Star Wolves
Ce ne sont pas eux
Autant mettre les choses au point tout de suite. Ce titre n’est pas une adaptation vidéo ludique du bouquin « Les Loups des Etoiles » de Edmond Hamilton, bien que le titre soit identique. Le joueur doit gérer des mercenaires, pas des pirates. Le but du jeu est relativement simple : faire le plus d’argent possible. A vous de voir si vous préférez rester honnête ou la conscience en paix, ou bien si vous exécuterez sans vergogne les missions les plus écoeurantes.
Pour mener à bien lesdites missions, vous êtes équipé comme il se doit. Au début du jeu, vous sont fournis un « Vaisseau Mère », qu’on pourrait assimiler à une grosse Frégate, ainsi que deux Chasseurs. Il n’est pas question ici de collecter des ressources pour pouvoir produire d’autres vaisseaux. Il est possible d’en acheter, mais sans pilote, forcément, ça vole moins bien. Les pilotes sont accessibles au fur et à mesure des missions, en fonction de vos choix – il est ainsi possible de refaire une partie et d’avoir des pilotes très différents.
Les missions sont diverses et variées. Depuis l’escorte de vaisseaux de transport au soutien de la Navy en passant par le racket, le spectre est relativement large et le jeu ne tombe pas dans une répétition malsaine – contrairement à Freelancer.
S.W. n’est cependant pas uniquement un bête jeu de tactique spatiale. Il offre une strate supplémentaire en proposant un élément important des jeux de rôle : en effet, vos pilotes gagnent de l’expérience lorsqu’ils détruisent des vaisseaux et réussissent des missions. Il est ainsi possible d’en spécialiser certains en déflection des missiles, d’autres en réparation des vaisseaux, en transformer d’autres en légendes de la gâchette, etc… La dimension tactique du jeu en est donc renforcée d’autant.
Space Opera
Et de la tactique, vous en aurez besoin. C’est d’ailleurs indirectement un des problèmes du jeu, car la difficulté est parfois – trop souvent - très élevée. Cette mauvaise gestion de l’évolution de la difficulté peut être très frustrante, surtout lorsque cela nous bloque dans une mission obligatoire – ce qui n’est pas le cas de toutes. Une fois certains principes acquis, comme par exemple l’utilisation d’éclaireurs, ce n’est plus tellement un problème, mais cela peut être très décourageant dans les premières missions.
Autre petit problème, la présence de quelques bugs. Le pathing est mal géré, et on devra ainsi attendre que son vaisseau mère veuille bien prendre la peine de faire 33 zilliards de manœuvres nécessaires pour contourner un portail ou une station spatiale. Heureusement il est possible de doubler ou quadrupler la vitesse de jeu, mais du coup on perd en immersion. Enfin il faut noter qu’à l’heure actuelle il est impossible de finir le jeu car un bug empêche le joueur de quitter la zone une fois la mission remplie. Le développeur affirme travailler d’arrache-pied pour régler ceci au plus vite.
Il n’y a, cependant, pas que des défauts dans ce jeu, loin de là. D’ailleurs, on remarque bien que le jeu est russe. Solide, très bien huilé, c’est une grosse machine rompue à toute épreuve. Hélas il manque un petit peu de finition, comme par exemple un design un peu plus poussé des vaisseaux – même ceux d’Escape Velocity, jeu en deux dimensions, sont plus agréables à regarder. Attention, ceux de S.W. ne sont pas moches, c’est juste qu’on sent que côté artistique, cela reste dans la tradition russe…
Il est à noter que le jeu a été intégralement traduit, depuis les textes jusqu'aux doublures des personnages. En revanche le clavier est en QWERTY, ce qui n’est pas tellement un problème en soi puisqu’il suffit de changer les touches si l’on trouve ça dérangeant.
Les autres points forts du jeu sont, en vrac, la très bonne immersion dans l’univers, les missions bien ficelées (elles sont rarement aussi simples qu’annoncé), une bonne durée de vie (une grosse vingtaine d’heures), et surtout une bonne « rejouabilité ». Les bruitages sont sympas, mais on aurait aimé une bande-son un peu plus conséquente.