aux classiques du genre, à savoir que si le monde est impitoyable, l’écriture est quant à elle teintée d’une fine ironie burlesque qui dédramatisera les situations horribles dans lesquelles vous vous retrouverez. Les amateurs d’humour noir apprécieront ce ton caustique. Mais si le jeu ne rate jamais une occasion de faire l'usage de situations de série B, cela prend jamais le pas sur la cohérence de son univers, ce qui est très appréciable.
 
Côté progression, ça reste du classique. Le jeu est découpé en série de zones à explorer. Vous vous y rendez selon vos objectifs ou votre bon plaisir en voyageant sur une carte du monde assez moche. Chaque voyage utilise de l’eau, ce qui limite votre capacité à explorer librement, sans compter que les rencontres hostiles ne sont pas rares. Mais ces virées seront aussi l’occasion de capter des messages de détresse via votre radio et d’accomplir des quêtes secondaires.

L’exploration comporte donc sa dose d’opportunités pour qui peut en prend le risque. Mais c'est dans les zones elles-mêmes que se fait le gros du jeu et entre les rencontres et les dialogues, vous aurez aussi souvent l'occasion d'y faire parler la poudre.

Les affrontement ne cherchent pas à révolutionner le genre. C’est du RPG tactique tour par tour bête,  méchant et efficace, inspiré de Fallout Tactics et de X-Com. Il faudra donc utiliser votre intelligence pour ne pas envoyer bêtement votre escouade à l’abattoir. Apprendre à tirer avantage des capacités de ses personnages devient vite essentiel et il est conseillé de se pencher sur les compétences et le leveling pour ne pas se retrouver avec des boulets inutiles en combat. Si ces derniers paraissent simples au début, c’est sur le long terme que la difficulté pointe vraiment le bout de son nez. On regrette vite d’avoir laissé le médic à la maison ou d’avoir utilisé toutes ses balles de sniper sur de simples pillards. Les ressources sont rares et couteuses et il faut bien réfléchir à quand et comment les utiliser. Les combats nécessitent donc réflexion et planification, aussi bien pour survivre à l’affrontement en cours que pour pouvoir gérer le suivant. Cette planification sur deux niveaux oblige à toujours penser doublement le rapport risque/récompense. Finir un combat à l'arme blanche n'est peut être pas la solution la plus efficace sur le court terme, mais peut vous sauver la vie plus tard dans le jeu. D’autant qu’ici, c’est permadeath (vous disposez tout de même d’une chance de sauver vos malheureux coéquipiers durant le combat). Bien que le système soit très classique, les combats fonctionnaient bien et on espère qu’ils resteront intéressants sur le long terme grâce à la variétés des ennemis et des lieux d'affrontement.

Pour conclure, on peut dire que Wasteland 2 s'adresse principalement à un public niche qui sait ce qu'il veut. Soigné et séduisant, il parvient sans mal à reproduire ce que j’imagine être la Fallout touch. Ce côté old school et le rythme particulier qui s’en dégage entre la lecture et les combats tours par tours lui confèrent un charme indéniable. Niveau contenu et réalisation, le jeu semble a priori vouloir tenir ses promesses. Si vous n'avez pas encore craqué sur l'early access, on vous suggère quand même d'attendre le test des experts en croisant les doigts, mais c'est bien parti !
Si le reste du jeu est à la hauteur de ce qu'on en a vu, les amateurs de RPG tactique pourront se jeter dessus sans hésitation.
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