Spider-Man: Shattered Dimensions
Si Beenox ne vous parle pas de prime abord, c'est certainement parce qu'ils ont surtout réalisés des portages et très peu de jeux originaux. Cependant ils vont savamment faire table rase de la plupart des concepts (mal) utilisés dans les précédents titres. Spider-man : Dimension nous permettra d'incarner non pas un, mais quatre Spider-man tirés des différents univers de Marvel : Amazing, Ultimate, 2099 et Noir. L'excuse ? Une tablette convoitée par Mysterio se voit divisée en plusieurs fragments disséminés a travers les quatre dimensions. C'est là que vous intervenez, aux commandes de nos quatre compères afin de rassembler la tablette et éviter que Mysterio ne foute encore un bordel monstre sur la planète ; tout ceci agréablement narré par Stan Lee.
Le jeu va s'architecturer autour de ce scénario en trois chapitres impliquant chaque Spider-man. En somme, une douzaine de niveaux plus un niveau complémentaire pour la bataille ultime, délaissant la liberté de déplacement et le gameplay typé "sandbox" au profit de phases de jeu bien distinctes et beaucoup plus dirigistes. Chaque Spider-man a été traité avec une attention particulière et propose au joueur une expérience différente, aussi bien en terme de gameplay que graphiquement.
De Spider-man Amazing, au rendu "cell-shadé", agile et utilisant extensivement la toile pour se battre, à Ultimate très proche du rendu BD également, bien plus axé sur les combos et les dégâts de zone offert par le symbiote. Mais aussi 2099 visuellement plus moderne et moins cartoonesque, personnage extrêmement rapide spécialisé en coups critiques ; et enfin Noir, au rendu quasiment monochrome orienté principalement infiltration... ces quatre univers ont le mérite de faire varier les plaisirs tout au long de votre progression.
Au delà de ces différents univers, le personnage de Spider-man reste égal à lui même. On sent même que les développeurs ont tenu à rendre le(s) personnage(s) aussi vivant que dans le comics, Spidey lâchant occasionnellement une vanne ou deux aux gros bras qu'il vient de démolir. Correctes en version française, ces touches d'humour sont excellentes dans la version originale au point d'être vraiment mort de rire.
Toutefois, même avec une variété apparente il n'est pas encore temps de s'écrier "Excelsior". Voulant diversifier son titre, Beenox a délaissé quelques points au profit des univers. Les sensations de déplacement de Spidey ne sont clairement pas aussi bonnes que dans Web of Shadows, voir frustrantes et tout particulièrement les déplacements aux murs excessivement présents dans l'univers Noir qui souffrent d'une caméra vraiment mal gérée. La linéarité n'offrant aucun choix tout au long du jeu, la difficulté diamétralement opposée en fonction du niveau choisi : trop facile en débutant, horriblement difficile et mal équilibré dans le niveau le plus élevé.
Il bien navrant de constater une fois de plus que ce nième Spider-man n'a pas effacé les défauts portés par ses prédécesseurs, ce Shattered Dimensions n'est pas encore la perle rare que chaque fan attends, à l'image de ce que fut Arkham Asylum pour Batman. Néanmoins, il s'avère être le plus agréable et innovant de tous.