PREVIEW
Gamescom 2019 : premiers implants technologiques dans Cyberpunk 2077
Développeur / Editeur : CD Projekt Red Namco Bandai Games
Annoncé en octobre 2012, on ne peut pas dire que Cyberpunk 2077 ne se fasse pas attendre. Mais comme tout grand jeu, on prend son mal en patience et on se délecte de tout ce que nous dévoile CD Projekt RED. Présent à la Gamescom 2019, j’ai pu découvrir ce que le jeu proposera à sa sortie et, spoiler, c’est du grand. Du très grand.
Je ne vais pas vous faire toute la rétrospective du développement du jeu, ce serait long et probablement prévu pour le test complet. En revanche, je peux vous parler de ce que j’ai vu lors de la Gamescom 2019. Certes, CD Projekt RED a aussi dévoilé 14 minutes et 20 secondes de vidéo (disponible en fin d’article), résumant ce qui m’a été présenté, mais honnêtement, c’est très loin de la réalité. Déjà parce que le service marketing de CD Projekt RED a eu la mauvaise idée de tout mettre dans le désordre, mais aussi parce que cela ne montre pas vraiment les possibilités de gameplay, voix off un peu lourdingue en prime.En déplacement à Cologne, le roi de l'open world avait pour le coup mis les petits plats dans les grands, avec un stand représentant un bar totalement reconstitué pour l’occasion, blindé de nombreux détails : bières à dispositions avec des marques imaginaires, décoration mêlant bouteilles de vin Château Piquette, affiches de différents gangs et autres marques d’énormes corporations (que l’on retrouvera dans le jeu). Franchement beau et puis, ce logo Samuraï au-dessus du comptoir représentant le nom du groupe de chrome rock (fusion entre le punk, le rock, et le métal) dont le chanteur principal, Johnny Silverhand, est incarné par l’acteur Keanu Reeves... Bref, une très belle mise en scène, qui s’est suivie par environ 50 minutes de hands off dans une salle cinéma. Oui, 50 minutes. On est très loin du presque quart d’heure présenté sur le web.
Une démo en hands off donc, avec comme présentateur un mec faisant partie de l’équipe de développement, et une jeune femme, manette Xbox One en main, afin de nous montrer le jeu. Aucune idée de la version console ou PC présentée, mais une chose est certaine : la technique est au top sans pour autant atteindre le niveau de qualité que l’on peut voir dans les trailers. Ça aliase de temps en temps, les couleurs sont parfois un peu fades et les animations des personnages dans la ville ne sont pas franchement toutes différentes. Mais je mets cela sur le compte de cette build alpha, datant probablement de quelques mois. Néanmoins, il faut s’attendre à un gros downgrade pour les versions PS4 / Xbox One, quelque chose de plus proche de la réalité sur PS4 Pro / Xbox One X, pour enfin atteindre la Master Race avec la version PC du turfu.
L’introduction de cette mission n’a pas débuté directement dans un bac à glaçon comme dans la vidéo, mais plutôt après une longue séquence narrative, nous présentant un peu le contexte et les personnages. Il était question d’aller à la rencontre d’un certain Placide, membre du gang des Voodoo Boys dirigé par Brigitte, dans le but de récupérer une puce électronique. Pour e faire, cet homme plutôt costaud et avec un fort accent Français (au passage, le doublage est juste magique), nous indique qu’il faudra infiltrer un gang rival, The Animals, avec à sa tête Sasquatch. Une mission somme toute assez simpliste, mais démontrant tout le potentiel de Cyberpunk 2077 dans sa narration, son level design et sa direction artistique.
S'en suit une longue séquence de gameplay sans aucun temps de chargement, nous menant à Pacifica, un quartier plutôt dangereux de Night City, la ville principale où se déroule toute l’histoire de Cyberpunk 2077. Après avoir suivi Placide en marchant tranquillement dans les rues et en traversant quelques immeubles, on se rend très vite compte que le studio Polonais a réussi la prouesse que peu de sociétés arrivent à faire : créer un open world vivant et cohérent. C’est bien simple, à part dans les jeux de Rockstar Games, j’ai rarement pu voir un tel niveau de détails. Les quartiers foisonnent de vie, d’éclairages, de bâtiments, d’enseignes lumineuses, de circulation, etc. C’est très grand et même si tout peut se faire en marchant, mieux vaut se déplacer en véhicule pour perdre un peu moins de temps. Du coup, j’ai eu droit à tout un trajet en moto façon Akira, accélérateur à fond et musique synthwave tout aussi forte. Il sera aussi possible de conduire d’autres véhicules, comme des voitures, mais je n’ai pas eu l’occasion de le voir. En tout cas, la conduite en moto donne une bonne impression de vitesse, de puissance, mais aussi de difficulté à manier un engin pareil.
