ACTU
Microsoft : la collection Surface automne-hiver 2019-2020
par CBL,
email @CBL_Factor
En 2013, Microsoft a fait son entrée sur le marché des constructeurs de PC avec la tablette Surface Pro. Depuis, la gamme Surface s'est étendue au delà des tablettes avec des produits comme le Surface Laptop ou le Surface Studio mais le but est toujours le même : marcher sur les plates-bandes d'Apple en ciblant les professionnels (graphistes, créatifs, producteurs...).
Microsoft vient de présenter les nouvelles Surface et il y a pas mal de nouveautés. Il n'est en théorie pas vraiment question de plateforme de jeux mais on peut jouer sur ces bécanes et leur succès aura peut-être des conséquences pour le jeu PC. Accessoirement, on se pose des questions. Maintenant que Microsoft est un constructeur à part entière, faudrait-il les appeler Microhard? Si on est microhard, est-ce que cela veut dire qu'on ne va pas beaucoup plus loin que la surface? Est-ce pour cela que Microsoft fournit aussi un stylet? Tellement de questions stupides sans réponse...
Commençons donc avec la nouvelle version du produit phare : la Surface Pro 7. En apparence, la tablette de MS n'a pas beaucoup changé. Le port Mini DisplayPort a été remplacé par un port USB-C qui permet de connecter tout plein de périphériques et de recharger le bousin. Par contre il ne crache pas du Thunderbolt 3 donc n'espérez pas connecter un GPU externe. Le plus gros changement concerne le CPU : la SP7 embarque du Intel Ice Lake. En plus d'embarquer du WiFi 6, les dernières puces d'Intel comportent un GPU deux fois plus rapide que la génération précédente. L'iGPU d'Intel reste moins performant que l'entrée de base chez Nvidia (MX150) mais permet de jouer confortablement à des titres calibrés pour l'e-sport.
Microsoft a aussi annoncé la Surface Pro X. Avec son écran 13", elle ressemble beaucoup à la SP7. Comme la SP7, elle supporte le stylet hors de prix et le clavier détachable hors de prix. Elle dispose de deux ports USB-C, zéro port USB-A et pas de prise jack ce qui est inacceptable. Mais la grosse différence est à l'intérieur : à la place d'une puce Intel, la SPX embarque une puce ARM co-développée par Microsoft et Qualcomm. La raison est simple : les puces ARM de Qualcomm consomment peu ce qui augmente drastiquement l'autonomie. Accessoirement, elles embarquent une connectivité LTE native permettant d'avoir Internet partout sans avoir besoin de WiFi.
Mais du coup la Surface Pro X doit utiliser la version ARM de Windows 10. Les performances sont au rendez-vous à condition que les applications soient recompilées pour ARM. Windows 10 ARM embarque une couche d'émulation pour faire tourner les applications x86 mais soit elles rament soit elles ne fonctionnent tout simplement pas. Adobe est en train de porter ses applications vers ARM (Photoshop pour iPad et Fresco pour Windows 10 ARM) et il faut espérer que les autres vont suivre sinon on va se retrouver avec une Surface RT bis, la précédente tentattive de Microsoft de produire une Surface ARM. Pour l'instant, je n'arrive même pas à trouver une liste d'applications natives pour Windows 10 ARM.
Le Surface Laptop 3 suit la même voie que la SP7 avec un port USB-C (mais là encore pas de Thunderbolt 3) et un CPU Intel Ice Lake. En tout cas pour le modèle 13 pouces. Microsoft a désormais un modèle 15" qui embarque une puce AMD co-développée par Microsoft ! L'avantage est un GPU bien plus costaud. L'inconvénient comparé à Ice Lake est l'absence de support du WiFi 6. Un truc que je ne comprendrai jamais par contre (et c'est le cas de la plupart des PC portables) : la webcam est toujours un machin minable qui capture en 720p alors que celle de la SP7 prend des photos en 5 MP et des vidéos en 1080p. Les précédentes générations du Surface Laptop étaient tout simplement irréparables et ont même reçu une note de 0/10 par iFixit. On espère que MS a fait des progrès dans ce domaine.
La grosse annonce était le Surface Neo qui est une PC portable comportant deux écrans de 9 pouces qui peut se déplier dans les deux sens (comme les 2 en 1 de la concurrence). Au début des années 2010, Microsoft bossait sur un concept similaire, le Courier, avant d'abandonner le projet. Cette fois, on a dépassé le stade du concept et un prototype de la Neo a été présenté pour de bon. Alors deux écrans pourquoi faire? Personne ne sait vraiment. La touch bar des MacBooks ne sert pas à grand chose, Nintendo a abandonné le design double écran pour ses consoles portables avec la Switch Lite et Asus semble avoir abandonné le prototype présenté durant le Computex 2018. Au fond, même Microsoft ne semble pas vraiment y croire en présentant un clavier physique qu'on peut attacher à la Neo.
