Flat Out
General Lee Grand Prix Challenge.
Sortant quelque peu des sentiers battus, Flatout prend le contre-pied à la mode actuelle, qui consiste à privilégier les courses d’arcade en milieu urbain. Flatout, c’est d’abord des circuits fermés, en milieu campagnard, sur des chantiers, ou dans des arènes, avec des voitures qui vous feront immédiatement penser à la série « Shérif, fait moi peur », et sa caisse vedette General Lee, un gros V8 au couple de camion qui passe la plupart de son temps les 4 roues en l’air. Tout l’esprit de Flatout est là : des courses de voitures pas super rapides mais puissantes, des cascades et des dérapages permanents, et enfin des défis bien débiles histoire de varier les plaisirs.
Le mode carrière est organisé un peu à la façon de Rally Sport Challenge, avec une succession de courses qu’il faut terminer au pire à la troisième place, afin de débloquer les circuits suivants. Chaque course terminée fait gagner plus ou moins d’argent, que l’on peut investir en achetant une nouvelle voiture, ou bien via l’écran de customisation permettant d’améliorer sa monture. Le tout reste très simplet : il suffit de réinvestir systématiquement l’argent gagné dans la meilleure pièce disponible.
Un moteur physique qui change tout.
Ce qui est moins simplet, c’est la difficulté du jeu, et pour une bonne raison : la présence d’un moteur physique appliqué non seulement aux voitures mais surtout à tous les objets disposés autour des pistes. Si vous avez joué à des FPS récents sur PC, tels que Painkiller, Doom 3, ou surtout Half-Life 2, vous avez déjà vu de tels moteurs physiques en branle. Imaginez le même résultat appliqué à des courses de voitures, avec des barrières, des bidons, des rangées de pneus, ou même des rampes, qui sont soumis à cette physique et qui deviennent autant d’obstacles supplémentaires et inattendus au fur et à mesure des tours de course et des collisions qui viennent les éparpiller sur la piste. Flatout, c’est ça : l’intégration réussie d’un moteur physique dans des courses automobiles, chose qu’on n’a encore jamais vu ailleurs, du moins pas à ce point.
Même le pilote des véhicules subit ces effets, puisqu’il pourra passer à travers le pare-brise en cas de choc trop violent, et s’envolera avec un effet « poupée de chiffon » qui pour le coup, aurait mérité une meilleure finition tant il est exagéré. Les développeurs ont d’ailleurs eu la bonne idée d’en faire un mode de jeu à part entière. En effet, en dehors des courses « classique », ou encore des séances de « destruction derby » en arène, vous aurez accès à toute un série de mini-jeux, basés sur l’éjection du pilote : concours de hauteur, de longueur, jeu de bowling, visée sur cible, etc. C’est surréaliste, rigolo, et surtout divertissant.
Joli mais incomplet.
Pour ne rien gâcher, le rendu graphique est tout à fait réussi, avec de belles forêts bien denses, de jolis reflets sur la piste, et des déformations généreuses sur les véhicules, et surtout, le jeu est parfaitement fluide. Testé en 1024 T.A.F. (« tout à fond »), sur un P4@3,2 / Radeon 9700 Pro / 1 Go dual channel, Flatout tourne impeccablement, sans aucun ralentissement. Seul la partie sonore est quelque peu médiocre, avec des sons assez banals, et une bande musicale très « Electronic Arts » mais également très pénible.
Finalement, le seul véritable problème de Flatout vient de l’absence de modes multi-joueurs sur Internet, du moins sur la version PC. Certes, vous pourrez y jouer en LAN, mais ça s’arrête là. Vu la quantité d’objets en déplacement sur certaines courses, j’aurais assez bien compris l’impasse technique expliquant l’absence de jeu multi-joueurs via Internet. Pourtant, si cela a été rendu possible sur Xbox, il est inadmissible que cela soit absent de la version PC. Résultat : à moins d’y jouer en LAN, Flatout aura finalement une durée de vie relativement courte pour le joueur solo. Et si les défis ajoutent un peu de variété, on n’a pas ici la richesse d’un Burnout 3, puisque l’essentiel du jeu se résume à boucler 4 tours sur quelques types de circuit, aux tracés légèrement modifiés pour faire gonfler le nombre de pistes.