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Un Rédacteur Factornews vous demande :

TEST

Midnight Club 2

Benoa par Benoa,  email
Le pot familial de gomina à portée de main, les cheveux plaqués en arrière, les vibrations du moteur qui vous rentrent sous la peau, le poignet sur le levier de vitesse, vous montez un peu plus le volume du dernier titre des Vengaboys (votre groupe préféré) pour couvrir les piaillements des minettes en bikini sur la bas-côté de la route. Le ridicule n’ayant jamais tué personne, vous n’oubliez pas d’enfiler vos lunettes jaunes fluo, un sourire en coin. C’est bon, vous le sentez, vous êtes prêt pour Midnight Club II.

Yo brotha!


Depuis quelques mois, on assiste à une petite montée d’annonces ou de sorties de jeux qu’on pourrait qualifier de « jeu pour déjanté du tuning », comme Street Legal Racing : Redline, Need for Speed : underground, Crashday et bien entendu The Fast and the Furious, le jeu tiré du film. Le premier Minight club, sorti uniquement sur consoles (PS2 et GBA) avait reçu un accueil globalement mitigé, souvent comparé (à tort) avec Midtown Madness. Rockstar remet donc le couvert pour montrer que si, ils savent faire autre chose que des GTA. Enfin, pas exactement, puisque Midnight Club II est presque une sorte de GTA, focalisé uniquement sur les courses de voitures. La particularité du jeu est de s’inspirer des 2 films “Fast and Furious” et “2 fast 2 furious” pour la mise en scène des courses, le choix des voitures et leur design (machins en plastoc rajoutés un peu partout sur les côtés des véhicules, peintures, nitro) et les morceaux de musique proposés pour égayer la route, c’est à dire de la techno de supermarché et du rap ricain de base (le tout passe assez bien si on arrive à se plonger un minimum dans l’esprit du jeu) que l’on pourra remplacer par ses MP3 de Patrick Sébastien grâce à un dossier dédié, marque de fabrique des jeux estampillés Rockstar. Le joueur se verra proposer 3 grandes villes accueillant les hautes têtes des courses illégales, à débloquer dans cet ordre : Los Angeles, Paris et Tokyo. On pourra les parcourir à travers 3 modes différents: carrière (le gros morceau du jeu), action et multijoueur. Si le mode action est passablement intéressant, on ne peut pas en dire autant des deux autres modes.



Nous reviendrons peu après sur le multijoueur. Pour l’instant, c’est le mode carrière qui nous intéresse, celui qui vous fera revivre l’évolution d’un pilote débutant pour arriver aux hautes sphères des pros du néon bien fixé. On commence avec sa voiture poubelle, sans aucune modification (même pas un petit aileron) pour gagner toujours plus de voitures et de motos, toujours plus de bonus et découvrir de nouveaux parcours. Chaque course est entrecoupée d’une présentation nous montrant contre quel genre de caïd on va pouvoir frotter ses pneus. Les créatifs ont été légèrement radins sur le coup : ces petits portraits sont une sorte de foire aux stéréotypes, en fait exactement le genre de personnages que l’on pourrait croiser dans un Fast and Furious (Hispano fiévreux, gosses de riches, pétasses rose bonbon, etc …). D’ailleurs, c’est aussi cet adversaire qui vous braillera dans les oreilles tout au long de la course à travers une radio de bord, particulièrement agaçant au bout d’un moment. Ca n’empêche pas que de voir son futur concurrent beugler et s’exciter à la manière des stars du catch lance un véritable défi au joueur. On ne peut pas résister à des phrases du genre « Alors c’est toi le nouveau. Qu’est-ce que tu as à me regarder comme ça ? Roule, et montre-moi ce que tu as dans le ventre ! ». Ça ne serait pas « Tuning spirit » de vexer ce gros bœuf de Californie, alors on prend la manette, on enfile les gants et on y va.



