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Civilization IV Beyond The Sword

CBL par CBL,  email  @CBL_Factor
Et de deux ! Comme tous les Civilization depuis le deuxième opus, Civilization IV se voit doté d’un deuxième add-on baptisé Beyond The Sword. Après un Warlords en demi-teinte, Firaxis n’y est pas allé avec le dos de la cuiller en proposant le plus gros add-on jamais créé pour un Civilization. Sur le papier, Beyond The Sword semble être un incontournable pour les fans du jeu. Qu’en est-il après quelques centaines de tours ?

Dans la série « les questions idiotes », une de celles qu’on pose régulièrement est « quel est le jeu que tu emmènerais sur une île déserte ? ». Sans hésiter, je répondrais Civilization IV. Rarement un jeu aura atteint un tel niveau d’intelligence et de compréhension de l’Humanité. Rarement un jeu aura offert tant de façons différentes de jouer et de gagner. Rarement un titre a su autant gagner en complexité tout en améliorant son interface pour la rendre plus accessible. Du coup, Firaxis a décidé de rendre hommage à sa création et de faire plaisir aux fans en sortant Beyond The Sword.

Initialement, le concept de Beyond The Sword était simplement d’améliorer les parties après la découverte de la poudre, certains joueurs s’ennuyant un peu une fois la Renaissance passée. Au final, c’est tout le jeu qui est amélioré grâce à de nouveaux éléments de gameplay. Tout d’abord on trouve les événements aléatoires qui sont bénéfiques ou néfastes : tornades, ouragans, volcans, peste, incendies, découverte d’une ressource, une ville qui se découvre un don dans la fabrication du pain, un scandale politique… Plus de 100 sont disponibles. En termes de jeu, cela se traduit par des bâtiments/aménagements détruits, des bonus en nourriture/culture ou autre,… Ces événements ne sont jamais trop violents mais apportent une dose de hasard logique si on observe les événements historiques réels (exemple : la destruction de Pompéi). Dans certains cas, on peut limiter la casse en y mettant le prix. Par exemple, si une forge est détruite dans un incendie, on peut la reconstruire instantanément en l’achetant. D’autres événements sont des quêtes : il faut par exemple construire 10 temples pour obtenir un gros bonus une fois la quête achevée.


Mais je vous parle de devenir Pape !


Six nouvelles merveilles sont disponibles et parmi elles se trouve le Palais Apostolique (le Palais du Pape). Accessible une fois la recherche Théologie disponible, on peut le construire si on a une religion d’Etat et une ville où elle est pratiquée. Le Palais constitue une sorte d’ONU avant l’heure. Et c’est surpuissant. On peut voter des résolutions permettant de déclarer la guerre sainte ou la paix contre une civilisation, de rendre une ville à sa propriétaire légitime (par la culture), de déclarer un embargo et même d’obtenir la victoire diplomatique. L’IA a tendance à se convertir à la religion du Palais histoire de profiter des bonus de production offerts. Cela ajoute une touche supplémentaire de diplomatie qui renforce encore le pouvoir des religions. En contrepartie, le rush sur les religions qui était déjà conseillé avant Beyond The Sword devient quasi obligatoire.

Civis pacem parabellum comme dirait mon pote Staline après quelques vodka. Quoi de mieux pour préparer la guerre que quelques espions ? L’espionnage est disponible bien plus tôt qu’avant dans Beyond The Sword et marche désormais avec un système de points. A l’instar de la culture, chaque ville produit des points d’espionnage. Quand un espion est dans une ville ennemie, on claque un certain nombre de points en fonction de la mission voulue : pollution de l’eau, organisation d’une révolte… ou même contre-espionnage ce qui permet de voir les agissements des espions ennemis dans son territoire. Même s’il y a une chance de se faire choper, c’est un bon moyen pour neutraliser un pays.


Warlords for combat


Puisqu’on parle de guerre, Firaxis a été généreux en offrant la quasi-intégralité du contenu de Warlords (sauf les scénarii) dans cet addon c'est-à-dire les nouveaux traits de caractère, personnages illustres (Généraux illustres y compris), bâtiments, merveilles, civilisations et leaders ainsi que les éléments de gameplay tels que la vassalité. En combinant vassalité et Palais Apostolique, on obtient un mic-mac géopolitique et diplomatique de grande classe qui ravira ceux qui se paluchent devant le Dessous des Cartes. En plus de cela, Beyond The Sword apporte dix nouvelles civilisations, seize nouveaux leaders, quinze nouvelles unités, huit nouveaux bâtiments dont les multinationales.

