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Möbius Front '83

choo.t par choo.t,  email  @ch00t
Développeur / Editeur : Zachtronics
Support : PC
Si la réussite critique d’Eliza a prouvé que Zachtronics était capable de quitter sa zone de confort, ses faibles ventes auraient pu refroidir les ardeurs du studio à s’aventurer de nouveau en terres inconnues. Heureusement pour nous certains studios restent imperméables à la logique comptable et se risquent à expérimenter encore et encore.

Vraisemblance et faux-semblants

Avec ses couleurs chatoyantes et ses blindés chibi, Möbius Front '83 se présente sous les faux airs d’un tactical bon enfant. Mais ceux qui s’imaginent un Advance Wars à la sauce Zachtronics ne peuvent pas être plus éloignés de la vérité. Loin de partager son ton léger et insouciant, MF’83 s’appuie sur des recherches militaire poussées : le matériel, le jargon, les grades, les documents, tout y est.

Le jeu se veut fidèle à une doctrine militaire spécifique et risque de chambouler les habitudes de certains joueurs. Nos chars d’assaut se retrouvent dans une position délicate : leur statut sur le champ de bataille se retrouve menacé par la prolifération des ATGM et leurs contre-mesures ne sont pas encore totalement au point, les rendant aussi précieux que fragiles.

Cette opposition déroutante entre le fond et la forme n’est pas la seule dissonance qui hante MF’83. Si le récit cherche à nous rapprocher des troupes, entrecoupant les missions de petites scénettes dépeignant leurs quotidiens et leurs états d’âme, le gameplay est quant à lui à contre-pied : on y envoie des unités anonymes à la boucherie sans la moindre répercussion, que ce soit sur la narration ou les batailles suivantes.



Outre cette dissonance ludo-narative, Möbius ne lie pas ses différents gameplay entre eux : Les puzzles que l’on débloque en capturant les radios adverses n’ont aucune sorte d’influence sur le gameplay principal, donnant l’impression de mettre la main sur Enigma et de le bazarder dans un placard. Si cette scission est décevante, elle permet au moins de ne pas désavantager les joueurs qui auraient du mal à résoudre ces puzzles.

Fumble contre vingt nat

La tactique au tour par tour constituant le cœur du jeu est étonnamment rigide dans ses mécaniques mais paradoxalement assez aléatoire dans sa résolution. Pour chaque mission, notre choix d’unité est strictement limité, tant dans sa diversité que dans le nombre de points à dépenser. Nos unités ont droit à un mouvement ou une action par tour, et bien que certaines actions puissent s’exécuter après un mouvement, l’ordre est inflexible. Si vous effectuez une action il ne vous sera plus possible de déplacer l’unité. Pareillement, un déplacement, peu importe sa longueur, consomme l’intégralité du tour, que vous ayez bougé d’une case ou de six. Si ce système peut paraître austère il a le grand avantage d’éviter la paralysie d’analyse et de rendre fluide l’enchaînement des tours.



Aussi minutieusement que vous préparerez votre offensive son résultat restera relativement imprévisible, le jeu faisant copieusement usage du hasard pour le calcul des dégâts, la plage de dommage allant parfois du simple au triple. Si je suis personnellement assez refroidi par la mécanique, y préférant le déterminisme pur, l’aléatoire a ses aficionados et on se retrouve finalement assez proche de l’esprit proposé par certains jeux de plateau.

Plaisir solitaire

Comme à l’accoutumée, le jeu s’accompagne d’un nouveau solitaire. Fidèle au thème, cette variante utilise un jeu de 52 cartes de l’armée américaine. Celui-ci  était distribué aux troupes afin de les aider à mémoriser les différents aéronefs militaires. Côté puzzles ouverts, ils font uniquement acte de présence. Si leur apprentissage par sérendipité est une bonne idée, ils sont malheureusement trop peu nombreux et bien trop faciles. La campagne se boucle en une trentaine d’heures et le jeu est pour l’instant purement solo. À noter qu’un mode escarmouche serait envisagé histoire d’allonger la durée de vie.
La sortie du jeu fut laborieuse, dû à un équilibrage aux fraises et à des dégâts aléatoires extrêmement frustrants. Le studio étant clairement à l’écoute de la communauté, les patchs s’accumulent et le jeu se bonifie de jour en jour. Singulier dans son approche, Möbius Front '83 crée sa propre niche dans le petit monde du tour par tour. Si ses particularités peuvent s’avérer perturbantes en premier lieu on finit vite par s’y attacher et y prendre goût.

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