Tiger Woods PGA Tour 2004
Des bases solides
Le succès de la franchise Tiger Woods (appelons le TWPT pour faire plus simple) sur PC date surtout de la version 2003, qui renvoyait alors au placard le vénérable et indétrônable Links. Ce succès tient essentiellement à deux facteurs : une réalisation technique excellente, et surtout un gameplay intuitif, rapide à appréhender, mais avec une bonne courbe de progression. La version 2004 de TWPT sur PC est basée à peu de choses près sur les mêmes moteurs graphiques et physiques, et sur les mêmes mécanismes de jeu que ceux de la version 2003. Elle offre donc les mêmes qualités : un jeu beau, crédible, complet, et très agréable à jouer.
On retrouve l’excellent mode TrueSwing permettant de jouer la balle par un mouvement vertical (ou horizontal) de la souris, et tellement plus intéressant et intuitif que l’ancestral mode « 3 clicks ». Une série d’indicateurs est présente à l’écran pour aider le joueur à appréhender la puissance et la direction du coup qu’il doit jouer, avec en particulier une grille d’élévation du sol afin de « lire » la surface du green. Diverses cameras aériennes sont également à disposition, offrant différentes vues depuis le golfeur ou le drapeau.
La balle et les coups sont soumis à une physique crédible, si ce n’est réaliste, avec des rebonds forts différents selon la surface (attention aux swings un poil trop courts qui tomberaient dans le rough), des effets jamais exagérés et difficiles à maîtriser, soumis aux conditions météo, et une très bonne gestion des obstacles, en particulier les bunkers et des arbres.
L’ensemble est servi par une technique quasiment irréprochable, puisque le jeu tourne très bien en 1280x960 32 bits tous détails à fond sur un Atlhon 1800 / Radeon 9700 / 512 Mo. Quelques ralentissement sont néanmoins à noter en présence d’un grand nombre d’arbres ou de personnes dans le public, comme lorsque la caméra accompagne la balle se dirigeant vers le green. Les animations des golfeurs, fruits de la motion capture, sont également excellentes, ce qui n’est pas le cas du public, presque aussi pourri que celui de la version 2003, malgré ses maigres progrès. L’ensemble est bien accompagné par une bande son d’ambiance forte à propos, et des commentaires parfois répétitifs mais très utiles lors des putts.
Sur tous ces points, il faut donc retenir qu’à quelques détails près, on est en présence de la version 2003 du jeu. C’est sur le reste que se fait la différence.
Mister Swing
TWPG 2003 proposait également un mode carrière, avec un soupçon de RPG, dans lequel on pouvait faire progresser son joueur en achetant des points de compétence ou en payant des cours, cet argent étant gagné via les tournois auxquels ont participe. TWPG 2004 reprend le principe de progression par achat de compétences, mais en change son organisation, et ajoute un éditeur de personnage ultra-complet.
L’éditeur de perso, fonctionnalité que l’on retrouve dans d’autres produits EA tels que les franchises SSX ou Tony Hawk, est ici le plus avancé : vous pouvez absolument TOUT changer dans l’apparence physique (corps et visage) de votre joueur, et l’équiper selon vos goûts. Inutile sans doute, mais certainement ludique. D’ailleurs, à la façon des jeux consoles, vous aurez carrément un bon millier de gadgets à débloquer. L’étape suivante de la création de votre personnage est de lui affecter ses premiers points de compétence, et d’acheter vos premières leçons de golf (avec practice), vous permettant de connaître divers coups spéciaux très utiles pour se sortir de situation délicates.
Vous suivez le mode carrière en débloquant des parcours au fur et à mesure de votre progression. La monotonie est évitée par la présence de défis aux objectifs variés : pour chaque parcours, vous devrez d’abord réussir une série de petits concours (le coup le plus long, l’approche la mieux réussie en situation difficile, etc.) pour débloquer le tournoi principal. C’est la réussite de ces tournois qui vous donnera la possibilité d’acheter de nouvelles compétences, et évoluer vers les circuits supérieurs (tournois pro, élite, etc.). Difficile de parler d’IA pour un jeu de golf, mais toujours est-il que vous aurez des adversaires de plus en plus coriaces, aux compétences parfois bien précises, pendant votre progression vers les circuits de haut niveau.
De plus, si vous voulez jouer rapidement sur tout parcours et rencontrer directement les stars du golf, vous pouvez utiliser le mode dit « simulation », qui n’est finalement qu’un moyen de paramétrer un tournois particulier. Enfin, il est possible de jouer en réseau local ou en peer-to-peer, ce que je n’ai pas eu l’occasion de tester, mais qui doit sans doute être un bon moment à passer entre potes. Peut-être l’éditeur de parcours donnera l’occasion aux courageux de créer ou aux fainéants de récupérer sur Internet des 18 trous délirants, histoire de sortir un peu du sérieux et de la sobriété des 18 parcours proposés.
Quoi qu’il en soit, le mode carrière à lui seul représente tout l’intérêt de ce TWPT 2004, puisque vous verrez vraiment votre golfeur évoluer et devenir de plus en plus fort, en apprenant de nouveaux coups, et la difficulté est suffisamment bien dosée pour que vous ayez face à vous des adversaires à votre mesure, sachant aussi faire des erreurs.