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Ghost Trick: Détective Fantôme
par billou95,
email @billou_95
Il y a ces remasters qu'on attend encore, ceux qu'on questionne dès leur annonce et, plus rarement, ceux qu'on n'espérait même pas. C'est un petit peu le cas pour Ghost Trick: Détective Fantôme. Que l'on soit bien clair, on ne critique pas là son bien fondé, mais après des ventes jugées décevantes par Capcom lors de sa sortie pourtant plébiscitée sur DS en 2010, Ghost Trick restait cantonné à cette "pépite méconnue" auquel on parlait jusqu'à présent avec nostalgie.
Personne ne pouvant mieux célébrer ce classique de la DS, c'est donc Nintendo qui s'est offert l'annonce du jeu en primeur lors du Nintendo Direct printanier. Presque six mois plus tard, l'heure est enfin venue de vous re-parler de l'un des tout meilleurs jeux de Shu Takumi, plus connu pour la série de joutes verbales entre avocats Phoenix Wright: Ace Attorney. Si l'esprit loufoque du facétieux créateur est également présent ici, on est devant une aventure radicalement différente. Déjà, Ghost Trick débute à la tombée de la nuit dans une sordide décharge publique. Planté au milieu de l'écran, le cadavre d'un homme en rouge et avec une coupe de cheveux improbable dont s'échappe une voix, celle de l'esprit du défunt en pleine crise d'amnésie. A ses côtés, un type à la mine patibulaire braque un flingue à la tronche d'une jeune femme.
Domo-Tricks ?
Pas le temps de se poser des questions, notre héros fantomatique se doit d'agir pour sauver la demoiselle en détresse. Le hic, c'est qu'il lui est impossible de bouger, puisqu'il est littéralement décédé. Heureusement pour lui, il fait la connaissance d'une mystérieuse lampe de bureau (oui oui) qui lui explique qu'il est doté de pouvoirs des morts.
Grâce à ceux-ci, il peut prendre le contrôle des "noyaux" d'objets inanimés, sauter d'objet en objet, en bougeant le stick dans toutes les directions pour "attraper" un objet éloigné et pourquoi pas utiliser leurs fonctions originelles pour jouer des "tours de fantômes" les fameux tricks aux protagonistes. Il peut par exemple tourner les pédales d'un vélo, ouvrir une boîte à outils, agiter les pales d'un ventilateur, etc. Il peut même emprunter les lignes téléphoniques pour se déplacer d'un endroit à l'autre de la ville. Mieux encore, le temps est figé lorsqu'il utilise ses pouvoirs. Dernier twist temporel et non des moindres, il est en capacité, en touchant un autre cadavre, de remonter quatre minutes précisément avant la mort de la personne et peut utiliser ce temps précieux pour tenter d'influer le cours de l'histoire et ainsi éviter le drame.
A l'aide de ses pouvoirs, le héros doit souvent ordonnancer plein d'actions les unes après les autres pour arriver à ses fins et effectuer LA réaction en chaîne qui sauvera une personne ou fera avancer l'histoire. Il est aussi limité dans l'amplitude de ses déplacements et il faudra donc très souvent faire se rapprocher deux objets avant de pouvoir passer de l'un à l'autre. Enfin, le jeu contient des phases millimétrées dans lesquelles on doit déclencher plusieurs actions à la suite dans un timing parfait, sous peine de tomber sur un Game Over et de devoir tout recommencer. A ce sujet, le remaster semble plus permissif que la version originale, mais on a quand même dû s'y reprendre à plusieurs fois sur certains puzzles, pour cause de timing raté ou simplement être parti dans une mauvaise direction dès le début et se retrouver coincé.