À fond les manettes


Deux choses : oubliez le clavier et oubliez la souris. Ces deux périphériques sont proposés dans les menus d’options mais n’ont aucune raison de s’y trouver. Piloter les caisses de Midnight Club 2 n’a d’intérêt qu’avec un gamepad, et plus exactement, un pad analogique. Car Rockstar a modifié ses petits bolides pour rendre les courses un peu plus excitantes qu'on ne pourrait le penser. Il y a bien sûr l’inévitable nitro, mais surtout - et c’est là que le gamepad analogique prend toute sa dimension – le transfert de masse, qui permet de diriger sa voiture alors qu’elle flotte dans les airs, indispensable si l’on veut atterrir les 4 roues bien à plat après un saut de 40 mètres au dessus d’un pont. La chose amusante est que l’on peut également activer le transfert de masse lorsque la voiture est à terre, afin de la mettre en équilibre sur deux roues. Ca en jette un max mais ce n’est pas forcement très utile. En parlant de deux roues, le transfert de masse est également actif sur les motos pour se pencher en avant ou en arrière et lever sa roue, oui, exactement comme dans GTA : Vice City, sauf qu’ici le gain de vitesse est quand même beaucoup plus important. Toujours dans la liste des petites trouvailles bien sympathiques, on notera le traitement particulier du phénomène d’aspiration : se placer derrière une voiture pendant un course n’augmentera votre vitesse mais va charger une petite jauge qui, une fois pleine, donnera un accès temporaire à un coup de nitro en bonus. L’effet d’aspiration est accompagné de longues traînées transparentes très agréables à l’œil.



Tous ces éléments enrichissent ce qui aurait pu être des courses chiantes et répétitives en véritables joutes mécaniques extrêmement bien rythmées et passionnantes. Preuve en est, il n’est pas du tout déplaisant de devoir recommencer une course pour la cinquième fois, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, une course n’est jamais très longue et peut être finie de n’importe quelle façon. Ensuite, les différents checkpoints sont disposés de manière à découvrir la ville petit à petit, sans ne jamais passer par les mêmes endroits. Et enfin, parce que ces courses sont en vérité à considérer comme des scènes d’actions. Cette impression est principalement due aux nombreux événements scriptés et à l’IA complètement crétine. Si vous recommencez une course 10 fois, ça sera le même camion citerne qui passera toujours au même endroit (c’est à dire en plein milieu de la route alors que vous dépassez les 200 Km/h) et les mêmes voitures qui vont reculer ensemble sous le même pont pour vous obliger à slalomer. Dans le même chapitre, il y a aussi cette impression de triche de la part des concurrents : lorsque l’on se plante lamentablement et que les autres concurrent ont quelques dizaines de secondes d’avance sur nous, ceux-ci auront tendance à ralentir pour nous laisser les rattraper. Là ce n’est pas vraiment de la triche, en fait c’est même le contraire de la triche, on est d’accord, mais la chose étrange est lorsque l’inverse se produit, c’est à dire quand vous avez mis plusieurs grandes avenues d’avance sur vos concurrents. À cet instant précis, on pourra observer sur notre radar de bord la voiture de l’adversaire principal parcourir à une vitesse vertigineuse les avenues bourrées en trafic que vous venez de remonter. L’aspect négatif est que l’on se sent bien baisé lorsqu’au moment où l’on pensait être tranquille jusqu’à la fin de la course, on aperçoit les pleins phares du gangsta’ apparaître dans le rétro. Le côté positif est que la goutte de sueur est toujours là au bord du front et que la pression est à son comble, transformant l’arrivée au checkpoint final en délivrance ultime (et en occasion de s’essuyer ses doigts humides).



Ce « calcul » de l’action, ces mises en scènes peuvent énerver certains joueurs, certes, mais si on prend le jeu comme une espèce d’attraction de fête foraine, un peu comme un « Ride », finalement, et qu’on supporte le fait de devoir subir un environnement qui ressemble plus à un gigantesque seau d’eau au dessus d’une porte plutôt qu’à une véritable ville, il n’y a aucun problème, le jeu passe aussi bien qu’un paquet de pop-corn.



