Disgaea : The Hour of Darkness
La relève est là
La société Nippon Ichi qui réalise ce titre jouit d’une certaine popularité chez nos amis les japonais. Avec la série des « Atelier » et des titres comme « La Pucelle » (sorti en US et cultissime pour le nom des persos comme Poitrine ou Culotte)) ou bien « Phantom Brave » (qui lui sortira chez les Américains en fin d’année), cet éditeur a réussi à s’imposer comme maître incontesté des tactic-rpg-cute-kawaï. Disgaea nous arrive en Europe par le biais de Koei qui a eu la bonne idée de l’amener sur le vieux continent. La conversion est à l’identique de la version US (donc pas de voix françaises), avec toutefois, maque de taille, la disparition des voix japonaises pour ne laisse place qu’a une version anglaise sous titré anglais. Voilà déjà une partie des acheteurs potentiels éliminés car les Français ne goûte généralement pas trop ce genre de jeu non traduit. Comme vous le verrez ultérieurement, terrible erreur. A noter que les vois américaines sont en tout point excellentes, ce qui sert merveilleusement la trame humoristique du jeu. Disgaea nous place dans la peau du jeune Laharl, héritier du trône de son état, qui découvre après une petite sieste de deux ans, que son père est mort et que de nombreux seigneurs se battent pour briguer le trône. De nombreux complots ourdissent dans l’ombre et vous devrez donc assister le prince pour son accession au trône. Au cours de vos aventures loufoques, vous croiserez tour à tour, un ange à l’esprit romantique et héroïque exacerbé, des clones des power rangers (moment épique du jeu), des pingouins maléfiques « Dood ! », un super héros terrien grotesque accompagné de sa pulpeuse collaboratrice, bref que des personnages attachants et charismatiques qui vous feront hurler de rire.
L’art de la guerre
Les habitués des tactics ne seront pas dépaysés par le système de combat avec un déplacement par case, des armes à portée définie, des magies à aire d’effet et différents boni et mali en fonction de l’altitude vis à vis de l’ennemi. Outre ces éléments classiques, les nouveautés sont l’attaque en équipe (jusqu'à 4 participants à l’attaque), la possibilité de soulever/jeter ennemis et amis (pour se déplacer plus vite, ou en jetant un ennemi sur un autre les rendre plus fort et ainsi récupérer plus d’expérience en le tuant). Ainsi on se retrouve souvent à créer des véritables totems de personnages. A noter également la présence de géo-panels qui ajoutent certains boni ou mali aux cases de couleurs sur lesquels ils sont placés. Il est également possible de créer des réactions en chaîne en détruisant un panel sur une case de couleur différente, ce qui va entraîner l’explosion de toutes les cases de couleur identique. Avec un peu de calcul, un autre géo-panel sera touché par la réaction et permettra de continuité de celle ci. De tels enchaînements permettent de monter rapidement une jauge qui, plus elle est remplie, plus elle vous donnera d’objets à la fin du combat.
L’Item World (Go Prism Rangers, go)
Outre l’aventure classique, une sorte de jeu parallèle vous est proposé. Il s’agit en fait de « leveler » des objets en capturant des spécialistes qui vont vous permettre de renforcer l’arme. Selon le degré de rareté de l’arme, elle peut accepter plus ou moins d’occupants. Les cartes de ce monde ont tendance à être plus tactique que celles de l’aventure scénarisée. En effet, ici les géo-panels prennent tout leur sens, avec des nombreuses caractéristiques différentes et obtenir un maximum de bonus vous demandera un minimum de réflexion.
De plus, sans item adéquat, la sortie de ce monde ne peut se faire que tous les 10 niveaux. Sachant que les forces en présence sont de force croissante, à vous de vous équiper comme il se doit et de ménager les forces de vos troupes. Les passages dans ce monde, sont très peu nécessaires pour mener l’aventure à terme mais il constituera, une fois l’aventure terminée, un source de renouvellement du challenge non négligeable.
The Dark Assembly (Go Prinner X, go)
Autre pendant du jeu, cette dernière va vous permettre de voter des lois. Pour faire accepter vos désirs (nouveaux objets en magasin, de meilleure qualité, optimisation des performances de vos persos), il va vous falloir exercer de l’influence sur les membres de cette assemblée. Elle est constituée de monstres de niveaux différents dont le nombre de vois est pro-rata de leur level. Ainsi votre influence sera déterminée par votre expérience ainsi que les examens que vous aurez passés. Ces examens sont en fait des combats solos contre des monstres de force croissante. Pour invoquer cette assemblée, il vous faudra plus ou moins de mana selon les lois que vous désirez faire adopter. Vous pourrez soudoyer les parlementaires (et oui, comme en vrai avec la sieste en moins) en leur procurant des objets qu’ils affectionnent. L’assemblée vous permet également de créer de nouveaux personnages ou bien « transmigrer » un personnage déjà existant. La transmigration consiste à changer la classe d’un de vos combattant (des classes secrètes se débloquant au cours du jeu) mais pour cela il redescend au niveau 0 d’expérience. Toutefois, il va conserver la force et les pouvoirs gagnés (plus ou moins selon la quantité de mana que vous investissez dans l’opération) et donc regagner son niveau initial assez rapidement et se trouveront être de terribles alliés.
La fin (multiple, of course)
Voilà un des rares tactic rpg édité qui sort en France, ne boudons pas notre plaisir tant ce jeu est profond et les possibilités sont multiples. Ajoutez à cela une histoire loufoque et un système de jeu bien conçu et vous obtenez l’un des jeux les plus excitant de cette année. Seule la barrière de la langue pourra faire hésiter les plus anglophobes d’entre vous.