Le but du clavier est de résoudre le premier problème : quand il s'agit d'écrire plus d'un paragraphe ou de coder, personne n'aime taper du texte sur un écran tactile... Le deuxième problème est l'autonomie. Le Lenovo Yoga Book C930 tente de résoudre le problème en utilisant un écran e-ink pour le deuxième écran mais du coup l'appareil est moins versatile. La Surface Neo embarquera une puce Intel Lakefield qui est assez étrange. Comme les puces ARM modernes, Lakefield comporte deux types de coeur : des coeurs légers (à base d'Atom) pour les tâches courantes type navigation web et un coeur lourd (à base de Core) pour les tâches lourdes. Encore plus bizarre : à la place d'utilser un bus classique pour communiquer entre le CPU et la RAM, la RAM est empilée directement sur le CPU comme la HBM des GPUs AMD haut de gamme, le but étant de réduire la consommation et d'augmenter la bande-passante.
La Surface Neo ne fera pas tourner Windows 10 classique mais une version spéciale appelée Windows 10X (qui aurait du être l'OS de la SPX pour des raisons marketing évidentes mais passons). Ce sera une version légère de Windows 10 dédié à ce type d'appareil mais contrairement à Windows 10S, W10X fera tourner les applications Win32, MS ayant compris que personne n'aime UWP. Il reste encore plein de questions autour de la Neo mais on a le temps de voir venir vu que le bousin est prévu pour fin 2020.
En attendant, on pourra se faire les dents avec le Surface Duo. C'est un smartphone qui reprend le même concept mais en utilisant deux écrans 5,6 pources. Là encore ce n'est pas une nouveauté (Kyocera Echo, Sony S2, ZTE Axom M, LG V50...) et on n'est pas sur que l'impact sur le prix et l'autonomie d'un deuxième écran en vaille la chandelle. Au niveau matos, le Surface Duo utilise l'omniprésent Qualcomm Snapdragon 855. Au niveau logiciel, le Surface Duo tourne avec une version modifiée d'Android vu que Windows Phone n'est plus de ce monde. Même Bill Gates s'y est mis. Mais du coup, si Microsoft utilise Android pour le Surface Duo, pourquoi ne pas aussi utiliser Android pour la Surface Pro X ? Après tout, Android est avant tout conçu pour ARM et dispose d'un écosystème conséquent. La Surface Duo sortira l'an prochain à un prix inconnu mais on table sur $1500 minimum et sans le stylet.
Microsoft vient de présenter les nouvelles Surface et il y a pas mal de nouveautés. Il n'est en théorie pas vraiment question de plateforme de jeux mais on peut jouer sur ces bécanes et leur succès aura peut-être des conséquences pour le jeu PC. Accessoirement, on se pose des questions. Maintenant que Microsoft est un constructeur à part entière, faudrait-il les appeler Microhard? Si on est microhard, est-ce que cela veut dire qu'on ne va pas beaucoup plus loin que la surface? Est-ce pour cela que Microsoft fournit aussi un stylet? Tellement de questions stupides sans réponse...
Commençons donc avec la nouvelle version du produit phare : la Surface Pro 7. En apparence, la tablette de MS n'a pas beaucoup changé. Le port Mini DisplayPort a été remplacé par un port USB-C qui permet de connecter tout plein de périphériques et de recharger le bousin. Par contre il ne crache pas du Thunderbolt 3 donc n'espérez pas connecter un GPU externe. Le plus gros changement concerne le CPU : la SP7 embarque du Intel Ice Lake. En plus d'embarquer du WiFi 6, les dernières puces d'Intel comportent un GPU deux fois plus rapide que la génération précédente. L'iGPU d'Intel reste moins performant que l'entrée de base chez Nvidia (MX150) mais permet de jouer confortablement à des titres calibrés pour l'e-sport.
Microsoft a aussi annoncé la Surface Pro X. Avec son écran 13", elle ressemble beaucoup à la SP7. Comme la SP7, elle supporte le stylet hors de prix et le clavier détachable hors de prix. Elle dispose de deux ports USB-C, zéro port USB-A et pas de prise jack ce qui est inacceptable. Mais la grosse différence est à l'intérieur : à la place d'une puce Intel, la SPX embarque une puce ARM co-développée par Microsoft et Qualcomm. La raison est simple : les puces ARM de Qualcomm consomment peu ce qui augmente drastiquement l'autonomie. Accessoirement, elles embarquent une connectivité LTE native permettant d'avoir Internet partout sans avoir besoin de WiFi.
