Soul Bubbles
Les développeurs du studio français ont ensuite bien bossé pour nous permettre de jouer à un jeu sur DS à la fois original, accessible et bien frais. Tout ce qu'on aime.
On donne facilement au premier abord à Soul Bubbles un lien de parenté avec Loco Rocco sur PSP, mais je le trouverais plus proche de la version PS3, Cocoreccho. Soul Bubbles est un jeu de plate forme/reflexion dans lequel on doit emmener des esprits à leur destination. Pour y parvenir, on incarne un passeur qui, grâce à ses pouvoirs, les enferme dans une bulle sur laquelle il souffle pour la faire se déplacer dans les airs.
Soufflez dans le ballon, s'il vous plait
Tout ce joue au stylet, DS oblige, et les contrôles sont d'une simplicité entantine : haut pour tracer une bulle, gauche pour la dégonfler et droite pour découper une bulle ou tout un tas d'autre chose. Pour faire se mouvoir la bulle, il suffit de tracer un trait vers la bulle, dans la direction que l'on veut emprunter. La bulle réagit alors à tous les obstacles, se déformant lors des chocs ou s'écrasant lorsque l'on tente de traverser des zones étroits. Pour ces dernières, il faudra même parfois découper la bulle et ainsi séparer les esprits, au nombre de sept par niveau, afin d'arriver à bon port.
Le parcours que notre passeur devra arpenter sera évidemment semé d'embûches, et c'est là où tout devient génial.
En plus d'amener les esprits au bout du niveau, le joueur devra ramasser les calebasses qui se trouvent dans le décors, afin de déverrouiller les mondes suivants. Parfois cachées, parfois derrière une énigme à résoudre, les calebasses ne sont pas les seules choses que l'on peut ramasser, il y a aussi les poussières d'étoiles. Ces dernières ne sont là que pour le fun et le score à la fin du niveau.
Faites des bulles, pas la guerre
Après un rapide tutorial afin que le joueur puisse facilement prendre en main les diverses possibilités, le monde s'offre à nous. Huit pour être précis, qui se dévoileront au fur et à mesure que l'on avance, et représentant chacun une civilisation ou un univers bien distinct : les druides, les aborigènes d'Australie, les indiens d'Amérique, l'amazonie, le chamanisme africain, le Tibet ou encore les inuits. Chaque monde se différencie par ses décors, ses ambiances musicales ou les sons, comme par exemple ceux lorsque l'on ramasse des poussières d'étoiles, qui forment une petite mélodie lorsque l'on en récolte plusieurs d'affilé. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils sont tous aussi réussis les uns que les autres.
Il faut ajouter à cela une foule de petits détails, comme la végétation qui réagit au passage de la bulle ou au souffle de notre passeur, des lianes ou des grandes herbes pouvant parfois stopper la progression tant que l'on ne les taille pas à coups de stylet. Entièrement en 3D et doté d'un moteur physique tant pour la bulle que pour le décor, le tout est techniquement brillant pour la DS, tout simplement.
Soul pavés, la plage
"Et le jeu ?" me direz vous, et vous auriez raison. Les niveaux sont en fait de grands labyrinthes, et il faudra compter avec l'environnement, parfois très tortueux, semés d'impasses ou d'éléments mobiles afin de géner la progression, de vents violents ballotant la ou les bulles à des endroits indésirables, comme des piques crevant les bulles. Il faudra également composer avec la faune, chaque animal tentant tantôt de crever la bulle, la précipiter dans des pièges ou tenter de dérober, voire tuer des esprits, chacun de ses animaux ayant un point faible afin de s'en débarrasser.
L'ensemble de tous ces points fait que c'est toujours un régal de parcourir les niveaux de Soul Bubbles, en quête des trois calebasses et à la recherche des poussières d'étoiles, tout en emmenant les sept esprits au portail de fin de niveaux.
Après une tonne d'éloge, je pourrais en rester là et vous laisser vous précipiter vers ce jeu à la fois inventif, original et divertissant, mais il faut avouer que tout n'est pas parfait dans Soul Bubbles. Premier problème, celui qui nous gênera le moins en tant que joueur mais qui coutera cher à Mekensleep : le design du personnage. A la fois pas très réussi mais surtout très quelconque, sans une once de charisme, il se fera vite oublier une fois le jeu lancé. Mais sur la pochette du jeu, dans un étalage où se bousculent une tonne de jeux Pokemon, Sims, Machin training et autres "fais guili à ton chien/chat", ça n'attire pas vraiment l'attention.
'mad Soul
Autre défaut, qui pourrait néanmoins se faire oublier étant donné la plateforme : Soul Bubbles est un jeu facile. Facile mais long, facile dans un premier temps mais qui s'avère être très timide et ne livre ce qu'il a dans le ventre que dans les derniers mondes. Je pense notamment aux fruits qui permettent aux esprits d'acquérir un moyen de défense, faisant presque virer le jeu au shoot'em up, ou aux environnements qui modifient le comportement de la bulle, comme dans Anirniit, ou le gel alourdit la bulle et change la donne. Un monde excellent au demeurant, mais que seuls les joueurs persévérants auront le bonheur et la joie de découvrir. J'aurais préféré trouver ce genre de joyeuseté plus tôt dans le jeu, même s'il avait fallu un peu tout mélanger, car c'est vraiment que du bonheur.
Les énigmes s'avèrent donc d'une simplicité déconcertante sur les trois premiers quarts du jeu, alors qu'on aurait aimé retraverser les premiers niveaux avec de nouvelles aptitudes afin d'accéder à des bonus inaccessibles auparavant. Surement une volonté des développeurs, cherchant probablement à ne pas perdre les joueurs les plus jeunes. Pourtant, et c'est un détail troublant, le jeu est classé par le PEGI en 12+. Allez comprendre. Dernier petit point noir, parce qu'il faut bien toujours pinailler avec d'aussi excellents jeux, Soul Bubbles ne proposent pas de gestion de profil, alors qu'une fois qu'on a montré le jeu a des potes, tous veulent essayer... et on a pas trop envie de les voir nous ruiner notre sauvegarde !
Un dernier mot sur la durée de vie, chacun des huit mondes propose cinq niveaux, et si les premiers se terminent en cinq petites minutes, les derniers demandent facilement quinze ou vingt minutes (mention spéciale à l'excellent niveau de fin sur lequel je me suis arraché les cheveux pendant plus de trente cinq minutes), ce qui donne au jeu une durée de vie conséquente pour la plateforme.