PREVIEW
[E3 2017] Premiers marchandages dans Moonlighter
La plupart des aventuriers se cachent derrière l'appel de la gloire ou la défense d'une cause quelconque pour justifier leurs pérégrinations. Pourtant on sait bien que le nerf de la guerre c'est le fric (et accessoirement épater les poulettes). Moonlighter ne s'encombre pas de tels scrupules, si le jeune Will est prêt à risquer sa vie, c'est tout simplement pour faire marcher son magasin.
Moonlighter c'est justement le nom de la boutique qu'il faudra tenir à flot dans ce jeu du jeune studio espagnol Digital Sun. La généalogie du projet n'est pas forcément évidente à suivre : après un passage dans le programme Square Enix Collective et un Kickstarter réussi, le voici qui s'apprête à être édité par 11 bit studios sur PC, Xbox One et PS4. Les portes s'ouvrent les unes après les autres devant ce titre qui s'appuie sur un pitch qui a de quoi susciter la curiosité : il se présente comme un rogue-lite dans lequel notre petit héros tient une boutique la journée qu'il approvisionne de denrées collectées la nuit dans les donjons.Le jeune Will vit en effet à Rynoka, une petite bourgade bien tranquille en apparence mais autour de laquelle d'étranges ruines ont affleuré il y a près de 70 ans. Dans ces dernières on trouve des dangers innombrables, mais aussi des richesses qui suscitent la convoitise. Deux types de personnes osent s'y aventurer : les héros en quête de gloire et les marchands à la recherche de richesse. Ces derniers utilisent des artefacts qui leur permettent de ressortir des donjons moyennant un petit sacrifice pécunier. Histoire de vous faciliter la tâche, vous ne tarderez pas à tomber sur un objet encore plus efficace qui va créer un portail aller-retour vers le village (à condition d'allonger une obole un peu plus importante bien sûr) ainsi qu'un étrange miroir qui transforme les objets de l'inventaire en une petite quantité de monnaie (histoire de ne pas se retrouver totalement à court de cash dans un donjon).
Globalement les mécaniques de rogue-like se veulent plutôt simples et pas trop punitives (d'où le terme de « rogue-lite » d'ailleurs). La mort par exemple est toute relative : vous perdez alors juste le contenu de votre sac, pas ce qui se trouve dans vos poches, et on vous laisse le choix de recommencer le donjon ou de repartir vers le village. Certains ennemis peuvent cogner relativement fort, mais dans la démo il suffisait généralement d'enquiller quelques roulades pour se mettre hors de leur portée et pour envisager le combat sereinement. Quelques armes comme l'arc semblent aussi assez craquées et il y a souvent moyen de berner les hitboxs pour tromper les ennemis. Bref, ce n'est pas par son action débridée que Moonlighter sort du lot, mais bien par ses mécaniques marchandes.
Les ingrédients récoltés dans les donjons permettent bien entendu d'aller crafter des objets chez les marchands, voire de les enchanter, mais vous pouvez aussi choisir de les revendre. Concrètement vous les disposez sur des étals, vous fixez un prix et vous ouvrez la boutique en croisant les doigts que les clients débarquent. Ceux-ci s'intéresseront à votre bric-à-brac en fonction de trois niveaux de rareté : proposez toujours les mêmes produits et vous êtes certain que votre clientèle se lassera au bout d'un moment. Ensuite vient la question de la valeur, pour chaque marchandise il vous faudra trouver à quel prix il a des chances de partir en guettant les réactions du client : soit il a l'impression de faire une excellente affaire, soit de payer un bon prix, soit de se faire un poil entuber, soit carrément le prix sera trop élevé pour lui. Au fil de la progression il sera possible de faire venir de nouveaux PNJ dans le village mais aussi d'agrandir sa boutique, de mieux l'achalander, de se payer les services d'un vendeur... C'est sans aucun doute cet aspect gestion qui fait de Moonlighter un rogue-lite à part et qui lui permet de se distinguer de ses très nombreux petits camarades.
Moonlighter semble plutôt prometteur : en proposant quelque chose d'à la fois facile d'accès et doté d'une dimension gestion originale, les espagnols de Digital Sun font souffler une petite brise fraîche sur un genre qui a trop souvent tendance à tourner en rond.