TEST
Augmented Empire Strikes Back
par billou95,
email @billou_95
Développeur / Editeur : Coatsink
Supports : Meta Quest 3 / Meta Quest 3S
Vous vous souvenez de l'Oculus Go ? La toute première incursion d'Oculus dans le monde du casque autonome était alors, en 2018, vue comme un gadget plus qu'autre chose, alors que le Rift prenait son envol chez les joueurs fortunés. Pourtant, il a accouché de quelques sorties qui ont fait date comme Keep Talking and Nobody Explodes, le portage VR de Republique (par les développeurs du tout récent Batman: Arkham Shadow), le hit Wands ou encore Augmented Empire.
Et c'est ce dernier qui nous intéresse aujourd'hui, puisqu'il a droit à un remaster en bonne et due forme sur Quest 3. C'était un jeu assez discret à sa sortie, mais il avait pour lui l'originalité de transposer un gameplay tactique au tour par tour à la VR. Alors certes, c'était loin d'être parfait. La VR, justement, se contentait de dioramas en caméra fixe qu'on survolait, pointait des yeux les objets sur lesquels interagir avant de valider les actions sur l'unique pousse-bouton qui accompagnait le casque, sans agir sur la profondeur. Cependant, il avait déjà quelque chose de spécial. À commencer par sa narration qui prenait tout le devant de la scène. Dans la cité verticale de New Savannah en 2058, le joueur contrôle Willa, une fille abandonnée par sa voleuse de mère. Après avoir grandi toute seule et gravi les échelons de la haute, jusqu'à devenir la voix la plus entendue à la radio, elle se retrouve malgré elle à devoir organiser le casse du siècle avec des rebus de la société. Tout en étant pourchassée par ses pairs.
Dans cette histoire, le joueur joue le rôle de Craven, l'énigmatique marionnettiste qui tire les ficelles de l'aventure et envoie toute la troupe dans une série de 36 missions à travers la ville, ses faubourgs cradingues, et ses rooftops sur lesquels les élites dirigent le monde.
Dans cette histoire, le joueur joue le rôle de Craven, l'énigmatique marionnettiste qui tire les ficelles de l'aventure et envoie toute la troupe dans une série de 36 missions à travers la ville, ses faubourgs cradingues, et ses rooftops sur lesquels les élites dirigent le monde.
Une histoire intéressante racontée par des ténors du doublage comme Kate Mulgrew (le capitaine Janeway dans Star Trek: Voyager, Flemeth dans Dragon Age), l'inimitable Nick Frost de Shaun of the Dead, ou encore Garrick Hagon déjà entendu sur Divinity 2 et Pillars of Eternity 2. Il en ressort une aventure qu'on prend plaisir à suivre. Surtout que les personnages prennent le temps de se dévoiler dans des petites séquences annexes au jeu, lors des déplacements d'une pièce à l'autre, ou dans le métro qui les conduit à la prochaine étape de leur mission. Augmented Empire prend le temps indispensable à nous immerger dans son univers et ça, c'est plutôt bien vu. Pour ce qui est du gameplay, le ripolinage technologique associé rend beaucoup mieux que l'original.
Si la sélection des missions et de l'équipement se fait depuis l'appartement de Craven en réalité virtuelle, le jeu bascule rapidement en réalité mixte lorsqu'il présente ses dioramas. On peut basculer d'un clic entre la vue originelle du dessus et une vue plane, faite pour "attraper et déposer" le diorama sur sa table basse et naviguer autour, se pencher par-dessus un pylône ou une poubelle pour zieuter ce qu'il y a de l'autre côté, par exemple. L'immersion est assez saisissante. Pour le reste, on est dans le déballage du tour par tour assez classique. Selon les chapitres, on contrôle jusqu'à cinq personnages qui ont tous leurs caractéristiques propres : hacker qui peut prendre possession des tourelles robotisées, spécialiste de la dissimulation qui s'infiltre derrière les lignes ennemies, sniper, etc.
Si la sélection des missions et de l'équipement se fait depuis l'appartement de Craven en réalité virtuelle, le jeu bascule rapidement en réalité mixte lorsqu'il présente ses dioramas. On peut basculer d'un clic entre la vue originelle du dessus et une vue plane, faite pour "attraper et déposer" le diorama sur sa table basse et naviguer autour, se pencher par-dessus un pylône ou une poubelle pour zieuter ce qu'il y a de l'autre côté, par exemple. L'immersion est assez saisissante. Pour le reste, on est dans le déballage du tour par tour assez classique. Selon les chapitres, on contrôle jusqu'à cinq personnages qui ont tous leurs caractéristiques propres : hacker qui peut prendre possession des tourelles robotisées, spécialiste de la dissimulation qui s'infiltre derrière les lignes ennemies, sniper, etc.
