TEST
Borderlands 3
par Fougère,
email @JeSuisUneFouger
Développeur / Editeur : Gearbox Software 2K Games
Plus vraiment besoin de présenter Borderlands 3, ni Gearbox, le studio qui développe la franchise. Sorti il y a quelques semaines, le dernier épisode de la licence nous renvoie dans son univers déjanté, avec ses graphismes reconnaissables au premier coup d'oeil, ses centaines de milliers de flingues uniques et ses personnages hauts en couleurs. Sauf qu'à force, les couleurs commencent à pâlir, et ça se voit.
Comme à chaque nouvel opus, cette troisième édition débarque avec une équipe complète de nouveaux personnages à incarner. Zane, un couteau suisse qui pourra utiliser plein de gadgets, Amara, une sirène qui balance des mandales énergétiques, Moze, une mécano capable d’invoquer un gigantesque mech et FL4K, un robot avec une ménagerie ambulante qu’il utilise pour massacrer ses adversaires. Chaque personnage possède un style de jeu bien distinctif, avec 3 ou 4 archétypes que l’on peut développer en dépensant des points dans l’arbre de talents.Mais c’est en co-op que la puissance de chaque perso se révèle complètement, puisque les synergies possibles entre les différentes classe vont démultiplier votre force de frappe. Dans les plus hauts niveaux de difficulté, il arrive régulièrement que l’écran devienne presque illisible tant les effets spéciaux accompagnant les attaques des joueurs deviennent nombreux. C’est le bordel, mais c’est pour ça qu’on est là, donc on prend notre pied.
Et globalement, c’est sur ce point que Borderlands 3 excelle : permettre au joueur de s’amuser à chaque fois qu’il va lancer le jeu. Que vous ayez joué aux opus précédents ou que vous débarquiez sur la licence, vous allez vous éclater. Prenons les flingue par exemple. La série est réputée par le nombre complètement absurde de pétoires présentes dans le jeu. Grâce à un malin système de génération aléatoire, vous êtes sûr de ne jamais tomber 2 fois sur la même arme (légendaires non compris). Et on ne parle pas de vitesse de tir ou de nombre de balles dans le chargeur. Entre les armes qui tirent des mini-roquettes, celles qui font des rayons d’énergie, celles qui font des effets après avoir rechargé, et ainsi de suite, vous allez être littéralement obligés d’équiper une arme et de jouer avec pour comprendre comment elle fonctionne et si elle vous plaît.
Au début, c’est difficile à gérer, mais à force de jouer, on peut déduire le comportement d’une arme juste en jetant un œil à ses stats. On sait donc lesquelles seront les plus adaptées à notre style de jeu, mais ça ne vous empêchera pas de tomber parfois sur un nouveau joujou tellement puissant et marrant à manipuler que vous allez complètement revoir votre personnage pour optimiser son utilisation. Dans un jeu aussi nerveux, aussi porté sur l’action et l’adrénaline, réussir à pousser les joueurs à passer parfois plusieurs dizaines de minutes à tester des nouvelles armes pour trouver la plus débile et marrante à utiliser, c’est quand même un petit tour de force. Lancer le jeu en disant qu’on va juste faire une ou 2 missions, pour finalement se retrouver à tester pendant 30 minutes le nouveau flingue qu’on vient juste de looter n’est pas un scénario si rare que ça.
Et là, on ne parle que des armes. Le reste de votre équipement est à l’avenant. Entre le bouclier, les grenades et les reliques spéciales, vous allez avoir de quoi personnaliser votre expérience de jeu. Le degré de modification possible pour chaque Chasseur de l'Arche est ridicule tellement il est profond, mais il n’est jamais frustrant. Parce que, encore une fois, c’est fun ! Comme vous pouvez changer tous les aspects de votre personnage à la volée, et sans contrainte, vous passez votre temps à expérimenter. Que ce soit en groupe ou en solo, n’importe quelle nouvelle pièce d’équipement peut motiver une refonte complète de votre spécialisation, jusqu’à ce que vous trouviez un nouveau style de jeu qui vous amuse encore plus qu’avant. Et du loot, vous allez en récupérer. Entre les coffres à trouver, les monstres rares, et les hordes de monstruosités qui vont essayer de vous déglinguer, vous allez rapidement nager la brasse coulées dans les montagnes d’objets.
