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FIFA 17, la devanture c'est l'Aventure
par Nicaulas,
email @nicaulasfactor
Développeur / Editeur : Electronic Arts
Support : PC
Les FIFA, c’est comme les Football Manager : pour tenir le rythme d’une sortie par an, les modifications sont lentes et incrémentales. Les mauvaises années, un coup de polish dans les menus et une mise à jour de la base de données sont les uniques moyens de différencier deux épisodes successifs. Les bonnes, deux ou trois modifications ou ajouts notables permettent de millésimer à coup sûr l’itération qu’on a sous les yeux. Le consommateur intelligent a donc tendance à ne pas se précipiter et à poncer son jeu plusieurs années en attendant que celui-ci soit véritablement enterré par plusieurs strates de différences.
Vous l’aurez compris, j’ai craqué pour FIFA 17, et ce après avoir usé FIFA 13 jusqu’à la corde. La raison ? Outre une base de données qui commençaient sérieusement à sentir le renfermé, la curiosité pour un nouveau mode de jeu, sobrement intitulé « L’Aventure » (« The Journey » dans sa version originale) et qui reprend le mode « Deviens Pro » en le scénarisant, le rendu visuel bénéficiant du Frostbite comme tout le reste du jeu.
Cette aventure nous fait incarner Alex Hunter, jeune footballeur british métis ressemblant beaucoup trop à Patrice Evra pour ne pas m’énerver, malgré le fait qu’il soit joué par un vrai acteur, Adetomiwa Edun. Le grand-père d’Alex fut une légende du foot en son temps, celui des ballons en cuir marron et des maillots sans sponsors. Son père aurait dû suivre les mêmes traces, mais s’est détruit le genou avant d’accéder au monde professionnel, ce qu’il n’a jamais digéré. L’histoire d’Alex démarre tout gamin dans son quartier de Clapham, où un match de coupe s’éternise jusqu’aux tirs au but. On prend alors les commandes le temps d’offrir la victoire à l’équipe, et puis c’est reparti pour des cinématiques et des ellipses. On comprend qu’Alex s’est fait virer de son centre de formation (sûrement parce qu’il ressemblait à Patrice Evra), tout comme son meilleur ami Gareth Walker, et que leur dernier espoir réside dans une journée de détection. En gros, une série d’exercices technique où on dirige Alex et au terme de laquelle il faut être noté parmi les meilleurs. S’enchaînent à nouveau cinématiques et ellipses jusqu’à la signature de notre premier contrat pro.
Et là, vous devez commencer à comprendre le principal problème de cette Aventure : tout y est contraint par la narration. On se contente de suivre une histoire préprogrammée dans ses moindres détails et dont on ne peut s’extraire. Peu importe vos performances, vous serez forcément envoyé en prêt de 3 mois en deuxième division. Peu importe vos réponses dans les dialogues à choix multiples, votre meilleur ami deviendra un connard égocentrique. Même si vous jouez comme un manche en D2, vous reviendrez en héros dans votre équipe, l’emmenant jusqu’à la victoire finale en Coupe nationale. Les stars en mo-cap prononcent toujours la même réplique avec la même absence d’émotion. Et évidemment à aucun moment qui que ce soit ne remarque que vous êtes la réincarnation de Patrice Evra, c’est frustrant à la fin, merde. Mais la vraie erreur qu’implique ce scénario très guindé, c’est qu’il enlève un des intérêts principaux d’un jeu comme FIFA : l’imagination débridée qui nous laisse croire que c’est bien nous qui marquons le but du siècle dans un stade en fusion.
Comme Football Manager, FIFA offre à ses joueurs un pouvoir qu’ils sont ravis d’avoir entre les mains, celui de devenir ce nouveau Zidane qu’ils rêvaient d’être étant petits. L’Aventure leur enlève ce plaisir. Y compris, et c’est sans doute encore pire, la partie du jeu qui consiste à se relever d’une défaite pour gagner la fois d’après. Si, aux commandes d’Alex Hunter, vous échouez dans l’une des tâches importantes du scénario (être classé à la journée de détection, gagner les matches de Coupe, débusquer la taupe dans le bus-non je déconne…), l’Aventure s’arrête dans un game over. Un game over. Dans un FIFA. Et la frustration ne s’arrête pas là puisque l’histoire se termine à la fin de la première saison, sur une victoire en Coupe donc, mais également une première sélection internationale pour Alex. Si vous voulez continuer à jouer avec lui, il faudra exporter son profil dans le mode FUT (le mode de jeu qui transcrit les albums Panini en jeu vidéo). Autant dire qu’en termes d’implication du joueur dans le « formidable » destin de son personnage, l’Aventure fait fausse route jusqu’au bout.
