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Persona 3 Reload

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Atlus P Studio
Supports : PC / PS5 / Xbox Series
Après avoir recyclé pendant des années sa formule star Persona 5, véritable aboutissement de la licence, Atlus reprend le chemin de l’école, mais pour nous sortir un remake du jRPG qui a tout changé : Persona 3. C’est en effet le premier à s’affranchir véritablement de l’esprit Shin Megami Tensei à sa sortie en 2006 pour proposer quelque chose de nouveau. Un peu moins sombre (bien que) et porté sur le combat, un peu plus tourné vers le quotidien de ses protagonistes. Ça en faisait donc un bon candidat à l’exercice préféré de l’industrie depuis 201x. Et alors que le canal historique du studio P nous prépare son Metaphor: ReFantazio, notre dose annuelle de Persona passera par Persona 3 Reload.
Dans cet épisode, on va suivre une année de la vie d’un élève fraichement transféré au lycée Gekkoukan qui va rapidement comprendre qu’il a des pouvoirs surnaturels. Dès son arrivée, quelque chose ne tourne pas rond dans cette ville fictive en bord de mer qui semble pourtant accueillante. Alors qu’il s’y balade après minuit en direction de son nouveau dortoir après avoir raté sa correspondance, il remarque de nombreux cercueils posés çà et là, et la lune est étrangement… verte ? Quelques jours plus tard, il est réveillé en pleine nuit pendant une attaque de monstres et prend part au combat avec ses camarades. On lui explique qu’un groupe d’étudiants ayant élu domicile dans son dortoir, rassemblés dans la S.E.E.S. (Section d'Exécution Extrascolaire Spécialisée), luttent secrètement pendant la 25e heure de la journée, l’Heure Sombre, contre des entités appelées les Ombres. Pour ce faire, ils doivent invoquer une représentation de leur personnalité, leur Persona, en se tirant une balle dans la tête à l’aide d’un faux pistolet, l’Evoker.



En plus d’éradiquer les Ombres s’attaquant sans relâche à notre monde les soirs de pleine lune, les membres de la S.E.E.S. auront également la lourde tâche de gravir le Tartare, une tour labyrinthique gigantesque comptant pas loin de 300 étages qui apparait chaque nuit en lieu et place de leur lycée et de la purger des Ombres, étage par étage. Oui, on est bien face à un jeu beaucoup plus sombre que les derniers Persona en date, avec en toile de fond la mort omniprésente. Avec ces lourdes responsabilités en tête, le quotidien de notre héros et de ses compagnons d’infortune tournera donc entre la vie lycéenne et les activités extrascolaires le jour, et le combat contre les Ombres la nuit. Et ce pendant toute l’année scolaire.
 
OK c’est bien beau tout ça, mais alors on prend lequel comme base de départ ? Entre Persona 3 et son extension FES (PS2) et Persona 3 Portable (PSP) ? Et bien un mélange des deux mon général. On retrouve en effet tout le contenu du Persona 3 original, les améliorations du gameplay de l’épisode Portable, mais sans son protagoniste féminin et son côté point & click (dû aux limitations de la console). Exit aussi le chapitre additionnel The Answer de FES pourtant apprécié des fans. Le remake s’inspire par contre de Persona 5 et son édition définitive Royal pour proposer un gameplay très similaire.

Chilling Adventures of Persona

Dans les faits, on retrouve ce découpage en demi-journées, caractéristique de la série. En dehors du weekend, des jours fériés et de certains évènements rythmant l’année comme un séjour dans un onsen ou sur l’île de Yakushima, la matinée et l’après-midi sont consacrées aux cours. Il faudra évidemment retenir ce que nous disent les profs pour pouvoir briller aux examens trimestriels. En fin de journée, c’est quartier libre ! On peut se balader en ville, ou participer à une des activités proposées par nos camarades de classe (club de peinture, entrainement d’endurance, conseil des élèves, etc.).



Et la ville aussi regorge d’activités annexes. On pourra en effet y nouer des liens avec des tiers ou pourquoi pas faire briller ses statistiques sociales en étudiant à la bibliothèque ou en travaillant au café du coin. Si les choix sont limités dans les premières heures de jeu, on se retrouve très vite noyé sous les propositions des uns et des autres. Il faut donc bien organiser ses journées pour optimiser ses liens sociaux, symbolisés par des niveaux de Courage, de Charme et de Savoir, mais aussi des cartes de tarot qui correspondent à des Personas. En discutant et en passant du temps avec les gens, le héros débloquera des rangs de Persona qui permettront une fois maxés de pouvoir fusionner ces Personas pour en obtenir de nouvelles aux pouvoirs uniques. Attention cependant, à la différence de Persona 5, on ne gagne pas de bonus passifs à certains paliers.

