IGI 2 : Covert Strike
Le même sauf que c’est pas pareil
Le principe d’IGI premier du nom était relativement simple. Prendre des jumelles, regarder où sont les caméras et quels sont les chemins qu’empruntent les gardes, puis donner un discret assaut, morceau de la base par morceau. Pour IGI 2, imaginez que cette phase a dix fois plus d’importance et que les informations à relever sont dix fois moins évidentes, et vous aurez une idée de la difficulté du jeu.
Certes cela peut représenter un défi certain, mais est-ce amusant ? Si vous trouvez que devoir refaire un nombre (plus ou moins) incalculable de fois le passage d’une mission avant de réussir à empêcher un type d’atteindre le bouton d’une alarme ou à dégommer une caméra placée de façon machiavélique, alors oui le jeu est amusant. D’autant plus que le nombre de sauvegardes est limité (5 en facile, 3 en normal et aucune en difficile).
En effet le jeu tente d’équilibrer l’action bourrine avec l’infiltration, le renseignement et l’observation. Autant à mon humble avis le premier opus y parvenait sans difficulté, autant le désir affiché d’approfondir cet aspect nuit grandement à la suite. Certes c’est un avis subjectif mais d’une, c’est mon test, et de deux, Splinter Cell est passé entre-temps et a rendu très précise l’idée que l’on peut se faire d’un jeu d’infiltration.
Mais quand même c’est le même
La comparaison avec Splinter Cell étant faite, il faut rapidement tempérer. En effet si on se base sur le côté infiltration uniquement, IGI 2 ne tiendra pas longtemps la comparaison, c’est une évidence.
Covert Strike a quand même quelques atouts pour lui. Les graphismes sont la première chose qui vient à l’esprit. Et pour le coup, ils ne souffrent pas de comparaison avec Splinter Cell, l’approche étant différente. Plutôt que d’optimiser la gestion des lumières (entre autres), Innerloop a fait le choix de proposer de grands espaces ouverts, ce qui est d’ailleurs sa marque de fabrique. Le jeu excelle donc dans ce domaine et propose parmi les extérieurs les plus détaillés et remarquables actuellement.
Une autre différence avec SC est l’éventail d’armes disponibles et la façon très précise dont elles réagissent. De plus leur modélisation est très réussie de même que leurs textures.
Au niveau du son rien de bien folichon. La barre étant maintenant très haute dans les jeux vidéo, peu de titres se démarquent de toute façon, et IGI 2 est tout à fait honorable de ce point de vue là, mais rien de plus. Notons d’ailleurs un reproche pour ce qui concerne l’étendue du répertoire linguistique des NPCs : proche de celui de George Bush. S’entendre répéter sans arrêt les 10 mots de vocabulaire dont a été dotée l’IA est un autre point d’énervement lorsque l’on joue à ce jeu.
Tant que l’on est dans l’IA, nous allons conclure avec ça. Disons que cette suite relève le niveau de la série qui était très bas. Peut-être trop au vu du placement judicieux des ennemis (infiltration oblige). On retombe donc dans le problème du « Action vs. Infiltration » qui est un point faible récurrent du titre. Mais il faut reconnaître qu’il vaut mieux cela que de voir des ennemis qui restent debout comme des cons après que leur pote se soit fait sniper juste parce qu’ils n’ont pas vu d’où ça vient.