Spyhunter 2
Léon Zitrone on the mic’
Pour ceux qui s’en rappellent, Spyhunter est à l’origine un jeu d’arcade. Si c’est le cas, vous êtes officiellement vieux (proche de la retraite pour tout dire…), la petite plaisanterie datant tout de même de 1983. Ce jeu vous mettait au volant du véhicule lourdement armé et votre objectif était de vous défaire d’une horde d’ennemis lancée à vos trousses, dont l’arsenal n’avait pas à rougir du vôtre : motos récalcitrantes et voitures dotées de mitrailleurs ; tout ce beau monde essayant bien évidemment de vous envoyer dans le bas coté par tous les moyens. Plus de 20 ans sont passés, l’idée directrice du jeu est restée la même. Seul l’emballage change, et pas vraiment pour le meilleur. L’ambiance se veut légèrement « bondienne » cependant elle se rapproche beaucoup plus des derniers films que des premiers, j’entends par la que nous sommes plus en présence d’action qui tache que de finesse.
N’est pas Aston Martin qui veut…
Tout d’abord, commençons par le principal protagoniste du jeu, à savoir notre véhicule. Bolide sans âme au nom alambiqué, il se distingue par le manque de caractère de ses formes - pensez prototype japonais milieu années 80, contrairement à la jeune fille qui vous remet ses clefs. Elle a toutefois l’avantage des posséder la capacité de changer de forme, que ce soit en 4x4 ou bien en bateau. Cela rappelle un peu la série télévisée Cobra qui mettait en scène les truculentes aventures d’un véhicule possédant les mêmes capacités et étonnamment la même couleur (pure coïncidence certainement…). Bref, les caractéristiques de l’engin font pâlir de honte notre C3 pluriel national.
Et le jeu dans tout ça ?
On va faire bref et concis, une fois la vidéo de présentation finie (plutôt bien foutue pour peu que l’on aime l’action à l’américaine), le calvaire commence. En effet comment, après avoir réaliser les deux premiers Midtown Madness, Smuggler’s Run ou encore Midnight Club 2, Angel Studio a-t-il pu nous pondre un tel jeu ? Les graphismes sont aliasés, les textures baveuses, le framerate péniblement à 30 fps et surtout, comme si cela ne suffisait pas, l’intérêt est d’une vacuité telle que l’on ne s’amuse pas plus d’une demi-heure. En effet, entre se frayer un chemin jusqu'à une destination donnée, protéger une personnalité ou un objectif, le gameplay demeure le même : détruire tout ce qui bouge… certes le principe a déjà donné de bons jeux, mais ici l’ennui guette vite. Qui plus est, la durée de vie laisse vraiment à désirer avec sa quinzaine de missions terminée chacune en cinq minutes montre en main. Une compensation étant faire avec une difficulté en dents de scie. Ce n’est pas le jeu en coopération (un à la conduite, l’autre à l’armement) qui relèvera l’intérêt vraiment limité de ce jeu.