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Mini-dossier : la saga Resident Evil
Resident Evil 6 alias « le faux-pas » (2012)
Salut, c’est D.Cage, et j’aime pas trop les voleurs et les fils de pute. Alors, quand les japs débarquent et me plagient mon travail d’Auteur, mon premier réflexe est d’allègrement leur chier dans les bottes. Puis j’ai posé mes paluches sur leur jeu et en vérité, je vous le dis, ma vie a changé. RE6 est un chef-d’œuvre, et je vais vous expliquer pourquoi, vu que je sais que vous n’avez pas le niveau pour comprendre. Tenez par exemple, la scène de QTE pour chercher ses clés de voiture, c’est absolument fabuleux, et si je ne m’aimais pas autant, je me détesterais de ne pas l’avoir mise dans un de mes jeux. Ou encore ce QTE pour éviter un métro, c’est déjà superbe en soi, car oui, imaginez l’ÉMOTION d’éviter un métro alors que des zombies vous foncent dessus. Mais ces japs, étant presque mes égaux, ont fait que le métro vous écrase même si vous êtes sur les rails d’à côté. Bordel, un QTE qui défie la logique du jeu, mais c’est absolument fabuleux, là rien que d’y penser je viens de juter au plafond. Michel, quand tu auras fini de retirer les photomontages obscènes, tu me nettoieras ça s'il te plait.
Bon, où j’en étais, moi ? Ah oui, les QTE. Y’en a partout, tout le temps, c’est génial, et non seulement ça, mais en plus le rythme épileptique de la partie ne te laisse jamais le temps de respirer. Tu veux décalquer des zombies au beretta ? Va chier, au bout de trois balles un camion EN FLAMMES détruit un mur et te balance hors du bâtiment. Tu atterris dans une rue blindée de zombies mais tout d’un coup un autre camion DÉFONCE l’embouteillage. Du coup tu dois aider un mec coincé sous sa moto, mais manque de chance une voiture arrive et EXPLOSE et le mec meurt mais toi tu es PROJETÉ contre une porte. Puis tu escalades un mur et tu dois sauter par-dessus des fosses de zombies. Par acquis de conscience tu les butes tous avant avec une GRENADE bien placée puis tu sautes. MAIS UN ZOMBIE FUFU SCRIPTÉ T’ATTRAPE LA JAMBE et tu te libères avec un QTE et enfin tu arrives devant une station-service où y'a des survivants et tu les aides. Mais à un moment LE SWAT ZOMBIE DÉBARQUE alors tu les fais EXPLOSER avec l’essence de la station-service puis vous finissez dans un magasin d’armes où il y a un SIÈGE et où faut DÉFOURAILLER LA MASSE DE ZOMBIES ET QUAND Y’EN A PLUS Y'EN A ENCORE ET Y'A DES ZOMBIES MUTANTS ET DES ZOMBIES OBÈSES ET DES ZOMBIES POMPIERS ET TU MONTES DANS UN BUS ET LE BUS EST ENCERCLÉ ET PUIS TU FUIS ET PUIS LE BUS IL A UN ACCIDENT IDIOT ET IL EXPLOSEEEEE MICHAEL BAYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY SPLOSIONNNNNNNNNNNNNN
…ah putain, je me suis laissé emporter, j’ai pas pris autant mon pied depuis The Lone Ranger, faut me comprendre. En tout cas les game designers ont compris ce que moi j’avais compris depuis bien longtemps, à savoir qu’il ne faut JAMAIS laisser le gameplay interférer avec le storytelling. Au fait, vous ai-je parlé de la difficulté qui est multipliée par deux si vous jouez en solo, parce que les zombies mutants vous ciblent vous et seulement vous, quitte à ignorer quatre alliés qui se dressent entre eux et vous ? Au bout de votre troisième mort idiote d’affilée, vous commencerez à ressentir de la rage. De la rage, oui, mais attendez de toucher à l’interface, et là c’est le désespoir qui vous frappera. Dans quel autre jeu, à part les miens bien entendu, ressent-on autant d’émotions, hein ? N’écoutez pas les pisse-froids qui disent que rien ne va dans RE6. Ces philistins ne sauraient pas reconnaître une masterclass d’emotion design même si elle leur trépanait le crâne au burin de 27.
Parenthèse de hohun : ce jeu ayant complètement lâché la rampe, je me sentais de donner mon avis personnel dessus. Les gens qui vous disent que RE6 n’est pas un survival horror n’ont clairement pas touché à son interface. J’ai un bac +5 et pourtant je n’ai pas compris l’interface de RE6. Je-ne-l’ai-pas-comprise. Mais genre, comme si j’étais face à une équation à 12 inconnues quoi. Je n’ai pas réussi à utiliser l’interface d’un jeu voulu comme hollywoodien et crétin. Je n’ai même pas d’explication, je suis perplexe. Un jeu ne devrait pas vous faire sentir impuissant comme ça.
Sinon, le reste du jeu est une purge innommable, mal écrite, bourrée de clichés et même pas amusante. On dirait une adaptation de film avec The Rock où ils ont greffé les personnages de Resident Evil à la dernière minute. Le virus est désormais un cousin de la substance noire de l’atroce Prometheus, et fait un peu n’importe quoi à n’importe qui : mention spéciale au boss infecté qui se transforme en centaure à gatling (?) ou en t-rex (??) et qui peut revenir à sa forme initiale à volonté (???). Putain non mais à quoi je joue quoi. Vraiment, tant qu’à se taper un couloir explosif où le joueur n’est qu’un spectateur, autant se mater un film RE, au moins ça ne dure qu’une heure trente et on peut faire autre chose en même temps. Le jeu était pourtant ambitieux avec ses 4 histoires croisées… Dommage.