Ghost Recon
Ils s'y connaissent
Pour ceux qui ne le sauraient pas, Red Storm est le studio de développement de Tom Clancy. Cet écrivain célèbre collectionne les best-sellers de romans techno-moderne, d'espionage, ou encore de guerres conventionnelles et contemporaines.
Ainsi il n'a pas hésité à faire s'affronter l'OTAN et le Pacte de Varsovie dans un de ses ouvrages, ou encore d'inventer un conflit en Corée pour son personnage fétiche. Ses histoires sont pour la plupart basées sur des faits probables (un peu à la façon de Jane's), et mettant en scène des unités, armes et autres prototypes réellement en service. Les relations que Tom Clancy revendique entretenir avec des membres de la CIA semblent un bon moyen pour lui de se mettre à jour.
Bien contre Mal
La campagne de Ghost Recon n'est ni plus ni moins une ébauche d'un tel scénario. En 2008, des Ultranationalistes prennent le pouvoir en Russie. Ils veulent redonner au pays l'éclat et la puissance de son apogée. Pour ce faire, le Kazhakstan, la Tchétchénie et autres ex pays de l'URSS sont envahis et mis en loi martiale.
Evidemment, dans le scénario, cela représente un danger majeur pour les gentils de l'OTAN. C'est donc le plus gentils des gentils, le beau pays des Etat-Unis, qui envoie ses meilleurs soldats, l'unités des Ghost (brrr).
Ils doivent mener des missions ponctuelles, que ce soit le sauvetage d'un équipage maladroit de F-18, une escorte de chars dans Moscou ou une frappe sur l'artillerie ennemie, les Ghost sont la plaie des Russes. D'ailleurs comme le soutient Red Storm, "si vous les rencontrez au combat, vous êtes déjà mort".
L'unité se compose d'un maximum (et minimum conseillé en tout cas) de six hommes et de 3 peletons. Pour former ces équipes, vous avez un nombre pour ainsi dire infini d'hommes et de femmes, chacun avec leur spécialité propre. Il y a les fusilleurs (riflemen), les mitrailleurs lourds (support), les démolisseurs (demo) et les snipers. Vous n'aurez besoin des démolisseurs uniquement pour certaines missions spécifiques, comme par exemple détruire un pont ou un site de missile SAM. En revanche les trois autres sont indispensables, et particulièrement le sniper.
Ce dernier tue à lui seul la moitié des ennemis sur le terrain. Vous pouvez ainsi diviser la résistance adverse par deux, tout en ayant tous vos hommes à l'abri - dans GR, une balle est généralement fatale. Libre à vous d'envoyer par la suite le reste de l'unité finir les dernières poches de résistance.
A noter qu'au cours des missions, vous obtenez des personnages hautement spécialisés et en nombre très limité qui possèdent chacun une arme spécifique. Ils sont un petit "plus" pour votre unité, mais s'ils meurent vous le regretterez.
Le gameplay est quant à lui assez agréable. Il y a peu de touches à mémoriser, et une carte virtuelle du champs de bataille vous permet de gérer vos hommes en continu. Vous jouez l'un d'entre eux en permanence, et donnez aux autres des ordres précis : aller à tel endroit en mode "reconnaissance" (cela permet ainsi de dénombrer les ennemis), puis donner l'assaut de la position visée, et ainsi de suite. Tout ça en quelques clics de souris et en temps réel.
Personnellement, je me suis vite pris au jeu. A chaque mission on a l'impression de voir des films tels que L'Echange (avec Russel Crow et Meg Ryan), Danger Immediat (avec Harrison Ford et adapté d'un roman de .. Tom Clancy) voire même parfois Platoon. Après tout, ce n'est qu'un jeu et tant que se délecter d'avoir prit un ennemi en tenaille avec ses trois peletons est ludique, alors il n'y a pas de problème.
En revanche, il est tout de même un peu limite que la première mission consiste à chercher un terroriste dans des grottes, et que le ramener vivant soit un point facultatif...
People High
Une autre bonne surprise de ce jeu est la qualité des graphismes. Sur un humble K7 600, les décors, bien qu'un peu angulaires, sont bien meilleurs que ceux d'un Operation Flashpoint (c'est le moins qu'on puisse faire, je le concède). De plus, nombres de réglages viennent s'ajouter pour adapter à un grand panel de machines (qualité des modèles amis et ennemis, ombres, qualité des modèles des arbres, ou des skins, ou encore des véhicules..). Et sur un K7 900 avec 512 Mo de RAM, les graphismes sont vraiment époustouflant de détails.
L'interface graphique est on ne peut plus simple, tellement simple d'ailleurs qu'on peut regretter le fait que l'arme de notre soldat ne soit pas visible à l'écran. C'est dommage, car en cas d'animations correcte de ces mêmes armes, Ghost Recon aurait gagné un plus indéniable. Dans une prochaine extension peut-être ?
Les bruitages ne sont pas en reste, les ennemis parlent Russe quand il le faut, les voix sont crédibles et non-stressantes (voire rassurantes), les balles font un bruit différent selon qu'elles atteignent de l'herbe, un arbre, du sable ou une tête (hin hin hin), et les sons des armes sont ma foi très réalistes (en tout cas ils ressemblent à ceux des films).
Deep down inside
Vous pourrez ainsi donner libre court à votre instinct guerrier sur 15 missions (et 6 multijoueurs). La difficulté des opérations est croissante comme l'on s'y attendait, tout en étant à la base déjà bien élevée. En effet les ennemis visent juste, voient loin et n'ont aucune notion de l'idée de rédition. Dans ces conditions, il faut bien souvent recommencer plusieurs fois chaque mission, pour ne pas répéter ses erreurs, savoir prendre son temps et... repérer les patrouilles ennemies.
Lorsque l'on joue un de ses hommes (ou femmes d'ailleurs), les autres sont gérés par l'IA du jeu. On note peu de problèmes de pathing (il suffit de jouer la personne bloquée et c'est réglé, en plus d'être très très rare), les armes et contrôles réagissent vite, bref, le jeu est réellement aboutit.
Red Storm a bien apprit de son expérience Rainbow Six et a su être à l'écoute des joueurs. En résulte un jeu complet, exempt de bugs majeurs ou répréhensibles, qui n'attirera sans doute pas les foules comme Half-Life ou Diablo, mais y jouer est un réel plaisir et cela lui confère donc le droit à une petite place sur les étagères de chaque joueur qui aime jouer, et seulement jouer, à la guerre dans un environnement 3D et virtuel.