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Un Rédacteur Factornews vous demande :

PREVIEW

Shapez 2 monte le volume

Laurent par Laurent,  email
 
Je pensais qu'il était plus ancien mais le premier Shapez n'a que quatre ans. Sorti en 2020, ce jeu indé d'automatisation avait réussi à se faire un nom en proposant de construire des formes avec son style épuré et une simplicité d'utilisation déconcertante. On n'en attendait donc pas moins de son successeur, Shapez 2, qui sort aujourd'hui et on n'est pas déçus.
Un petit bémol dès le départ pour dire que si le jeu sort bien aujourd'hui, c'est officiellement en accès anticipé. La différence est cependant assez subtile car le titre est clairement déjà parfaitement jouable du début à la fin et propose une tonne de contenu qu'on va parcourir dans cette preview ainsi qu'un niveau de finition que bien des jeux aimeraient avoir en version 1.0. De fait, on gardera quand même en mémoire que c'est une "early access", ce qui permet de penser que le jeu évoluera encore pas mal pendant les six à douze mois que durera cette période.
 
Cela étant dit, entrons dans le vif du sujet : Shapez 2.

Remise en forme

 
Première évidence : le style a changé. Il a, a minima, pris une dimension supplémentaire puisque tout est désormais en 3D. Fini donc le temps où on ne pouvait pas superposer les convoyeurs sans faire des tunnels invisibles sous la carte. Cette fois, vous avez jusqu'à trois étages pour dérouler vos spaghettis autant que vous le souhaitez et amener ainsi les formes que vous avez fabriquées jusqu'au vortex central qui comptabilise votre production.
 
Les formes aussi sont désormais en 3D et facilement visualisables sous toutes les coutures. Le jeu pousse d'ailleurs le vice à les rendre plus "réalistes" en transformant toutes les manipulations habituelles du genre en opérations "physiques". Par exemple, à un embranchement, un taquet viendra pousser une forme sur deux vers l'autre chemin pour faire la séparation en deux flux identiques. Pour changer d'étage, chaque forme vient se poser sur une lame qui dans un geste élégant va la monter au niveau du convoyeur supérieur tandis qu'une autre en est redescendue pour prendre la forme suivante. Et tout est comme ça.


 
Le jeu a aussi gagné en couleurs. Il a en effet remisé le fond quadrillé blanc et opte désormais pour des plateformes grises bordées d'orange flottant au milieu du vide interstellaire, gardant au passage ce côté gigantesque d'espace infini à notre disposition. L'interface utilisateur aussi a bénéficié du lifting, proposant des icônes colorées et permettant même de choisir de très nombreuses formes et couleurs quand vous enregistrerez des groupes de machines réutilisables. Enfin, un mot sur les performances : le lancement du jeu prends cinq secondes, tout comme le chargement d'une sauvegarde et même en toute fin de partie, malgré les milliers de choses à l'écran et les centaines qui sont gérées en dehors, je n'ai jamais senti le moindre ralentissement.
 

Qualité de vie : le jeu

 
Après l'UI, parlons de l'UX et mentionnons un point impressionnant du titre : ses animations pour toutes les illustrations des aides du jeu. En effet, l'ensemble des machines et des concepts sont répertoriés dans un guide. Chaque section est expliquée de façon claire, simple et est illustrée par de multiples vidéos présentant en quelques secondes le sujet abordé. On aimerait que tous les jeux aient cette qualité de présentation.


 
Tant qu'à encenser Shapez 2, on va aussi parler de la maniabilité qui est si intuitive qu'elle est clairement pour une bonne part du plaisir qu'on a à jouer au titre. En effet, placer des tapis roulants dans tous les sens, qui se croisent, avancent en parallèle, changent de direction ou se survolent est un jeu d'enfant. Et pour couronner le tout, un système de raccourcis permet de facilement passer d'un étage à un autre, supprimer toute une chaîne de machines reliée à un convoyeur ou le vider des formes qu'il transporte. On peut même n'afficher qu'un étage à la fois pour n'éditer qu'une seule couche.
 

Allez à votre rythme

 
La facilité d'utilisation fait qu'on ne rechigne jamais à supprimer un quart de ses usines pour une fabrication de pièces désormais inutiles. D'autant que vous avez la possibilité de sauvegarder des arrangements de machines autant que vous le voulez, avec nom et icône personnalisés et même raccourci en barre rapide. Et dans tous les cas, le jeu ne vous impose jamais rien : il n'y a pas de chronomètre, les ressources sont infinies, les machines et les convoyeurs sont gratuits et on peut annuler toutes ses actions d'un simple CTRL-Z. Il n'y a pas non plus de sens pour livrer les formes. Par contre, les machines ainsi que la fonction miroir sont alignées sur le nord, ce qui peut avoir son importance pour certaines opérations.


 
Il y a vraiment eu un gros boulot sur la prise en main ainsi que sur la présentation des informations relatives aux machines : prévisualisation des motifs à venir au bout des tapis roulants, calcul du débit réel des formes en tout point du trajet ou indication sur le nombre de machines nécessaires pour un flux adapté à celui du convoyeur. Du grand art ! Ça serait bien si ça pouvait donner des idées à d'autres titres qui s'en sortaient pourtant déjà pas mal comme Satisfactory (qui sort ce 10 septembre).
 

