Trackmania Sunrise
Le principe de Trackmania Sunrise n'a pas changé : on fait toujours la course contre des ennemis incorporels, un peu en autiste, le tout sur des circuits tordus. Sauf que cette fois-ci, il y a plus de voitures, plus de circuits... bon, cherchez pas, Sunrise c'est un peu le Monsieur Plus du Trackmania : ça va plus vite, les circuits sont encore plus barges, il y a plus de modes différents et encore plus de joueurs online en multi. Ah par contre, il n'y a toujours pas de collisions. Tant mieux, remarquez : avec les tracés proposés par le jeu, il aurait été impossible de terminer une seule course s'il y avait eu des collisions.
Et puis finalement, c'est bien cette absence fondamentale qui fait tout le fun du jeu : l'IA qui triche et vous envoie valser à 100 mètres de la ligne d'arrivée (NFSU2 style), c'est fini. Dans Trackmania Sunrise, quand on foire, on ne peut s'en prendre qu'à soi-même. Ou alors au salopard qui a designé ce circuit de merde, trop nul vraiment quoi, bordel de merde. Erm, mais je digresse.
La route est droite mais la pente est forte
Ce qui nous amène à la deuxième caractéristique de Trackmania Sunrise : les circuits. Si vous ne jouez qu'à des jeux de bagnoles classiques, oubliez tout ce que vous savez de la conduite sur route : ici, vous filerez de loopings en tremplins et d'accélérateurs en pistes ondulées, sans oublier au passage de faire quelques rebonds sur l'eau (qui a ma foi bien belle gueule). Et quand tout ça s'enchaîne à 600km/h, croyez-moi, il vous en faudra du skill, de la patience et des nerfs solides.
Car oui, l'une des tutures de Sunrise (il y en a trois différentes) peut faire du 600km/h, voire titiller le 700km/h. Heureusement, les circuits correspondants à cette voiture, qui n'est pas sans rappeler celle d'Outrun, sont le plus souvent équipés de routes bien larges et bien longues. Sauf que ça ne vous empêchera pas de vous vautrer dans les barrières de sécurité au début. Les deux autres voitures disponibles sont bien plus poussives : il y a un 4x4 qui lambine à 300 ou 400 km/h et qui évolue dans un environnement urbain (nommé Bay) et nécessite une conduite sportive mais précise, la bête répondant à la moindre inflexion; et puis il y a une chignole « de sport » qui a du mal à dépasser les 200km/h et qui demandera une conduite bien pépère (en contrepartie, les courses de cette bagnole se déroulent en pleine Provence à l'heure du Pastis, dans un décor nommé Coast). Des trois, c'est Island, l'environnement de la voiture à la Outrun, qui est le plus séduisant au début : ça va vite, la conduite est simple, la route est large, c'est super joli... mais on se prendra aussi rapidement d'affection pour Bay, son 4x4 nerveux et ses routes sans barrières. L'aspect trop tranquille de Coast risque par contre de rebuter ceux que la vitesse ennivre.
Les trois environnements sont disponibles aussi bien en solo qu'en multi. Précisons que le mode solo de TM Sunrise est pas mal plus complet que celui de Trackmania, qui fait figure de vieille pomme fripée en comparaison : non seulement il y a plus de courses disponibles (vraiment plus), mais on y trouve aussi de nouveaux modes. Bien sûr on trouve toujours le mode Course qui reste égal à lui-même : on fait la course contre plein d'adver... ah, vous aviez compris ? Bon, ben passons au mode Plate-Forme où l'on est tout seul contre le décor. Le but ici est de terminer un circuit plutôt compliqué sans respawner une seule fois (dans toutes les courses, on peut respawner quand on veut en appuyant sur Entrée), autrement dit sans faire de grosse erreur. C'est parfois très chaud. Le mode Puzzle nous vient lui aussi du Trackmania originel : on donne au joueur une ébauche de circuit et quelques morceaux de routes épars, à lui d'en faire un circuit sur lequel il devra ensuite rouler et atteindre l’arrivée dans le temps imparti. Enfin, le mode Crazy est tout nouveau et élimine le dernier concurrent (sur une douzaine) à chaque tour.
A bloc !
Rappelons tout de même l'un des principes de base du solo, celui qui participe à rendre le jeu si addictif : en terminant une course dans un temps correct, on obtient une médaille et on débloque la course suivante, voire carrément un nouveau mode (le mode Crazy n'est par exemple pas accessible au début). Pour chaque médaille, on gagne aussi des Coppers, la monnaie virtuelle de Trackmania : ça vous servira à construire des circuits avec moult blocs.
Des blocs ? Ben oui, des blocs : l'éditeur de circuits de Trackmania Sunrise propose une demi-tonne de blocs divers : de la portion de route classique aux loopings en passant par toutes sortes de bidules indescriptibles mais hautement compliqués... bref, le joueur a toutes les cartes en main pour créer des circuits de fou. D'autant plus que l'on peut désormais y adjoindre divers effets de mise en scène à l'aide d'un outil nommé Mediatracker. Original et sympa. Dans un registre différent, les amateurs de tuning pourront aussi repeindre leur bagnole. Focus et Nadeo promettent aussi la possibilité d'importer dans le jeu ses propres modèles de véhicules, ce qui promet de donner des courses online intéressantes.
Le multi avant tout
Le mode multi, d'ailleurs, est ce qui fait tout le sel de Trackmania Sunrise : le solo, c'est bien joli, mais on en a (relativement) vite fait le tour. En multi, par contre, c'est une autre affaire : il y a énormément de joueurs, plein de circuits originaux (créés le plus souvent par les joueurs) et beaucoup de challenge. Et quand je dis qu'il y a énormément de joueurs, je veux dire qu'à l'heure où j'écris ces lignes (et alors que le jeu n'est en vente que depuis quelques heures), il y a déjà plus de 500 inscrits au classement online (dont le fonctionnement est encore quelque peu obscur).
Avec tout ça, on n'a pas encore évoqué la technique : Trackmania Sunrise utilise un tout nouveau moteur, qui tourne plutôt bien, même sur des configs d'il y a 100 ans. Dans l'ensemble, c'est très joli, très rapide et assez peu buggé. Le netcode a été sensiblement amélioré par rapport à Trackmania, ce qui est appréciable. Finalement, si je devais avoir des regrets au sujet de ce Trackmania Sunrise, ce serait à propos de l'ergonomie générale : si les contrôles ne posent pas de problème durant la course (on utilise les touches fléchées et basta), le reste est moins reluisant : les menus, même bien plus soignés qu'autrefois, restent parfois abscons, au point que l'on s'y perdrait presque ; la touche Echap permet parfois de revenir à l'écran précédent... et parfois pas ; l'éditeur de circuits aurait mérité une interface bien plus simple... Enfin, mais tout ça n'est qu'accessoire, tant Trackmania Sunrise est fun.