Mais du coup la Surface Pro X doit utiliser la version ARM de Windows 10. Les performances sont au rendez-vous à condition que les applications soient recompilées pour ARM. Windows 10 ARM embarque une couche d'émulation pour faire tourner les applications x86 mais soit elles rament soit elles ne fonctionnent tout simplement pas. Adobe est en train de porter ses applications vers ARM (Photoshop pour iPad et Fresco pour Windows 10 ARM) et il faut espérer que les autres vont suivre sinon on va se retrouver avec une Surface RT bis, la précédente tentattive de Microsoft de produire une Surface ARM. Pour l'instant, je n'arrive même pas à trouver une liste d'applications natives pour Windows 10 ARM.
Le Surface Laptop 3 suit la même voie que la SP7 avec un port USB-C (mais là encore pas de Thunderbolt 3) et un CPU Intel Ice Lake. En tout cas pour le modèle 13 pouces. Microsoft a désormais un modèle 15" qui embarque une puce AMD co-développée par Microsoft ! L'avantage est un GPU bien plus costaud. L'inconvénient comparé à Ice Lake est l'absence de support du WiFi 6. Un truc que je ne comprendrai jamais par contre (et c'est le cas de la plupart des PC portables) : la webcam est toujours un machin minable qui capture en 720p alors que celle de la SP7 prend des photos en 5 MP et des vidéos en 1080p. Les précédentes générations du Surface Laptop étaient tout simplement irréparables et ont même reçu une note de 0/10 par iFixit. On espère que MS a fait des progrès dans ce domaine.
La grosse annonce était le Surface Neo qui est une PC portable comportant deux écrans de 9 pouces qui peut se déplier dans les deux sens (comme les 2 en 1 de la concurrence). Au début des années 2010, Microsoft bossait sur un concept similaire, le Courier, avant d'abandonner le projet. Cette fois, on a dépassé le stade du concept et un prototype de la Neo a été présenté pour de bon. Alors deux écrans pourquoi faire? Personne ne sait vraiment. La touch bar des MacBooks ne sert pas à grand chose, Nintendo a abandonné le design double écran pour ses consoles portables avec la Switch Lite et Asus semble avoir abandonné le prototype présenté durant le Computex 2018. Au fond, même Microsoft ne semble pas vraiment y croire en présentant un clavier physique qu'on peut attacher à la Neo.
Le but du clavier est de résoudre le premier problème : quand il s'agit d'écrire plus d'un paragraphe ou de coder, personne n'aime taper du texte sur un écran tactile... Le deuxième problème est l'autonomie. Le Lenovo Yoga Book C930 tente de résoudre le problème en utilisant un écran e-ink pour le deuxième écran mais du coup l'appareil est moins versatile. La Surface Neo embarquera une puce Intel Lakefield qui est assez étrange. Comme les puces ARM modernes, Lakefield comporte deux types de coeur : des coeurs légers (à base d'Atom) pour les tâches courantes type navigation web et un coeur lourd (à base de Core) pour les tâches lourdes. Encore plus bizarre : à la place d'utilser un bus classique pour communiquer entre le CPU et la RAM, la RAM est empilée directement sur le CPU comme la HBM des GPUs AMD haut de gamme, le but étant de réduire la consommation et d'augmenter la bande-passante.
La Surface Neo ne fera pas tourner Windows 10 classique mais une version spéciale appelée Windows 10X (qui aurait du être l'OS de la SPX pour des raisons marketing évidentes mais passons). Ce sera une version légère de Windows 10 dédié à ce type d'appareil mais contrairement à Windows 10S, W10X fera tourner les applications Win32, MS ayant compris que personne n'aime UWP. Il reste encore plein de questions autour de la Neo mais on a le temps de voir venir vu que le bousin est prévu pour fin 2020.
En attendant, on pourra se faire les dents avec le Surface Duo. C'est un smartphone qui reprend le même concept mais en utilisant deux écrans 5,6 pources. Là encore ce n'est pas une nouveauté (Kyocera Echo, Sony S2, ZTE Axom M, LG V50...) et on n'est pas sur que l'impact sur le prix et l'autonomie d'un deuxième écran en vaille la chandelle. Au niveau matos, le Surface Duo utilise l'omniprésent Qualcomm Snapdragon 855. Au niveau logiciel, le Surface Duo tourne avec une version modifiée d'Android vu que Windows Phone n'est plus de ce monde. Même Bill Gates s'y est mis. Mais du coup, si Microsoft utilise Android pour le Surface Duo, pourquoi ne pas aussi utiliser Android pour la Surface Pro X ? Après tout, Android est avant tout conçu pour ARM et dispose d'un écosystème conséquent. La Surface Duo sortira l'an prochain à un prix inconnu mais on table sur $1500 minimum et sans le stylet.