Blinx 2
Chattes sur un toit brûlant
Contrairement au premier épisode, notre chat multicolore est désormais accompagné d’une équipe complète de félins tout aussi bariolés et customisables à l’envi, et c’est bien le minimum pour faire régner l’ordre dans un espace temps mis à mal par une armée de cochons machiavéliques. C’est sur ce postulat de départ un rien étrange que l’aventure démarre, et autant dire qu’il va y avoir de quoi faire. Sorte de « Puzzle-Plateformer » à l’ancienne, Blinx 2 reprend les grandes lignes de son aîné en nous offrant un jeu de plateforme dans la pure tradition des productions Sega période 16-bits, où les niveaux ne se franchissent qu’après avoir éliminé tous les monstres qui s’y trouvent. Grande nouveauté, Blinx 2 permet désormais contrôler les deux camps adverses au fil des missions qui nous sont proposées, dans le but de diversifier un tantinet le gameplay. Du côté des matous, on est en terrain connu. Dotés d’aspirateurs temporels capables d’avaler n’importe quel objet présent sur la map (poubelles, meubles, bombes) et de les recracher sur leurs ennemis, les chats disposent en plus de commandes temporelles accessibles à l’aide d’artefacts à collecter dans chaque niveau (à noter que désormais, il ne sera plus nécessaire de les ramasser dans l’ordre, ce qui est une excellente nouvelle). « Retour arrière » pour recommencer une action ratée ou pour reconstruite un élément du décor détruit, « Pause » pour figer les ennemis, « Record » pour enregistrer un double de son personnage... Autant dire qu’il y’a largement de quoi s’amuser.
Du côté des escouades porcines, l’ambiance change du tout au tout et lorgne sans complexe vers l’infiltration, à grands renforts de gadgets amusants pour passer inaperçu aux yeux des milices félines. Cape d’invisibilité, possibilité de « plonger » dans le sol pour progresser en sous-marin et bien d’autres choses encore plus débiles… De quoi ajouter un peu de piment à la recette originale, du moins sur le papier. Malheureusement, pad main, c’est une toute autre histoire.
Côtes de porc et vieilles dentelles
Une tonne de nouveautés superficielles n’ayant jamais suffit à rendre un jeu meilleur, Blinx 2 se prend une belle gamelle en essayant d’être au four et au moulin. Plutôt que d’approfondir son gameplay temporel et de capitaliser sur le personnage sympathique qu’est Blinx, ces idiots de développeurs délaissent leur mascotte et divisent leur jeu en deux pour des phases infiltration complètement bidon. Mauvaise pioche. En effet, si les phases qui se déroulent du côté des chats sont plutôt amusantes, bien que répétitives, les séquences d’infiltrations chez les porcs sont d’une lourdeur simplement affligeante. La maniabilité est molle au possible, l’IA des chats navrante et la construction des niveaux d’une platitude qui fait peine à voir. Chaque zone d’un niveau est en effet clairement designée pour être franchie à l’aide de tel ou tel gadget, et l’on a pas vraiment l’impression de s’infiltrer dans quoi que ce soit, juste de suivre la ligne droite prévue par des développeurs en manque flagrant d’inspiration. Vraiment dommage, d’autant que ces phases composent malheureusement 50% du jeu complet et qu’il est donc très difficile d’en faire abstraction. Du côté des chats, les quelques innovations notables se trouvent principalement dans la présence de QTE à la Shenmue 2, à savoir des évènements qui surgissent sans crier gare et qui demandent d’appuyer sur tel ou tel bouton de la manette pour les franchir avec succès. Amusant mais pas franchement essentiel.
Du côté de la technique, rien de nouveau sous le soleil. A vrai dire, le jeu semble même moins fin que le précédent, la faute à un aliasing très présent recouvert d’un blur « cache-misère » des plus envahissants. Quant au design, c’est du pur Blinx. Je trouve personnellement l’identité visuelle du jeu plutôt amusante et non dénuée de charme, mais il ne fait aucun doute que la plupart trouveront hideuse les couleurs criardes des niveaux, de même que les décors qui semblent tout droit tirés d’un trip sous LSD. A cet égard, signalons également que les musiques sont parfaitement dans le ton (vous me suivez ?).