Il y a une vraie générosité dans cet aspect du jeu qui est assez rafraîchissante, et qui se résume simplement à : plus vous jouer, plus vous trouvez des morceaux de stuff puissants et débiles, plus vous vous amusez. Petite attention qui fait plaisir, vous allez également pouvoir débloquer des éléments cosmétiques juste en jouant. Que ce soit grâce à la monnaie spéciale, l'Eridium, les hauts faits que vous allez réaliser sans le vouloir ou tout simplement des skins qui tombent après avoir tué un ennemi, vous allez pouvoir changer la tronche de votre personnage, vos guns ou vos véhicules. Ca a l’air con dit comme ça, mais c’est devenu assez rare dans l’industrie du AAA pour qu’on soit agréablement surpris devant ce genre d’initiative qui aurait pu être transformée en levier de monétisation supplémentaire sans trop forcer.
Bref, en un mot comme en cent, Borderlands 3 est fun. C’est plaisant à jouer, le gameplay est nerveux et jouissif, c’est assez agréable à regarder, et les systèmes de jeu ne vous obligeront pas à grinder pendant des heures ou à passer à la caisse. Et je ne vous ai même pas parlé du bestiaire ou de la tonne de nouveaux environnements que proposait ce 3ème opus. C’est parce que, vous deviez le sentir venir, c’est qu’il y a un "MAIS" aussi gros que l’ego de Randy pitchford qui va venir tempérer notre enthousiasme. Parce que, mes amis, l’écriture et la narration qui va accompagner votre aventure sont vraiment vraiment VRAIMENT nazes.
A tel point qu’après avoir fait 2 fois le jeu de bout en bout, on a du mal à se rappeler un seul moment fort ou même drôle. Si Borderlands s’est hissé jusqu’à sa position de licence phare dans le genre du FPS, c’est grâce à son humour, son ton décalé et l’espèce de folie qui se dégageait de son univers. C’est ce qui a rendu les 2 premiers épisodes attachants et vraiment différents de la concurrence, entre les jeux et la tonne de DLCs plus barrés les uns que les autres qui les ont accompagnés. Malheureusement, cet esprit s’est perdu quelque part dans les 7 ans qui séparent le deuxième épisode du troisième. Maintenant, les grands méchants de l’histoire sont un duo de streameurs (ceci n’est pas une vanne) complètement antipathique, tandis que le joueur est accompagné par le même groupe de personnages déjà vu et revu. Les dialogues sont plats, les moments normalement chargés en émotions sont juste ennuyeux, l’humour limite mais marrant a été remplacé par de la vulgarité bête et méchante à tous les niveaux.
Le jeu essaye de parler de tous les sujets de société qui ont fait la controverse ces dernières années grâce à l’humour, mais ce traitement ne dépasse généralement pas la moquerie et la pique facile. On ne s’attend pas à des quêtes qui fassent réfléchir sur la condition humaine, mais qu’elles rendent au moins l’aventure divertissante en faisant rire le joueur. En l’état, on oublie juste ce qu’il vient de se passer au niveau de l’histoire car cela n’a absolument aucun intérêt. Ce n'est clairement pas rédhibitoire pour apprécier le jeu, mais écouter des dialogues où 1 mot sur 5 est une insulte ou une blague potache du niveau d'un enfant de 8 ans, ça devient rapidement lourd même pour les plus patients.
Au final, Borderlands 3 est un bon jeu si on se concentre uniquement sur ses mécaniques. Un FPS rapide, généreux, avec une profondeur incroyable et qui est toujours un véritable plaisir à jouer en multi avec des amis. Si vous arrivez à ignorer tout l’aspect narratif complètement accessoire et l’écriture désastreuse des personnages et des quêtes, vous êtes partis pour passer un super moment.