La nuit tombée, le héros rejoint ses collègues au dortoir Iwatodai et cette partie du jeu a été pas mal revue dans Persona 3 Reload. De nombreuses activités sont désormais disponibles, comme faire pousser des plantes sur le toit pour récupérer des objets de soin ou de buff, s’exercer à la cuisine, faire refroidir des Taiyakis au frigo ou réviser ses cours. Les ajouts s’intègrent assez naturellement au jeu et proposent une nouvelle couche de contenu annexe bienvenue. Mais qui dit dortoir dit immanquablement expédition au Tartare pendant l’Heure Sombre. C’est bien dans ce donjon aux étages générés aléatoirement (coucou le Mémento de Persona 5) que vous passerez la majorité de votre temps. Vous devrez y gravir des centaines d’étages découpés en zones de dizaines d'étages. Le schéma est toujours le même, on démarre en bas de la tour et on accède au dernier palier visité via un ascenseur et avant ! Pour la suite, il y a du changement par rapport aux épisodes PS2 et PSP. Si on doit toujours nettoyer chaque étage avant de prendre les escaliers vers le suivant, le gameplay a été streamliné pour éviter la monotonie qui était le reproche principal de l’original. Les étages sont désormais plus « organiques » dans leur construction, ils ressemblent plus à des boyaux avec un design moins anguleux. Mais surtout, ils sont jonchés de nouveaux coffres et autres autels permettant de récupérer des armes et objets. Autre détail, déverrouiller un coffre à côté d’une Ombre la fera immédiatement disparaitre. Enfin les plus téméraires et jusqu'au-boutistes pourront s'essayer plus loin dans le jeu aux activités annexes à l'intérieur même du labyrinthe : portails vers des pièces secrètes renfermant des Ombres élites, ou élèves à sauver dans les étages inférieurs qui octroieront des armes et pièces d'armure uniques.



Arrivé à certains étages, l’exploration du Tartare ne sera plus possible et il faudra généralement attendre les évènements de la pleine lune pour déverrouiller l’accès à la prochaine zone. On vous conseille donc d'avancer dans le Tartare autant que vous le pouvez dès qu'il est disponible, pour pouvoir vous concentrer les jours suivants sur les liens sociaux.

Abus de faiblesse

Les combats eux ont gagné en fluidité en se rapprochant de ceux de Persona 5. Pour rappel, les combats de la série Persona tournent autour de la découverte de la faiblesse de chaque ennemi qui permet de les mettre KO et de leur assener des coups critiques. Une fois tous les ennemis KO, l’Assaut Général envoie tous les membres de l’équipe savater le groupe adverse pour faire un max de dégâts. Premièrement, on y retrouve le système de Baton Pass qui permet de jouer une fois de plus après avoir affaibli l’un des ennemis et de passer la main à l’un de ses coéquipiers, qui pourra lui aussi à son tour essayer d’affaiblir un ennemi et de passer la main, et ainsi de suite. Autre nouveauté et pas des moindres, la fonctionnalité Assistance qui permet, une fois qu’on a décelé la faiblesse de tel ou tel ennemi, d’automatiser les coups pour viser la faiblesse à l'aide de la bonne Persona et faire du Baton Pass au bon moment. Une fonctionnalité d’apparence anecdotique, mais indispensable, car elle permet d’avancer dans le Tartare sans trop perdre de temps et d'éviter l’ennui. Le dernier ajout majeur est le système de Théurgies, des attaques ou boosts d’équipe spéciaux qui vont se débloquer après avoir rempli une jauge en effectuant des actions spécifiques à chaque personnage (taper avec les poings pour le boxeur Akihiko, utiliser des sorts de soin pour Yukari, etc.). En plus d’être dévastateur, le résultat est visuellement super efficace avec une animation unique à chaque personnage.


 
D’ailleurs, c’est l’enrobage visuel de Persona 3 Reload qui fait son principal attrait de prime abord. Tout a été refait, des différents décors aux vignettes des personnages redessinées. A commencer par le physique des personnages 3D qui délaisse l’esthétique Chibi d’époque pour quelque chose de plus modernes, dans le ton de ce qu’a produit le studio plus récemment. On l’a dit, le Tartare a été complètement redesigné, mais il en va de même pour, par exemple, les couloirs du lycée qui sont désormais remplis d'élèves, et il est bien plus facile de s’y retrouver. La carte de la ville en 3D est plus lisible et de nouvelles options permettent de visualiser les activités à faire en priorité pour augmenter ses statistiques sociales et de s'y rendre en un éclair. Les différents menus du jeu ont aussi été revus et ont gagné en clarté, notamment, pour ce qui est de la fusion de Persona dans la Velvet Room. Et surtout, surtout, l’interface du jeu est à tomber ! Le minimalisme de Persona 3 a été repensé avec style, on adore particulièrement la trotteuse des secondes qui passe entre les phases de la journée sur fond de l'excellentissime classique remasterisé Want To Be Close. Si le jeu comporte encore quelques séquences en anime, on regrette par contre que beaucoup d’entre elles aient été remplacées par des cinématiques avec le moteur du jeu moins percutantes, alors qu’on est en mesure de faire de l’upscaling de qualité avec l’IA en 2024.

D’ailleurs, l’Unreal Engine 4 à la manœuvre sur ce remake propose des résultats d’éclairages mitigés. Certains endroits paraissent délavés et plats comme le dortoir qui n’est plus aussi lugubre qu’avant. C’est comme s’il manquait des sources de lumière. Par contre, la partie sonore est toujours aussi efficace. De l’eau a coulé sous les ponts depuis la sortie de Persona 3 et Atlus s’est payé de nouveaux doubleurs de qualité. La bande originale a été réorchestrée, certains morceaux ont été réenregistrés avec une nouvelle chanteuse, ce qui divise les fans (nous, on adore) et de nouvelles pistes ont été ajoutées comme l’excellent Full Moon Full Life.

En résumé, Persona 3 Reload gomme toutes les imperfections de l’orignal, à commencer par l’ennui qui pouvait guetter après des dizaines d’heures passées dans le Tartare. C’est aussi l’un des scénarios les mieux écrits de la saga, propulsé par de nouveaux visuels ultra-accrocheurs. Enfin, ses combats gagnent en intensité grâce aux bienfaits du système de combat de Persona 5. Vous n’avez donc plus aucune excuse pour ne pas l’essayer.

SCREENSHOTS

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