Ces dernières apparaissent avec la découverte de Sociétés Commerciales. Pour fonder une des sept multinationales, il faut sacrifier un personnage illustre et disposer d’une ou plusieurs ressources précises. Une multinationale coûte très cher à l’entretien mais rapporte beaucoup en production/nourriture/commerce et permet d’accéder à des ressources non disponibles sur son territoire. Comme pour les religions, on peut les étendre en envoyant des directeurs dans des villes créer des filiales. Une filiale rapporte beaucoup à la maison, coûte de l’entretien à la ville mais lui apporte de la production. Evidemment, en fondant une filiale dans une ville ennemie, on se fait de l’or sur son dos. Le revers de la médaille est qu’on lui fournit une ressource qu’il n’a peut-être pas. Il faut donc adopter un équilibre histoire de gagner pas mal d’argent tout en évitant de fournir par exemple du pétrole permettant à une civilisation ennemie de faire des tanks. Les multinationales apparaissent généralement au moment où les religions sont toutes déployées et renouvellent encore l’intérêt du jeu même si on aurait souhaité qu’elles apparaissent plus tôt, histoire d’en profiter plus longtemps. Là encore c’est logique historiquement : les civilisations en ayant fini avec la religion, elles reviennent au veau d’or.


Come on barbie ! Let’s go tea party !


Vous en voulez encore ? Alors parlons des colonies. Le problème lorsqu’on s’expatrie sur un autre continent est le coût exorbitant d’entretien jusqu’à ce qu’on passe en Propriété d’Etat (Communisme). Beyond The Sword introduit le principe des colonies : quand vous fondez une ville sur un autre continent, vous avez la possibilité de transformer cette partie de votre empire en une civilisation vassale ! La colonie deviendra alors indépendante et sera gérée par l’IA. Elle devra payer un tribut et vous aurez accès à ses ressources. Par contre, elle risque de se libérer de vous en devenant indépendante.

Beyond The Sword apporte le démarrage avancé. Le principe est simple : on choisit un nombre de points de départ. Ils permettent d’acheter des villes, des unités, des recherches et des aménagements. On ne dispose que d’un espace limité pour placer ses villes et on ne sait pas du tout ce que font les autres. Ce mode de jeu permet de se faire des parties ciblées plus ou moins courtes et plaira à ceux que l’Antiquité ou le Moyen-Age rebute. C’est aussi un moyen de se faire ses scénarii sans avoir rien à modder.


Scénario de Janeiro


A propos de scénarii, Beyond The Sword permet de jouer à 12 scénarii de haute volée qui modifient souvent complètement le jeu comme le scénario Barbares de Warlords. Dans AfterWorld, on affronte une armée de zombies au tour par tour à la X-Com. NextWar nous met dans la peau d’un des cinq super-empires qui se mettent sur la tronche à coups de mechwarriors. Final Frontier est surement le plus fou vu qu’il transforme le jeu en une sorte de Galactic Civilizations II où les étoiles remplacent les villes et avec un nouvelle arbre technologique et des tonnes de nouvelles unités, le tout dans un univers plein de dangers, de trous noirs et de champs d’astéroïdes.

Il faudrait plusieurs pages pour décrire en détail tous ces scénarii. Je me rends compte que je n’ai pas parlé de l’amélioration de la victoire spatiale (qui ne se limite plus à « je suis le premier à lancer mon vaisseau donc je gagne »), des gros progrès de l’IA, des quelques bugs d’affichage des textes qui seront vite corrigés, des modifications pour les unités de siège et les unités aériennes, des pirates, de la possibilité d’utiliser n’importe quel leader avec n’importe quelle civilisation… Je vais juste conclure sur un nombre : 20. C’est le prix ridicule en euros qu’il faudra débourser pour se procurer cette extension. J’hésite vraiment à coller un beau 10 parce que mise à part la jaquette, c’est un quasi sans-faute.

Avec cet add-on, Firaxis fait rimer quantité avec qualité et conjugue le verbe s’amuser au futur. Avec Beyond The Sword, on est reparti pour quelques dizaines d’heures de bonheur mégalomaniaque grâce à des tonnes de nouveautés et 12 excellents scénarii, le tout vendu à prix modique. Il rejoint directement le panthéon des add-on et clôt (provisoirement ?) en beauté ce qui avait débuté avec Civilization IV.

SCREENSHOTS

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