Polarium
1 + 1 = 2
Techniquement, autant le dire tout de suite, Polarium est esthétiquement immonde. Pour les gens qui viennent de claquer 150€ dans une DS, voir un jeu constitué de noir, blanc, gris, orange et rouge, le tout accompagné d'une musique carrément cheap (sans être tout à fait désagréable), on frise le scandale. Mais ce serait commettre une grossière erreur que de condamner ainsi Polarium, dont la force repose uniquement sur son gameplay.
Le but du jeu est, comme pour tout puzzle game, simplifié à l'extrême : l'écran est composé d'une grille de cases noires et blanches, il faut sélectionner des cases avec le stylet pour former une ligne puis valider en tapotant sur l'écran pour en inverser la couleur. Transformer une ligne complète en noir ou en blanc la fait donc disparaître, difficile de faire plus simple. La grille est tout environnée de cases grises sur lesquelles on peut passer afin de s'aider ou pour contourner la grille. A vrai dire, pour les gens qui n'auraient pas compris (j'en vois qui se cachent au fond là, vous croyez que je vous ai pas vus !?), le jeu dispose d'un petit tutorial expliquant les principaux mécanismes du jeu afin de s'en sortir dès le début.
Le Ying et le yang, avec des petits carrés
Une fois le principe du jeu assimilé, il faut bien sûr le mettre en oeuvre. Pour ça, Nintendo a prévu deux modes de jeux principaux : Défi et Puzzle. Pour le mode Défi, on se rapproche un peu de Tétris. La grille est étendue sur les deux écrans et des rangées de pièces (par une ou par quatre, selon le mode) descendent. Il faut alors jouer du stylet afin de former les rangées de même couleur et ainsi faire disparaître les cases. Bien entendu, tout s'accélère peu à peu et il faudra alors nettoyer les écrans et les vider avant qu'ils ne se remplissent. Ce mode de jeu est terriblement addictif et les parties peuvent s'allonger de manière affolante dans la durée sans qu'on trouve la force d'en décrocher. L'autre mode de jeu, le mode Puzzle est quant à lui nettement plus cérébral. Plus que de faire descendre des cases comme dans le mode Défi, le mode Puzzle propose une grille prédéfinie composée de cases blanches et noires qu'il va falloir faire disparaître d'un seul et unique trait. Bien plus difficile qu'il n'y paraît, ce mode de jeu est un véritable challenge qui vous fera plonger dans de torteuses réflexions afin de déjouer les casse-têtes que Nintendo nous a concoctés.
En fait, le principal défaut, et malheureusement pas des moindres, que l'on peut relever dans Polarium, outre son côté technique proche de rien, c'est le dosage de sa difficulté. Le mode Défi est relativement simple, mais la difficulté n'augmentant pas assez vite, on se retrouve à devoir jouer bien trop longtemps avant que le challenge se pimente. Et il est ô combien frustrant d'éteindre la console alors qu'on est en train de faire un gros score... En revanche dans le mode Puzzle, la difficulté s'accroît de manière plus régulière, mais passés les 30 ou 40 premiers tableaux, le challenge devient si ardu que le jeu ne s'adresse plus du tout aux petits joueurs et que seuls les hardcore gamers et les acharnés continueront d'avancer.
Polarium, le mouvement perpétuel à la portée de l'homme©
Un autre point noir au tableau blanc (ou l'inverse), c'est l'absence de multijoueur à proprement parler, comme on pouvait en trouver dans un Puyo ou un Tetris, où l'on s'amusait entre joueurs à s'envoyer des lignes dans la figure, l'adresse au stylet faisant ici toute la différence. Au lieu de ça, Polarium propose un mode Création assez bien imaginé : il est possible de réaliser ses propres Puzzle et de se les envoyer entre consoles via le Wifi. Mieux, on peut saisir via quelques chiffres et codes les puzzles que d'autres joueurs auront créés et regroupés sur le web. Inutile de préciser que ce genre de sites fleurit un peu partout et ainsi le nombre de puzzles disponibles n'aura comme limites que celles de l'imagination des joueurs ! Afin de disposer des premiers puzzles mis en place par Nintendo ou pour en proposer d'autres, un sujet est ouvert sur le forum de Factornews. A vos cases !