Colin McRae 4
De retour sur la bonne voie
Au-delà d’un moteur physique très décevant, CMR 3 avait également vu son intérêt méchamment sapé par un mode carrière réduit, où seule la Ford Focus de M. Colin McRae était disponible. Avec CMR 4, ce genre de grief n’existe plus. Vous aurez à votre disposition non seulement plusieurs modes de jeu (3 championnats, mode rallye, spéciale unique, course rapide aléatoire, et réseau LAN/Internet), avec trois niveaux de difficulté, mais vous aurez également accès à un grand choix de véhicules parmi quatre catégories : les 4 roues motrices, les 2 roues motrices, le Groupe B - ces missiles légers propulsés par un turbo qui furent finalement interdits - et enfin les « Bonus », catégorie hétéroclite proposant par exemple la Citroën 2 CV et le 4x4 Mitsubishi Pajero.
Tous les véhicules et toutes les pistes ne seront pas accessibles dès le début du jeu. A la façon d’un jeu console, il sera nécessaire de débloquer tout ce beau monde progressivement, en réussissant de bons classements dans les trois championnats. Il sera même possible de débloquer des pièces spéciales via des défis à essais limités. Les pistes disponibles sont assez nombreuses et très variées, avec huit pays à l’environnement bien spécifique, proposant chacun six spéciales assez longues, et parfois une super spéciale.
Bref, au niveau de la richesse du contenu, CMR 4 est relativement complet, avec une bonne durée de vie. Par contre, les modes réseau, permettant de faire courir jusqu’à huit joueurs, sont basiques et exclusivement basés sur le jeu contre une ou plusieurs voitures fantômes. On regrettera donc l’absence du mode arcade de CMR 2, permettant de courir en simultané sur la même piste, et l’absence de fantaisies telles des courses sur glace façon Trophée Andros, qui auraient évité ce sentiment de solitude et de monotonie propre au genre.
Si vous vous sentirez désespérément seul sur la piste, vous aurez par contre un excellent compagnon en la personne du copilote. Contrairement à tout ce qu’on a vu ailleurs sur ce type de jeu, le copilote est ici exemplaire, donnant non seulement de nombreux détails sur les virages à venir (distance, vitesse de passage, obstacles éventuels, possibilité de prendre large ou serré, etc.), mais également avec le rythme qu’il faut.
Une technique au point
Techniquement, CMR 4 est tout à fait convainquant. Si les décors sont une gentille évolution de ce qu’on a pu voir dans CMR 3, ils n’en sont pas moins agréables à l’œil car très bien texturés. De même, les divers effets de particules ou météo sont très bien réussis, avec des mentions spéciales à la poussière grecque et au temps de chien anglais. Seul le public est toujours aussi minable : non seulement celui-ci est très sporadique, rendant les courses très vides, mais en plus, il s’agit de planches 2D posées telles des panneaux publicitaires. Ridicule.
Néanmoins, l’ensemble est largement rattrapé par la qualité de modélisation des voitures, et par le rendu de leurs usure et dégâts. S’il ne fallait retenir qu’un point fort dans CMR 4, ce serait bien celui-là : les déformations et les dégâts infligés aux voitures sont excellents. Regardez plutôt les screenshots, ça se passe de commentaire. Non seulement la voiture perdra des pièces et des morceaux de tôle au fur et à mesure de ses aventures hors piste, mais il y aura en plus une répercussion directe sur la conduite, avec par exemple des avaries moteur, des éclatements de pneu obligeant à rouler sur les jantes, ou encore une direction voilée.
Enfin, pour ne rien gâcher, le jeu semble se satisfaire de configurations modestes, même s’il sait exploiter DirectX 9. Testé sur une configuration « correcte » P4 2.8C / Radeon 9700 Pro / 1 Go dual channel en 1024 « tout à fond », CMR 4 s’est toujours très bien comporté. Si vous disposez d’une machine plus modeste, pensez à d’abord essayer >la démo.
Un jeu d’arcade avant tout
Le principal reproche de CMR 3 concernait son modèle physique appliqué à la conduite, jugé trop simpliste. CMR 4 corrige en partie ce défaut, mais reste finalement un jeu avant tout arcade, avec quelques sensations de simulation, renouant ainsi avec le modèle tant apprécié de CMR 2. Si les fans de « simu-arcade » seront ravis, avec un jeu particulièrement facile à prendre en main et procurant de bonnes sensations, ceux qui espéraient enfin trouver un jeu de rallye axé simulation seront extrêmement déçus.
Aussi, évitez de croire ces tests décrivant généralement le modèle physique de CMR 4 comme une petite merveille : il n’en est rien. Certes, le jeu est super grisant, tout en glissade, avec enfin un rendu spécifique de l’adhérence selon les 32 revêtements possibles parcourus. Et, à l’instar de CMR 2, chaque véhicule offre ses propres réactions et sensations. Mais n’espérez pas une gestion autonome des 4 roues ou la prise en compte du transfert de masse. Appel & contre-appel sont ici à oublier, sauf à vouloir se faire plaisir : il s’agit avant tout d’aligner la voiture correctement via une « simple » glissade bien dosée par l’accélérateur. On est donc à des années lumière de l’excellent Live For Speed, mais également – et c’est plus surprenant - assez loin des jeeps de Far Cry ou des bolides du Project Gotham Racing 2 de la XBox.