Pro Rugby Manager
Les mouches ont changé d’âne
Cyanide s’est fait sa petite spécialité d’adapter des jeux alternatifs sur nos belles machines. Par sport alternatif, n’entendez pas ces sports de jeunes rebelles de la société que l’ont voit dans des pubs de boissons gazeuses, mais plutôt des sports que l’on n’est pas habituer à fréquenter en support vidéo-ludique, comme par exemple la petite reine (avec la série des Cycling Manager). Et finalement, il est vrai que le rugby se prête parfaitement à un jeu de gestion. Les bases du genre ont été jetées par les simulations footbalistiques telles que L’Entraineur et la dimension tactique du rugby étant très présente, ce sport convenait très bien pour une adaptation de ce type.
Le cochon est dans le maïs
Le studio français s’est donc offert quasiment toutes les licences mondiales - manque principalement à l’appel le championnat australien. Les deux premières divisions hexagonales sont bien présentes tout comme leurs homologues anglo-saxonnes. Vous avez donc l’opportunité de prendre en main l’équipe de votre choix. Chacune dispose d’avantages, que ce soit budgétaires ou en terme d’installations ou d’effectifs, qui vont guider votre choix initial. Pour ma part, ce sera l’Aviron Bayonnais pour remonter dans le top 16 afin d’aller piétiner la face du Biarritz Olympique qui m’a pourri tout un été avec sa calamiteuse chanson Aupa BO. Vous arrivez donc dans une interface sobre, aux couleurs pastel (c’est important l’interface, vous allez passer des heures dessus…). De multiples choix s’offrent à vous. Vous occupez un rôle de manager à l’anglaise, c’est à dire que vous avez à gérer le coté à la fois le côtés sportif et financier du club. A vous donc le choix des sponsors, la gestion des transferts en passant par l’élaboration des entraînements collectifs et spécifiques. Vous aurez également en charge le patrimoine immobilier du club. Je ne vous cacherai pas que les options sont moins profondes que dans L’Entraîneur, notamment au niveau des statistiques personnelles. Toutefois leur nombre est tout de même conséquent et présente l’avantage de moins s’éparpiller tout en conservant une profondeur assez conséquente (la profusion dans L’Entraîneur avait plus tendance à me décourager qu’à m’enthousiasmer…).
De la vrai 3D qui va mettre à genoux vos Cg
Même si comme Maurice, il ne faut pas pousser le bouchon trop loin, la représentation des matchs est en 3D complète, ce qui nous change des petits points mobiles de son homologue footbalistique. La modélisation des joueurs est très suffisante pour ce type de jeu, les graphismes corrects et animés de manière fluide. Toutefois, c’est dans cette phase de jeu que le bas blesse. En effet, on s’aperçoit bien vite que les joueurs sont malins comme des parpaings… si jamais on donne la commande de jouer au large, la balle ira forcement jusqu'à l’ailier même si un joueur intermédiaire disposait d’un intervalle pour s’enfoncer. Les en avants de notre équipe sont bizarrement beaucoup plus fréquents que ceux des adversaires. Quant à la règle du hors jeu, je me demande si elle a été implémentée.
Bref on sera quelque peu déçu par la gestion des matchs alors que la partie management est plutôt plaisante. Pour un coup d’essai (essai… rugby… humour) ç’aurait pu être un coup de maître si jamais il n’y avait pas eu une telle frustration au cours des rencontres. C’est généralement le lieu commun de toutes les simulations de gestionnaires où l’on s’énerve tout seul devant son écran quand le match ne se déroule pas comme on le souhaite. On remarquera toutefois que l’influence en cours de match est tout de même beaucoup plus notable dans ce jeu que dans les simulations de foot où une fois le match lancé on devient beaucoup plus spectateur. Ici, la latitude d’intervention est plus conséquente, bien que largement perfectible.