Bien sûr, FIFA n’offre pas que ce mode de jeu. On peut toujours mener une carrière de manager (on joue toute l’équipe) ou de joueur, des dizaines de modules d’entraînement vous permettent de vous perfectionner dans tous les registres du jeu, le mode FUT rencontre un franc succès pour son côté régressif (on s’échange des cartes comme dans la cour d’école), on peut jouer en ligne avec des classements périodiques et depuis l’an dernier on peut même prendre en main des équipes nationales féminines (sans que cela se traduise par des changements de gameplay). Pour quelqu'un comme moi qui saute 4 années d'un coup, les changements les plus marquants se situent au niveau des modules d'entraînement individuel en Carrière, ou sur le fonctionnement des réseaux de recrutement, toujours en Carrière. Le reste semble équivalent, pour ne pas dire identique. Mis bout à bout, le contenu permet de s’embarquer pour au minimum 100 heures de jeu. La déception de l’Aventure se dilue alors dans les plaisirs plus classiques des enfantillages et de la mauvaise foi. FIFA reste FIFA, avec sa physique parfois aléatoire, sa vitesse de jeu pas toujours bien dosée et sa part de WTF qui nous saisit quand on envoie une patate en lucarne avec Alou Diarra quand toutes nos frappes avec Aguëro fuient le cadre. Mais comme pour les jeux de bagarre et comme disait Usul, c'est toujours la faute à la manette.
Cette aventure nous fait incarner Alex Hunter, jeune footballeur british métis ressemblant beaucoup trop à Patrice Evra pour ne pas m’énerver, malgré le fait qu’il soit joué par un vrai acteur, Adetomiwa Edun. Le grand-père d’Alex fut une légende du foot en son temps, celui des ballons en cuir marron et des maillots sans sponsors. Son père aurait dû suivre les mêmes traces, mais s’est détruit le genou avant d’accéder au monde professionnel, ce qu’il n’a jamais digéré. L’histoire d’Alex démarre tout gamin dans son quartier de Clapham, où un match de coupe s’éternise jusqu’aux tirs au but. On prend alors les commandes le temps d’offrir la victoire à l’équipe, et puis c’est reparti pour des cinématiques et des ellipses. On comprend qu’Alex s’est fait virer de son centre de formation (sûrement parce qu’il ressemblait à Patrice Evra), tout comme son meilleur ami Gareth Walker, et que leur dernier espoir réside dans une journée de détection. En gros, une série d’exercices technique où on dirige Alex et au terme de laquelle il faut être noté parmi les meilleurs. S’enchaînent à nouveau cinématiques et ellipses jusqu’à la signature de notre premier contrat pro.
Et là, vous devez commencer à comprendre le principal problème de cette Aventure : tout y est contraint par la narration. On se contente de suivre une histoire préprogrammée dans ses moindres détails et dont on ne peut s’extraire. Peu importe vos performances, vous serez forcément envoyé en prêt de 3 mois en deuxième division. Peu importe vos réponses dans les dialogues à choix multiples, votre meilleur ami deviendra un connard égocentrique. Même si vous jouez comme un manche en D2, vous reviendrez en héros dans votre équipe, l’emmenant jusqu’à la victoire finale en Coupe nationale. Les stars en mo-cap prononcent toujours la même réplique avec la même absence d’émotion. Et évidemment à aucun moment qui que ce soit ne remarque que vous êtes la réincarnation de Patrice Evra, c’est frustrant à la fin, merde. Mais la vraie erreur qu’implique ce scénario très guindé, c’est qu’il enlève un des intérêts principaux d’un jeu comme FIFA : l’imagination débridée qui nous laisse croire que c’est bien nous qui marquons le but du siècle dans un stade en fusion.
