Prince of Persia Classic
L'histoire se passe en Perse, pays des mille et une nuits. La fille du Sultan est belle comme le jour, adorée par le peuple, et en particulier par l'un d'entre eux, un simple vagabond qui passe ses soirées au pied de la tour où vit la princesse. Au moment où débute notre histoire, le Sultan est parti en guerre, et nous prouve qu'il ne connait pas le premier commandement narratif (“Si tu es calife ou sultan, de ton grand vizir tu te méfieras”): il donne les rênes de son pays à son conseiller, le grand vizir. L'histoire nous l'a déjà montré à maintes reprises: que ce soit Iznogoud ou Jaffar, ces personnages ont une fâcheuse tendance à envier la position de Sultan ou de Calife, à parler dans leur barbe et à être de très mauvais poil quand on les contrarie.
Or donc, le grand vizir étant un personnage fort désagréable, il n'avait aucune âme chaleureuse pour s'occuper de lui, aucune femme n'ayant jamais accepté de le marier, voire même de lui faire une gâterie. Néanmoins, afin d'assouvir sa soif de pouvoir, il sait qu'il doit épouser la fille du Sultan. Il profite donc de l'occasion pour proposer un marché à la princesse: “Tu as une heure pour te décider: épouse-moi ou meurs!”, et sur ces mots, il offre un magnifique sablier géant à la princesse. Le voilà tranquille pendant une heure, surtout qu'il vient de jeter en prison le vagabond qui passait ses soirées à guetter le haut de la tour de sa bien aimée. Et là encore, une catastrophe aurait pu être évitée si notre grand vizir connaissait le second commandement narratif: (“Si tu as un ennemi, évince-le tout de suite ou il t'évincera”). En effet, le palais du Sultan étant d'un autre âge, ses murs s'effritent et voici notre vagabond libre de s'aventurer dans les méandres du palais, à la recherche de sa bien-aimée.
Enfin... libre de s'aventurer... soyons raisonnables: le palais est truffé de pièges en tous genres. Non seulement la plupart des grilles ne s'ouvrent qu'à l'aide d'interrupteurs bien planqués, mais ce palais est aussi rempli de gardes armés jusqu'aux dents, de pièges hérissés de pointes qui sortent dès qu'on s'en approche, de plateformes branlantes, de portes-guillotines et bien plus encore... Quand on vous disait que les vizirs étaient des personnes bizarres. Voilà qu'il vous incombe d'aider ce jeunôt à franchir tous les pièges qui se dressent entre lui et sa bien-aimée, mais surtout à veiller qu'il la rejoigne avant l'expiration du délai donné par le vizir. Sinon? Adieu veaux, vaches, cochons...
Alors que le premier Prince of Persia utilisait un minimum de touches pour le déplacement (les touches flechées, et shift pour des actions contextuelles), le portage sur Xbox répond mieux aux standards actuels: plutôt que de devoir incliner le stick analogique vers le haut pour sauter, vous pouvez aussi utiliser le bouton A pour réaliser la même action, alors qu'en cours de combat ce même bouton vous aidera à parer des coups. X est utilisé pour avaler des potions ou donner des coups avec son sabre, et le stick analogique est utilisé pour déplacer notre héros. Les vieux de la vieille devront s'y habituer, et après quelques essais infructueux de réaliser un saut en longueur en inclinant le stick en haut à droite ou en haut à gauche, se rabatteront sur l'utilisation du bouton de saut.
Prince, sang, rires
Pour ce come-back en 3D, vous retrouverez le prince tel qu'on le connaît depuis la trilogie des sables du temps. Un nouveau panel de mouvements lui a même été ajouté, comme la capacité d'effectuer des roulades, des sauts perilleux ou de rebondir contre les murs. Malgré tout, la fluidité des mouvements du prince en 3D ne semble pas aussi naturelle que l'était celle de l'ancien héros. Les mouvements du princes sont plus secs, plus rapides, ce qui permet évidemment de faire des enchaînements plus rapides, qui ont un certain cachet, il ne faut pas le nier! Heureusement, le prince réagit toujours au doigt et à l'oeil, et c'est une aubaine, car le passage de certaines pièces mettra vos nerfs à toute épreuve, et nécessite une coordination au milimètre près. Contrairement à son ancêtre, cet épisode contient un mécanisme d'auto-sauvegardes, qui permet d'arrêter et de reprendre le jeu à tout moment. Des points de sauvegardes sont répartis dans les niveaux, et à chaque mort, vous recommencerez au point de sauvegarde précédent. Autre particularité: si vous mourez avant le premier point de sauvegarde du niveau, votre chronomètre reprendra là où il était lorsque vous avez quitté le niveau précédent. En revanche, un échec après le premier point de sauvegarde, et le sable continue à s'écouler lentement dans la chambre de la princesse.
Tour à tour, notre héros visitera les cachots et oubliettes du palais, pour ensuite se retrouver dans les quartiers du vizir, comptant moultes tapisseries et tapis d'orient sur le sol. Il lui faudra ainsi gravir les douze étages qui le séparent de sa bien aimée. Chaque étage étant gardé par une porte ne s'ouvrant qu'à l'aide d'un interrupteur spécifique, le jeu laisse la part belle à l'exploration. Plutôt que d'avoir des niveaux défilant, à la manière d'un Mario ou Jazz JackRabbit, les niveaux de Prince of Persia sont découpés en écrans fixes qui se succèdent. Bien que les premiers niveaux soient assez aisés (les plateformes continuent d'un écran à l'autre), à partir du troisième niveau cela commence à se corser: la plateforme sur laquelle vous vous trouvez se termine parfois avant le bord de l'écran, et il faudra faire le grand saut en priant l'entité supérieure de votre choix pour que vous ayez une plateforme dans l'écran suivant. Ce sera aussi l'occasion pour vous de vérifier l'adage au sujet des omelettes et des oeufs.
La réalisation graphique du jeu n'est pas en reste. Beaucoup d'entre nous se souviennent de la claque graphique qu'on prenait en entrant dans les quartiers du vizir, eh bien là, on se prend une claque graphique tout au long du jeu. Bien que le jeu reste jouable uniquemend dans deux dimensions, l'environnement que l'on parcourt possède une véritable profondeur de champ. Dans les cachots, vous passerez des geôles entr'ouvertes, la lumière des torches génère des ombres dynamiques, les quartiers du vizir sont très lumineux avec des grandes fenêtres ouvertes sur la ville, des fontaines des tapisseries magnifiques. Lors de vos déplacements au travers d'un écran, la caméra suivra très légèrement vos mouvements, donnant une plus grande impression de profondeur.
Comme tout jeu XBLA qui se respecte, PoP Classic a droit à son lot de succès à déverrouiller, ainsi que ses challenges, comme par exemple de terminer le jeu sans perdre une seule vie, ou de réussir à terminer le jeu avec le meilleur chronomètre. Autant vous dire tout de suite qu'il n'est plus possible - dans cette version - d'attirer les gardes sur un autre écran, possibilité qui permettait de gagner de précieuses secondes dans le premier niveau, pour ne pas devoir aller chercher l'épée.
Seuls regrets? L'animation un peu plus rigide du prince, et le fait qu'il ne soit plus possible d'attirer les gardes dans une autre pièce...