A l'aide de ses pouvoirs, le héros doit souvent ordonnancer plein d'actions les unes après les autres pour arriver à ses fins et effectuer LA réaction en chaîne qui sauvera une personne ou fera avancer l'histoire. Il est aussi limité dans l'amplitude de ses déplacements et il faudra donc très souvent faire se rapprocher deux objets avant de pouvoir passer de l'un à l'autre. Enfin, le jeu contient des phases millimétrées dans lesquelles on doit déclencher plusieurs actions à la suite dans un timing parfait, sous peine de tomber sur un Game Over et de devoir tout recommencer. A ce sujet, le remaster semble plus permissif que la version originale, mais on a quand même dû s'y reprendre à plusieurs fois sur certains puzzles, pour cause de timing raté ou simplement être parti dans une mauvaise direction dès le début et se retrouver coincé.
580 minutes pour vivre
Ghost Trick a posé les bases de son gameplay, mais le sel du jeu ne s'arrête pas là. Et sans vous en dévoiler plus sur son intrigue, c'est aussi et surtout une histoire racontée de main de maître qui démultiplie les retournements de situation et rebondissements pour surprendre le joueur à chaque chapitre. Et c'est surtout une histoire au rythme impeccable, rarement atteint par d'autres jeux narratifs. La raison en est simple : le scénario se vit quasi en temps réel puisque le héros à jusqu'au petit matin pour savoir qui il est et pourquoi on l'a tué. Ainsi, la dizaine d'heures de l'aventure est menée tambours battants jusqu'à sa toute fin, sans temps morts, sans répétitions et toujours avec l'humour caractéristique du designer japonais. Enfin, le jeu a l'intelligence d'être chapitré de manière à être croqué, idéal pour les vacances !
Côté re-masterisation, Capcom souffle le chaud et le froid. Bonne nouvelle, le jeu tourne désormais comme un charme même sur notre version Switch en 1080p/60fps. Ce qui permet d'apprécier d'autant plus les animations de ses personnages qui sont tout bonnement renversantes. Non mais sérieux, on a vraiment l'impression que tous les personnages dandinent à leur façon dans le jeu ! Par contre, on imagine que les décors faits main et une certaine reprise du code original sont la cause du maintien du format original 4/3 de l'image et des sous-titres gigantesques tels qu'ils étaient présentés sur l'écran de la Nintendo DS. Et ça a quelque part le charme de l'ancien...
Côté re-masterisation, Capcom souffle le chaud et le froid. Bonne nouvelle, le jeu tourne désormais comme un charme même sur notre version Switch en 1080p/60fps. Ce qui permet d'apprécier d'autant plus les animations de ses personnages qui sont tout bonnement renversantes. Non mais sérieux, on a vraiment l'impression que tous les personnages dandinent à leur façon dans le jeu ! Par contre, on imagine que les décors faits main et une certaine reprise du code original sont la cause du maintien du format original 4/3 de l'image et des sous-titres gigantesques tels qu'ils étaient présentés sur l'écran de la Nintendo DS. Et ça a quelque part le charme de l'ancien...
L'éditeur a rajouté quelques bonus qui se débloquent entre les chapitres : illustrations, puzzles de type taquins interactifs et un lecteur de musique. D'ailleurs la bande originale du maestro Masakazu Sugimori est ici réarrangée de la plus belle des manières. On retrouve tout le punch et les accords qui renforcent l'impression de mystère et d'enquête que l'on appréciait sur l'original avec une bien meilleure qualité. Enfin, les contrôles ont évidemment été revus. Et même si on peut y jouer au tactile sur Switch, on préfère utiliser les sticks pour se balader d'un objet à l'autre.
Ghost Trick: Détective Fantôme à une nouvelle chance de briller sur le devant de la scène et on ne saurait que vous conseiller de vous jeter dessus. Le chef d'oeuvre de Shu Takami n'a pas pris une ride et offre toujours l'une de ses meilleures histoires, un rythme effréné et des mécaniques originales. En plus il est désormais disponible sur toutes les plateformes, vous n'avez donc plus aucune raison de ne pas y jouer.