TEST
Payday 2
Il y a deux ans sortait Payday, le premier jeu des suédois d’Overkill. Raillé pour son inspiration (manifeste) de Left4Dead, le jeu a pourtant eu un succès très confortable. Avec ce second épisode, l’équipe devait pousser le concept et transformer l'essai.
Niko - Mastermind : Un casse réussi, c’est avant tout de la préparation. Bain, le chef du crime local, a mis au point crime.net : cela permet de voir les casses en préparation actuellement en ville et d'avoir un œil sur les gangs qui recrutent. Les malfrats à l’ère du réseau social. Nous, notre équipe est déjà composée : nous avons chacun notre spécialité, on peut faire face à toutes les situations. Il ne reste plus qu’à attendre le job idéal, avec un bon ratio risque / récompense. Ca peut durer un moment. Frustrant.
Ah, nous y voila : une antenne locale de la Goliath National Bank. Nous l’avons déjà dévalisé, mais le proprio est un dingue de la sécurité : il change les caméras de place et bouge régulièrement l’aménagement intérieur de la banque. Malgré les objections de nitoo, on décide d’y aller en douceur et de tenter de terminer le casse sans déclencher l’alarme. Si ça foire, il sera toujours temps d’improviser.
__MaX__ - Technicien : On choisit un point d’entrée à l’arrière de la banque. La porte est fermée, mais aucun verrou ne me résiste bien longtemps. La porte s’ouvre… sur un garde qui partait tranquillement s’en griller une dehors. Et merde.
nitoo - Enforcer : JE SORS MON FUSIL À POMPE !
Niko - Mastermind : Avant que le garde n’ait le temps d’attraper son flingue ou d’appeler ses collègues, je lui gueule de se mettre à plat ventre et de lâcher son arme. Coup de bol, ça marche avant que nitoo n’ait eu le temps de le truffer de gros sel. Pas d’alarme, on est toujours OK pour l’infiltration.
nitoo - Enforcer : PUTAIIIIN !
kimo - Ghost : À moi de jouer. Je pose un brouilleur d’ondes pour passer les caméras de sécurité et avance à l’intérieur de l’agence. Même avec mes compétences particulières et habillé en simple costard, les gardes ont un œil de lynx et arrivent à repérer un suspect à une trentaine de mètres, dans l’obscurité et placé au-dessus de lui. Pas très réaliste, cette histoire.
Je repère un garde isolé loin des autres et du champ des caméras. Je n’hésite pas : une balle dans le front avec mon silencieux, je répond à sa radio pour ne pas éveiller les soupçons et emmène le corps dehors. Notre tactique, basée sur une longue expérience et pas mal d’essais / erreurs : nous débarrasser petit à petit des gardes isolés, puis notre mastermind tiendra en respect les clients de l’agence pendant que l’on s’occupera du coffre. Ca se présente bien.
nitoo - Enforcer : C’est quand qu’on tire ?
__MaX__ - Technicien : Le brouilleur a cessé de faire effet, je dégomme une caméra de sécurité : au pire, cela attirera un garde pendant sa ronde et il sera encore temps de s’occuper de son cas. Je me tapis dans un coin, et me prépa...
*Détonations, suivi du hurlement de l’alarme*
__MaX__ / kimo / Niko : Putaiiin, nitoo !
nitoo - Enforcer : Rien à foutre de leur approche de lopette. Mon shotgun était sorti, et il allait prendre froid. Et ce con de garde m’avait regardé de travers, j’en suis sûr.
Niko - Mastermind : Bon, plan B. Comme d’habitude...
__MaX__ - Technicien : Je me rue vers le coffre et installe la perceuse. Les autres pourraient le faire, mais je connais bien ce gros bébé : avec moi, elle est moins susceptible de tomber en panne, cela fera gagner de précieuses secondes à tout le monde. J’entends les autres ligoter des otages pendant que nitoo s’occupe des derniers gardes. La police ne devrait pas tarder.
nitoo - Enforcer : Venez la flicaille ! Balancez vos bleus, les swats, l’armée, les tasers et les boucliers ! Le truc cool avec Payday 2 : quelles que soient les armes, les sensations de tir sont excellentes; cela tient entre autre à l’excellent travail de sound design. Mon petit préféré : le fusil à pompe, un des plus rigolos à utiliser depuis Doom.
Niko - Mastermind : Cela fait 6-7 minutes que __MaX__ poinçonne le coffre-fort, mais quand on est retranché dans une banque à subir des vagues d’assaut quasiment ininterrompues de flics, le temps passe assez lentement. On en a chié : on a bien failli perdre kimo qui s’est fait coffrer en allant chercher des munitions sur le tas de cadavres confectionné par nitoo. On a finalement pu l’échanger contre un de nos otages in-extremis.
kimo - Ghost Voila enfin le signal : le coffre est ouvert, il ne reste plus qu’à empaqueter les billets et tenter une percée jusqu’au camion planqué dans une contre-allée. A notre retour au bercail, on se partagera le butin et Bain nous filera une récompense aléatoire : quelques billets de plus, un mod pour notre arsenal ou un de ces masques très classes. Mais avant, il va falloir creuser dans le mur de trente flics qui nous sépare de notre moyen de transport. C’est le moment de lâcher nitoo.
H.E.A.T the road
Payday : The Heist constituait une entrée en matière sympathique, mais avec Payday 2, Overkill a réussi à donner à sa série une identité propre et bien plus d’ampleur, et nous livre au passage un des jeux multi les plus réussis de l’année pour peu que l'on joue avec un gang de bonne compagnie.
Cela tient au fait que le jeu propose deux niveaux de lecture : du bourrinage décomplexé, ou l’approche subtile qui réclame une bonne répartition des rôles et une communication parfaite - ainsi qu’une connaissance pointue du fonctionnement de l’IA, parfois totalement irréaliste.
Reste que c’est un plaisir de recommencer en boucle les missions jusqu’à l’obtention du casse parfait. Pour ne rien gâcher, chacune propose une ambiance différente et un scénario qui s’étale parfois sur plusieurs jours et autant de maps. La rejouabilité est assurée par une grosse dose d’aléatoire, qui ferait presque passer la pilule du nombre de scénarios réduit : seulement neuf scénarios réellement différents (auxquels s’ajoutent quelques variantes). D'autant que certaines maps sont pour le moins étriquées.
H.E.A.T & RUN
La motivation des joueurs tient aussi au nombre impressionnant d'éléments à débloquer - sans la moindre microtransaction : l’XP permettra d’obtenir des compétences dans les quatre arbres du jeu (mastermind / enforcer / technicien / fantôme) à mixer selon votre façon de jouer. Et comme on l’a vu, ces compétences ont un gros impact sur le gameplay et votre rôle dans le gang. A chaque fin de mission réussie, on débloquera également des mods d’armes, des masques (particulièrement réussis) ou une prime en cash.
Une petite note technique qui vient ternir le tableau, le jeu n’est pas impeccable de ce coté : les scripts sont parfois capricieux et peuvent à l’occasion bloquer l’avancée dans la mission et, plus gênant, il arrive que le jeu plante purement et simplement. Espérons que les suédois réparent rapidement ces petits ennuis.
Plus accrocheur et plus profond que le premier numéro, Payday 2 est une vraie bonne surprise. La base de FPS est très réussie, et surmontée d’un gameplay stealth un poil boiteux mais très gratifiant à maîtriser. Le tout dans des niveaux pour la plupart très bien pensés, à l’ambiance travaillé et rythmés par une excellente bande son. Ce serait dommage de passer à côté.