Les personnages que l’on croise sont tous très différents, portent des fringues de marques que l’on peut retrouver dans les magasins du coin, roulent en voiture ou à moto, et même, regardent tranquillement un appartement au loin en train de se faire dégommer par un hélicoptère. L’ambiance de la Terre en 2077 craint un max, mais tout cela donne très envie de prendre la manette et de se plonger dans ce jeu qui détient aussi d’autres qualités essentielles. Evidemment, nous pourrions nous arrêter sur la partie technique absolument folle, mais les qualités narratives et des doublages intégralement en anglais sont elles aussi de très haut niveau. Accents, façons de parler, divers tons de voix, tout est là pour nous mettre dans l’ambiance. Même les animations faciales et gestes du corps sont parfaits, choses qui font pourtant défaut à un paquet de jeux.
Pour cette mission, CD Projekt RED avait préparé sa démo. Si dans le jeu tel que nous l’aurons, il faudra choisir entre un homme ou une femme pour incarner V, ici, la démonstratrice avait l’occasion de switcher entre les deux personnages. Et pas seulement pour une question d’esthétisme, mais plutôt pour démontrer que l’on peut jouer de différentes manières. L’homme était spécialisé dans l’infiltration et le hacking, afin de se la jouer plus furtif dans ce monde hyper connecté. Tandis que la femme était plutôt du genre bourine, avec des attaques au corps-à-corps très puissantes, tout en possédant beaucoup de force et une capacité à utiliser de nombreuses armes à feu. Concrètement, cela se traduisait par le choix de pirater des caméras, d'ouvrir des portes automatiquement et détourner les attaques de quelques tourelles de défenses avec V version masculine, alors qu’il était plutôt question d'arracher les portes à mains nues tout en démontant les tourelles afin de les transformer en sulfateuse avec son alter-ego féminin. Par ailleurs, les séquences de gunfight, notamment le combat de boss contre Sasquatch (que l’on voit très furtivement dans la vidéo), m’ont clairement fait comprendre que Cyberpunk 2077 ne sera pas forcément le roi du FPS en 2020. C’est très bien, mais c’est aussi assez classique, effets de particules ou pas. Deux salles, deux ambiances. Reste maintenant à savoir s’il sera possible de faire les deux.
Et apparemment, ce sera le cas puisque Cyberpunk 2077 possède un arbre de compétence très complet, sans pour autant révolutionner le monde du RPG. De ce que j’ai compris, le jeu proposera un système en trois arbres de compétence, correspondant chacun plus ou moins à un style de jeu. On aura le Netrunner qui est un hacker, le Neo du coin, avec un gameplay ressemblant beaucoup plus à du Splinter Cell / Deus Ex, qu’à du DOOM. A l’opposé, nous avons le style Solo, des mercenaires souhaitant se bastonner et tirer à tout va. Cependant, il ne faudra pas s’attendre à désactiver une caméra en pénétrant le réseau informatique. Enfin, il y a les Techies, qui sont un peu le cul entre deux chaises, avec quelques connaissances d’ingénierie et de combat. A voir si le papa de The Witcher 3 nous cache encore d’autres classes.
Bref, CD Projekt RED compte surtout nous donner le choix de jouer comme on le souhaite, de s’allier ou pas avec tel ou tel gang pour influencer l’histoire, de découvrir des tas de lieux dans cette énorme ville et finalement, d’avoir une sorte de GTA-like Cyberpunk en vue FPS. Evidemment, il y a encore énormément de quartiers et de personnages à découvrir, et le studio Polonais nous réserve probablement encore quelques petites surprises.
Ce que j’ai vu de Cyberpunk 2077 à la Gamescom 2019 m’a totalement convaincu. Je l’étais déjà parce que j’adore cette ambiance, mais j’avais tout de même un peu peur d’un jeu narratif qui ne laisse aucun choix. Finalement, CD Projekt RED a réussi à me décrocher la mâchoire pendant 50 minutes, me donnant l’envie d’être déjà au 16 avril 2020 devant mon PC (ou PS4 / Xbox One). Et je ne dis pas ça parce que j’ai eu une superbe veste collector !