Touriste virtuel


Si le jeu est plus que globalement réussi, c’est surtout grâce au fabuleux boulot des level-designers qui ne se sont pas limités à recopier bêtement les avenues principales des 3 grandes villes du jeu dans leur éditeur de carte. Paris est un modèle du genre : tous les principaux monuments sont là et sont exploités dans les courses. Ainsi, on pourra rentrer littéralement à l’intérieur de Notre Dame de Paris par une des 4 portes battantes prévues à cet effet, on se servira de la pyramide de Louvre comme d’un tremplin pour sauter par dessus le fameux musée, tout comme l’escalier du centre Georges Pompidou transformé en rampe de lancement pour l’occasion. Plus subtil, on pourra passer par les égouts de Paris pour gratter de précieuses secondes à nos adversaires. Au bout de quelques minutes de jeu, on sent rapidement un souci du détail omniprésent et sur tous les points du jeu (options vidéo, réglage des contrôles, bruitages …) et c’est un véritable plaisir de parcourir les villes en mode balade.



Une fois de plus, Rockstar ne s’est pas vraiment payé de notre tête. Les courses simples sont à l’honneur, et sont beaucoup plus intéressantes que contre les bots du jeu, bien entendu, mais il existe plusieurs autres modes beaucoup plus originaux, comme un capture the flag pimenté de bonus dignes de Mario Kart (inversion des commandes, explosions, invisibilité). Le netcode est très bien foutu et encaisse sans trop souffrir des courses à 8 joueurs simultanés. L’écran de sélection des parties en ligne est relativement sommaire et très peu de serveurs sont disponibles. Pourtant, il est très facile de trouver une partie correcte en 3 minutes.




Pc de bourj’ pour voiture de bourj’


Pour ce qui est de l’aspect technique, Midnight Club 2 n’est pas du tout à la traîne par rapport aux autres jeux de caisses sur PC. L’adaptation est très réussie et le jeu revêt un aspect propre et poli (aucun patch pour l’instant, c’est assez rare pour être souligné) tout bonnement incroyable quand quelques heures avant, on a joué, au hasard, au dernier Tomb Raider ou plus généralement à n’importe quel FPS patché jusqu’à l’os. Les effets graphiques servent bien l’impression de vitesse, comme par exemple ces lampadaires qui tombent en provoquant une gerbe d’étincelles dans un fracas jouissif, ce qui a pour conséquence de pousser le joueur à dégommer tous les lampadaires des Champs comme ça, pour le plaisir des yeux. De nombreux détails et éléments destructibles sont disposés un peu partout dans les rues pour accentuer encore un peu plus cette impression de vitesse. En activant toutes les options, on aura droit à tout un tas d’effets, notamment des reflets très réussis sur les carrosseries des voitures. Le gros point faible du moteur 3D est sans aucun doute la gestion des collisions de la voiture avec les piétons : ça ne ressemble à rien. On a l’impression de foncer dans des statues en polystyrène, complètement creuses. Les dégâts de votre véhicule sont gérés très efficacement, en tout cas suffisamment bien pour un jeu de voiture de type arcade.



La configuration employée pour le minute test est un Athlon XP 1800 équipé d’une Geforce 4 4200 et de 512 Mo de mémoire vive. La désactivation de tous les effets (reflets, environnement map etc …) est nécessaire pour avoir quelque chose de jouable en 800*600. Gourmand, donc. Tout le premier tiers se déroulant à Los Angeles passe très bien avec cette machine et ces options mais les choses se gâtent lorsque les quartiers de Montmartre pointent le bout de leur toits : la moindre vue panoramique de Paris fait ramer le tout plutôt violemment, même avec tous les effets graphiques au minimum. Lorsque l’action se limite aux rues et aux avenues, sur la terre ferme, tout redevient normal et le jeu reste suffisamment fluide et « beau » pour vraiment apprécier les effets de vitesse. Pour les personnes qui veulent profiter du jeu avec toutes les options graphique et une résolution décente, un pc de bourj’ sera donc nécessaire, oui.

Midnight Club 2 est un jeu amusant, avec une réalisation carrée, un solo consistant et « addictif » ainsi qu’un mode multijoueur complet et efficace. On conseillera Midnight Club 2 à n’importe qui appréciant les jeux « montagnes russes » (Sonic, Rollcage) et plus globalement, tous les jeux de voiture que l’on peut retrouver dans les salles d’arcades, ceux flashy et bruyant, ceux qui vident les tripes. On aura compris qu’il n’y a pas besoin d’être fan de grosses voitures ou d’avoir la Jacky Touch’ pour apprécier Midnight Club 2 tant celui-ci fait vibrer les cordes les plus sensibles du joueur moyen en quête de fraîcheur ludique.

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