Comme Football Manager, FIFA offre à ses joueurs un pouvoir qu’ils sont ravis d’avoir entre les mains, celui de devenir ce nouveau Zidane qu’ils rêvaient d’être étant petits. L’Aventure leur enlève ce plaisir. Y compris, et c’est sans doute encore pire, la partie du jeu qui consiste à se relever d’une défaite pour gagner la fois d’après. Si, aux commandes d’Alex Hunter, vous échouez dans l’une des tâches importantes du scénario (être classé à la journée de détection, gagner les matches de Coupe, débusquer la taupe dans le bus-non je déconne…), l’Aventure s’arrête dans un game over. Un game over. Dans un FIFA. Et la frustration ne s’arrête pas là puisque l’histoire se termine à la fin de la première saison, sur une victoire en Coupe donc, mais également une première sélection internationale pour Alex. Si vous voulez continuer à jouer avec lui, il faudra exporter son profil dans le mode FUT (le mode de jeu qui transcrit les albums Panini en jeu vidéo). Autant dire qu’en termes d’implication du joueur dans le « formidable » destin de son personnage, l’Aventure fait fausse route jusqu’au bout.
Bien sûr, FIFA n’offre pas que ce mode de jeu. On peut toujours mener une carrière de manager (on joue toute l’équipe) ou de joueur, des dizaines de modules d’entraînement vous permettent de vous perfectionner dans tous les registres du jeu, le mode FUT rencontre un franc succès pour son côté régressif (on s’échange des cartes comme dans la cour d’école), on peut jouer en ligne avec des classements périodiques et depuis l’an dernier on peut même prendre en main des équipes nationales féminines (sans que cela se traduise par des changements de gameplay). Pour quelqu'un comme moi qui saute 4 années d'un coup, les changements les plus marquants se situent au niveau des modules d'entraînement individuel en Carrière, ou sur le fonctionnement des réseaux de recrutement, toujours en Carrière. Le reste semble équivalent, pour ne pas dire identique. Mis bout à bout, le contenu permet de s’embarquer pour au minimum 100 heures de jeu. La déception de l’Aventure se dilue alors dans les plaisirs plus classiques des enfantillages et de la mauvaise foi. FIFA reste FIFA, avec sa physique parfois aléatoire, sa vitesse de jeu pas toujours bien dosée et sa part de WTF qui nous saisit quand on envoie une patate en lucarne avec Alou Diarra quand toutes nos frappes avec Aguëro fuient le cadre. Mais comme pour les jeux de bagarre et comme disait Usul, c'est toujours la faute à la manette.
Ode à Fifa
Tu prends toujours la même équipe
Et moi le matin j’suis pas au top
J’suis sûr qu’ton pad est pas réglo
En plus je ne connais pas les tricks
Tu l’avais piffé cette lucarne
J’suis sûr que j’te bats avec Bastia *2
Il est craqué ce Y+L1
Il est prio sur tout
J’vois pas l’écran, je suis trop loin
Et j’ai un lag de fou
Normalement personne joue Burnley
Arrête de contrer comme un anglais *2
Quand c’est pas l’jeu qu’est tout pété
C’est que c’est de la faute à la manette
Il serait p’têtre temps d’avouer
Que tu sais pas jouer c’est plus honnête
Quand c’est pas l’jeu qu’est tout pété
C’est que c’est de la faute à la manette
Il serait p’têtre temps d’avouer
Que tu sais pas jouer c’est plus honnête
Putain en temps normal ça passe
J’comprends pas pourquoi ça fait ça
J’ai appuyé c’est dégueulasse
Ragequitter à 1-0 ça se fait pas
Ce jeu est déséquilibré
Et ton équipe c’est la plus craquée *2
J’ai pas choisi le bon maillot
T’as fait pause une fois en plein match
Et puis dans ce stade y a de l’écho
Gare pas le bus comme un lâche
Puis tu fais toujours les mêmes passes
Fais comme tout le monde et prend l’Barca *2
Quand c’est pas l’jeu qu’est tout pété
C’est que c’est de la faute à la manette
Il serait p’têtre temps d’avouer
Que tu sais pas jouer c’est plus honnête
Quand c’est pas l’jeu qu’est tout pété
C’est que c’est de la faute à la manette
Il serait p’têtre temps d’avouer
Que tu sais pas jouer c’est plus honnête
FIFA will be FIFA. Ceux qui ont de toute façon l'habitude de l'acheter chaque année sont déjà passés à la caisse depuis longtemps. Pour les autres, plus patients, sachez que l'Aventure est une curiosité dont l'effet de nouveauté s'essouffle trop rapidement. Restent les strates d'évolutions cumulées, qui valent sans doute le coup si vous avez plus de 3 ans de retard.