Baisse de forme

 
Tout n'est pas parfait, mais c'est un peu pinailler que de dire que parfois, notamment en copiant-collant des machines, certains tapis viennent s'accrocher à d'autres auquels ils ne devraient pas, ou qu'au contraire il ne viennent pas fusionner avec d'autres convoyeurs en face d'eux. On peut aussi citer les tuyaux qui n'indiquent pas la quantité de fluide qui les traverse. J'ai d'ailleurs rapporté ce point sur la page des retours au développeur et celui-ci a indiqué deux jours plus tard qu'il allait ajouter cette fonction dans une prochaine mise à jour, ce qui indique quand même une belle réactivité de sa part.


 
Contrairement à Satisfactory par contre, n'attendez pas du jeu qu'il vous transporte dans un monde diversifié ou qu'il vous propose une petite histoire. Shapez 2 reste un bac à sable géant, même s'il possède ce qu'il nomme des scénarios. Chacun propose de franchir neuf paliers qui apporteront chacun un concept supplémentaire au jeu et vous donneront des défis de fabrication de plus en plus corsés tout en débloquant des machines afin d'aller vers un objectif final.
 
Le bon point c'est que le jeu ne cache rien. Vous pouvez voir dès le début toutes les formes que vous aurez à fabriquer pour arriver au bout du palier 9, voir quelles machines et mécanismes seront débloquées et à quel niveau, comment elles s'utilisent ainsi que toutes les formes secondaires qui seront disponibles pour vous faire gagner des points de science qui permettront de débloquer des améliorations.
 
 

Petite forme

 
Peut-être un signe que le statut d'accès anticipé n'est pas usurpé cependant, certaines améliorations et nouveaux concepts ne sont pas tous aussi pertinents. Je pense à ces assembleurs en coin dont je ne vois toujours pas l'utilité vu qu'ils ne sont pas chaînables, contrairement à ceux de base. Je pense aussi aux injecteurs qui n'apportent aucune subtilité de gameplay et nécessitent simplement d'ajouter une machine sur les lignes existantes. Au final, ils ne font donc que rendre confuses les formes à fabriquer, vu qu'on rate facilement les petites injections en question, dont le seul intérêt a priori est de pouvoir faire des yeux aux formes ressemblant à des têtes de smileys...


 
Autre déception : l'audio. Je ne parlerai pas des bruitages car je ne les ai entendus par hasard qu'après quinze heures de jeu et qu'ils ne sont vraiment pas terribles. Non, je pense ici aux musiques, pour lesquelles je suis très mitigé. Outre le thème sonore du jeu qui est très bon et la patte synthé très agréable, on pourra vite reprocher leur répétitivité, et se demander pourquoi il faut débourser 10€ afin d'accéder à une deuxième moitié de la bande sonore pour au final "plus de la même chose". Il parait que c'est un "bonus de soutien aux développeurs". D'accord, supposons... Enfin, je trouve que, dans le pack de base, une musique ressemble beaucoup trop à "Kiss from the Rose" de Seal, ce qui a fini de me décider à écouter ma propre playlist.

 

La salle de gym

 
Ayant surtout joué en normal, le scénario est assez agréable à suivre. D'une part, parce qu'à chaque palier, vous aurez à fabriquer deux formes qui devront être combinées en une dernière, ce qui permet d'exploiter et peaufiner les "usines" développées pour ce niveau. D'autre part, parce que pour chaque palier, les formes secondaires sont souvent fabricables en parallèle des principales, car elles n'utilisent pas les mêmes ressources que celles-ci, ce qui permet de s'occuper le temps qu'une production atteigne son quota de formes à produire.


 
Par contre, les quotas en question sont encore un peu bruts de décoffrage. Si j'ai pu faire tous les paliers sans avoir quasiment de temps mort, étant occupé soit à développer des formes secondaires, soit à améliorer mes méthodes de fabrication, le dernier quota est clairement abusé, puisqu'il demande non seulement la forme la plus complexe du jeu, mais en plus en 150 000 unités. Dès lors, je n'avais plus que deux choix : soit attendre les 13 heures et 50 minutes nécessaires (au rythme de 180 unités par minute), soit passer du temps à créer des copies de mon usine fonctionnelle et optimisée pour réduire par deux, trois ou quatre cette durée. J'ai donc opté pour la troisième voie : m'arrêter là pour ce scénario.
 

Plus en forme que jamais

 
Pour autant, Shapez 2 est vraiment très bon. Au fur et à mesure de la complexification des formes demandées, on finit par devoir aller chercher des gisements de formes spécifiques à l'extérieur de sa base. On découvre ainsi une deuxième échelle de jeu, seize fois plus grande où l'on pourra développer de nouveaux morceaux de base, ainsi que des logistiques de convoyeurs et de trains interstellaires pour rapatrier ses ressources.


 
Au final, le jeu possède quatre scénarios proposant de fabriquer des formes normales, difficiles, très difficiles, et même, surprise, des formes hexagonales ! Ces scénarios peuvent ensuite être associés à un mode de difficulté parmi quatre, un choix de génération de la carte stellaire et des contraintes supplémentaires si vous êtes en mal de difficulté. Bref, si vous aimez créer des formes, vous allez être servi pour les quatre prochaines années.
 
Shapez 2 est le digne successeur du premier du nom. Ajoutant une nouvelle dimension au jeu, il en améliore encore la prise en main et lui donne des atours 3D qui changent agréablement du fond blanc quadrillé de son ainé. Reste qu'il s'agit d'un accès anticipé et que certaines petites choses peuvent encore être améliorées. Son développeur semble très à l'écoute et il y a donc de fortes chances pour qu'on se retrouve dans six à douze mois pour le test final.

SCREENSHOTS

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