Les personnages disposent de capacités spéciales dont on pourra booster les statistiques. Un système d'augmentations à dénicher un peu partout dans les dioramas, où à acheter à la boutique, permet également d'acheter de nouvelles compétences uniques ou communes avec les autres membres du groupe.
Dans tout le cas, passé le premier tiers du jeu, on commence à avoir l'embarras du choix, lorsqu'il s'agit d'affronter les rixes du jeu. Une fois l'attaque ou la capacité sélectionnée, une roue s'affiche à l'écran et demande de taper dedans avec la manette ou nos mains au moment où le curseur passe dans la bonne zone, pour effectuer une touche, voire un coup critique (voyez ça un peu comme le mini-jeu de recharge dans un Gears of War). Il faudra répéter cette action lorsque ce sera au tour de l'ennemi de jouer pour éviter les tirs ennemis, ou tout du moins faire en sorte qu'ils se contentent de nous effleurer. Évidemment, en fonction du niveau de protection symbolisé par un trigramme plus ou moins opaque, les zones à viser sur la roue seront plus ou moins grands.
Il n'y a rien de bien révolutionnaire là-dedans et le jeu n'offre que peu de résistance au joueur aguerri. Seuls certains combats déséquilibrés, comme celui opposant notre sniper à deux tireurs d'élite dans un espace confiné, peuvent tourner au jeu d'échec, nécessitant d'utiliser ses soins au bon moment pour s'en sortir indemne.
Dans tout le cas, passé le premier tiers du jeu, on commence à avoir l'embarras du choix, lorsqu'il s'agit d'affronter les rixes du jeu. Une fois l'attaque ou la capacité sélectionnée, une roue s'affiche à l'écran et demande de taper dedans avec la manette ou nos mains au moment où le curseur passe dans la bonne zone, pour effectuer une touche, voire un coup critique (voyez ça un peu comme le mini-jeu de recharge dans un Gears of War). Il faudra répéter cette action lorsque ce sera au tour de l'ennemi de jouer pour éviter les tirs ennemis, ou tout du moins faire en sorte qu'ils se contentent de nous effleurer. Évidemment, en fonction du niveau de protection symbolisé par un trigramme plus ou moins opaque, les zones à viser sur la roue seront plus ou moins grands.
Il n'y a rien de bien révolutionnaire là-dedans et le jeu n'offre que peu de résistance au joueur aguerri. Seuls certains combats déséquilibrés, comme celui opposant notre sniper à deux tireurs d'élite dans un espace confiné, peuvent tourner au jeu d'échec, nécessitant d'utiliser ses soins au bon moment pour s'en sortir indemne.
Techniquement, Augmented Empire profite des sept années de travaux autour de la VR et du confort du Quest 3. Déjà, le jeu tourne désormais à 60 images par secondes sans brocher, mais le fait qu'on puisse réellement explorer ses dioramas comme on le ferait face à une maison de poupée est assez tripant. Le jeu n'a pas foncièrement gagné en qualité graphique, à part quelques travaux sur les éclairages et effets de particules supplémentaires, mais la réalité mixte fait son petit effet. On regrette cependant que l'appartement de Craven n'ait pas été refait pour pouvoir s'y balader librement. On se contente de regarder à droite et à gauche et de cliquer sur des menus. Les interactions ont elles été complètement revues pour se passer de la contrainte du suivi des yeux du Go et du Gear VR.
On peut même jouer sans manette, directement avec le tracking des mains et des doigts. Ça fonctionne pas mal, mais le jeu a tendance à croire qu'on veut manipuler la carte trop souvent, la faute à des actions contextuelles à l'aide des doigts qui sont mal interprétées. On préfère donc utiliser la manette qui permet de valider avec la pression de la gâchette. Enfin, il faut louer la bande originale du jeu écrite par le compositeur attitré du développeur Coatsink, Vince Webb, qui signe là des titres mêlant musique d'ambiance cyberpunk, jazz feutré et même pourquoi pas une chanson chantée pour le générique du jeu. Du grand grand art !
On peut même jouer sans manette, directement avec le tracking des mains et des doigts. Ça fonctionne pas mal, mais le jeu a tendance à croire qu'on veut manipuler la carte trop souvent, la faute à des actions contextuelles à l'aide des doigts qui sont mal interprétées. On préfère donc utiliser la manette qui permet de valider avec la pression de la gâchette. Enfin, il faut louer la bande originale du jeu écrite par le compositeur attitré du développeur Coatsink, Vince Webb, qui signe là des titres mêlant musique d'ambiance cyberpunk, jazz feutré et même pourquoi pas une chanson chantée pour le générique du jeu. Du grand grand art !
Augmented Empire ressort dans ce qui pourrait être sa Definitive Edition. S'il ne change rien à son gameplay stratégique déjà jugé un peu simpliste à l'époque, le passage en réalité virtuelle et mixte donne une nouvelle dimension à un titre qui misait déjà tout sur son aspect narratif et immersif. Une belle surprise donc qui plus est vendue à tout petit prix.