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Wall Town Wonders

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Cyborn BV
En bon gamin que j'étais au beau milieu des années 80, je rêvais de rencontrer pour de vrai les Minipouss dont je ne manquais pas un épisode à la TV. J'adorais le concept de mi-hommes mi-souris qui vivraient au creux de nos maisons dans nos murs et nos planchers. Alors, on ne me prie pas deux fois lorsqu'on me propose de jouer les maires d'une ville de lilliputiens qui vivraient dans les murs de mon salon, le tout en réalité mixte.
À l'origine du projet, un studio belge dont le nom ne vous dira rien, mais qui est un sous-traitant de Sony sur rien de moins qu'Horizon: Forbidden West, son DLC et le spin-off VR du jeu. Pourtant, ils n'ont pas vraiment implémenté la réalité virtuelle de Call of the Mountain. Non, leur crédo à eux, c'est l'animation et la motion capture. Et ça va avoir toute son importance. Déjà, on reconnaissait en 2022 la qualité des animations dans leur première IP à gros budget : Hubris, un jeu d'action-aventure en réalité virtuelle à destination des PC. Mais c'est de leur nouveau bébé, Wall Town Wonders, dont on va parler aujourd'hui. Lui aussi surfe sur la vague de la réalité mixte, mais avec un genre pour l'instant sous-exploité, le city builder miniature. Le twist du jeu : on n'y crée pas de villes au sol, mais directement sur les murs de son salon, préalablement scanné par le Quest 3.

Ainsi, à chaque nouveau bâtiment que l'on vient poser, le salon autour s'effrite et le jeu dévoile lorsqu'on se rapproche de la scène des détails comme creusés depuis l'intérieur. Le capteur de profondeur du Quest, ainsi que l'accéléromètre, font le reste et l'illusion de réalisme est assez bluffante. Surtout que chaque habitat regorge d'objets et parfois même de personnages qui vaquent à leurs occupations, ouvrant des portes avant de faire un tour sur leur balcon à flanc de mur, puis de repartir à l'intérieur, pour ressortir dans une bâtisse un peu plus loin.



Le titre commence même par une petite saynète assez sympathique dans laquelle on découvre l'un des personnages principaux de la ville à la recherche du maire disparu. Après avoir creusé une mine et installé notre premier bâtiment, la protagoniste en question nous demande de partir avec elle à la recherche du disparu... littéralement. En approchant le contrôleur (ou la main), la voilà qui saute dessus et nous indique un point sur le sol. On s'accroupit et on renverse la manette près du sol. Hop, elle saute par terre et on la regarde se balader quelques (centi)mètres avant de marquer d'une croix un espace au sol. En y dirigeant le pad, on souffle avec un ventilateur, ce qui retire la poussière et dévoile une trappe, d'où sort le maire ! Et c'est reparti pour jouer les Uber à transbahuter celui-ci depuis notre plancher jusqu'à la dépendance accrochée à notre mur. Une excellente entrée en matière qui ne sera hélas pas suivie d'une narration extraordinaire. Et c'est un peu tout le problème d'un titre qui se dit du "cosy city builder". Dans les faits et en grossissant à peine le trait, on n'est pas si loin que ça du Cookie Clicker.

Construire des édifices demande un certain nombre de ressources (bois, métal, pierre, nourriture, or) et, plus on va avancer dans le jeu, plus il en faudra (et de type différent), plus on va mettre de temps pour acquérir de nouveaux bâtiments. La plupart des constructions vont demander d'abord d'en mettre à jour d'autres, contre toujours plus de ressources.

Pour récupérer ces dernières, on peut laisser ces maisons troglodytes en générer très peu durant des heures, ou participer à des mini-jeux dédiés aux logis et à leurs occupants. L'un des premiers met en scène l'aérodrome sur lequel viendra se poser un biplan. A l'aide de la manette, on dirige l'avion pour le faire passer à travers des cerceaux virtuels un peu partout dans notre salon. Plus tard, un nouvel habitant nous invitera à pêcher ou faire du plongeon dans un lac artificiel (qu'on aura préalablement installé au sol dans un coin de notre pièce principale).



A chaque activité, on récolte plus (que moins) de ressources. Aussi, le jeu force pas mal à les refaire en boucle pour farmer les fonds nécessaires à notre expansion, ce qui est assez frustrant à la longue. Alors certes, les mini-jeux sont tous réussis et offrent quelques variantes avec le temps. On pense notamment à celui nous demandant de conduire une cowgirl à dos de gecko le long de nos murs et sur le sol, pour rechercher des baies. La sensation de présence est une nouvelle fois excellente ! Mais lorsqu'on les enchaîne plusieurs fois de suite, on en fait vite le tour. Et il faut bien avouer qu'à part ça, il n'y a pas grand-chose à faire dans Wall Town Wonders, à part apprécier les sublimes animations et les personnages motion-cappés avec soin par le studio. De ce côté-là, le titre est intouchable.

Même en posant le nez sur un protagoniste, les textures ne sont jamais floues et offrent des détails vraiment saisissants, surtout pour un jeu Quest. Par contre, le titre a la fâcheuse tendance à "décrocher" de temps en temps, perdant ses repères dans l'espace pendant un instant, ce qui fait sortir du trip immédiatement. Mais ce qui manque cruellement, c'est la narration aux abonnés absents. Passé l'introduction, on n'a pas d'autres interactions avec les personnages que des bulles de dialogue qui nous demandent de construire ci et ça et nous renvoient immanquablement vers le menu principal du jeu, qui donne accès aux nouveaux blocs et aux améliorations, sans réelle motivation particulière. Un beau gâchis lorsqu'on voit la minutie de l'animation.

Seul le contenu saisonnier sorti cet hiver propose une micro-campagne axée évidemment autour de Noël et narrée par le maire, qui se retrouve à jouer les Père-Noël à dos de traineau en fin d'aventure. Ça dure une petite demi-heure et ça permet de construire quelques trucs supplémentaires : une version gelée du lac, une île bonhomme de neige... et des bâtiments reskinés pour l'occasion. On aurait quand même aimé voir plus de folie dans le jeu de base, de quoi nous motiver au farm, plutôt que de devoir attendre ce genre de contenu annexe (bien que gratuit, c'est déjà ça).

Le ravissement proposé par Wall Town Wonders ne dure qu'un temps. C'est effectivement une vraie prouesse technique, doublée d'une idée de génie. En ça, le studio Cyborn maîtrise son sujet. Mais le contenu du titre s'essouffle vite, la faute à des mini-jeux répétitifs et obligatoires, une narration inexistante qui ne donne pas envie d'y revenir après plusieurs heures et quelques bugs persistants.

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