Star Wars : Knights of the Old Republic
Star Wars Episode 0
Contrairement à pas mal d’autres productions issues de la juteuse licence laissant la création entre parenthèses au profit de l’exploitation de Star Wars sous toutes ses coutures, Star Wars : Knights of the Old Republic introduit un scénario tout frais, se déroulant 4000 ans avant l’épisode I, époque où Siths et Républicains sont en guerre ouverte. Disposant de nombreux rebondissements mais restant cohérent et collant parfaitement à l’esprit de la saga, il dispose de tous les atouts pour tenir en haleine tant le fan dévoreur que le joueur baladeur.
Natures et découvertes
D’ailleurs, tant l’un que l’autre devrait s’y retrouver dans ce jeu offrant un large éventail de possibilités. Si l’on peut l’avaler d’une traite en une petite trentaine d’heures, KotOr peut se déguster à toutes les sauces grâce à d’innombrables quêtes annexes éparpillées sur les différentes planètes doublant quasiment sa durée de vie. Malgré leurs aires de jeu relativement limitées en taille, ces dernières proposent des univers variés et regorgent de petits détails en tout genre qui donnent vie à cet univers bien connu de tous. De la cité de Taris au désert de Tatooine en passant par la forêt de Kashyyk ou les ruines de Korriban, l’immersion est totale pour le joueur toujours plus émerveillé à chaque nouveau pas en avant.
Le plaisir des sens
Tous ces endroits que l’on découvre ou redécouvre avec bonheur ne seraient pas grandioses si la réalisation n’était pas aussi solide. En effet, des décors aux personnages, la qualité de la modélisation impeccable couplée à la propreté des textures viennent servir un design très inspiré. Le framerate en prend un coup par moment, mais les rares et faibles ralentissements en valent la chandelle. Puisqu’on se trouve dans les défauts techniques, soulignons également des temps de chargement assez longs et surtout trop fréquents qui viennent hacher un petit peu le déroulement du jeu. Pour finir sur une bonne note, les musiques de John Williams sont un véritable régal, que ce soit les reprises de thèmes connus ou les morceaux inédits créés pour l’occasion.
You’ll never walk alone
Mais avant de se délecter les organes visuels et auditifs, il va falloir faire travailler un peu ses méninges. En effet, l’interface de KotOR est lourde et nécessite un temps d’adaptation assez long pour en maîtriser toutes les ficelles. Si la création de personnage est assez aisée en soi, les multiples possibilités de combats et de dialogues peuvent dérouter plus d’un joueur occasionnel. Heureusement, les personnages rencontrés au fil de l’aventure expliquent le pourquoi du comment dans une sorte de didacticiel qui parsème toute l’aventure, et qui du coup ne se fait que très peu ressentir. Le héros est accompagné de neuf personnages, et le joueur doit faire son équipe avec deux d’entre eux. Il faudra donc bien choisir son équipe au bon moment ; les droïdes, wookies et autres Jedi n’ayant pas les mêmes aptitudes.
Duels au sommet
Les combats en équipe se révèlent être une franche réussite, même si leur action et leur frénésie pourra déstabiliser plus d’un joueur habitué au tour par tour ou au hack’n slash classiques. Le contrôle de trois personnages aux aptitudes différentes, l’utilisation de la Force et de divers objets les rendent intéressants et totalement interactifs. Les animations et chorégraphies qui en découlent sont absolument bluffantes, avec une mention spéciale aux duels de sabres lasers plus vrais que nature. Les dialogues ont également été réellement soignés, comme en témoigne leur abondance et leur système ne permettant pas le retour en arrière. Chapeau d’ailleurs à la localisation française, qui malgré quelques fautes et oublis, dispose d’un traduction agréable et de doublages convaincants.
Le grand chemin
La chose que l’on peut sûrement reprocher à Star Wars : Knights of the Old Republic, c’est sa relative linéarité, choix assumé par les développeurs. Ainsi, le scénario conduit le joueur vers la suite prévue comme une carotte fait courir un âne. Cela dit, les quêtes annexes, les minijeux, les diverses boutiques et surtout le choix permanent entre côté clair et côté obscur atténuent ce manque de liberté. Chaque action, chaque dialogue, chaque résolution d’énigme poussera le héros vers le côté obscur ou le hissera vers les cimes de la luminosité. Dommage que ces choix souvent cruciaux et pas évidents n’influent pas plus sur le scénario et le déroulement du jeu, dont quasiment seule la fin sera modifiée en fonction de ce paramètre primordial. Mais ce serait faire preuve de gourmandise, le festin offert par KotOR suffisant à rendre repus les joueurs les plus affamés.