TEST
Alan Wake : American Nightmare
L’annonce nous a un peu pris par surprise : plutôt que de nous préparer une suite en bonne et due forme à Alan Wake (qui finira bien par venir), Remedy s’est attaché ces derniers mois à nous concocter un petit spin-off sur XBLA. Pas pour prolonger l’histoire principale comme les deux DLC sortis jusqu’à maintenant, mais pour explorer une autre voie, une autre ambiance. Bienvenue à Night Springs.
Mon nom est Niko et je ne suis pas un auteur/romancier à succès. Du coup, je peux me permettre de flinguer le suspense dès le départ : Alan Wake : American Nightmare possède grosso modo les mêmes qualités et les même défauts que son aîné. Pourtant, Remedy n’a pas choisi la voie de la facilité, en changeant ce qui a été un des aspects le plus appréciés d’Alan Wake. Ainsi, l’ambiance lugubre des forêts du nord-est américain est tout simplement abandonnée au profit de l’atmosphère surchauffée des plaines désertiques de l’Arizona. Plus qu’un changement de décors, c’est un nouveau ton que nous propose American Nightmare : les développeurs se sont inspirés des séries TV du style Au-delà du réel et des films de Tarantino / Rodriguez. Remedy aime jouer avec les codes des films de genre, et une fois de plus, c’est une réussite : l’ambiance est remarquable, avec un coté subtilement parodique très appréciable.Le rythme du jeu est également différent : si il faudra toujours occire les ennemis en détruisant leur armure d’ombres pour les finir de quelques balles dans le buffet (avec ce que cela entraîne en terme de répétitivité), terminé la tension du manque de ressources : de nombreux points de ravitaillement permettront de remettre au maximum batteries et munitions pour l’arme choisie. Ce que le jeu gagne en violence (ce qui colle bien à ce nouvel univers), il le perd en difficulté. D’autant qu’Alan a cette fois à sa disposition des armes encore plus puissantes et variées, et qu’on ne se sent jamais vraiment en danger avec un bon vieil M16 dans les mains. Les armes ne seront cependant débloquées que si vous repérez et collectionnez suffisamment de pages du scénario planquées dans le décor - ce qui n’a rien de très compliqué, les environnements, relativement vastes, étant hélas très peu nombreux.
Les décors, c’est probablement la chose qui nous fait nous sentir dans un jeu XBLA et pas dans un soft sur galette. Non pas qu’ils soient simplistes, bien au contraire, on est probablement en présence d’un des jeux les plus beaux et à la pointe techniquement de la plateforme, avec le moteur de l’épisode original encore amélioré. Non, le souci, c’est qu’ils sont extrêmement peu nombreux : il n’y en a que trois. Remedy a certes trouvé une justification scénaristique astucieuse pour nous les faire traverser plusieurs fois au fil de l’aventure, mais le manque de variété se fait sentir. Dommage.
La chasse de Mr Scratch, le double maléfique de Wake dans cet univers de série B rempli de demoiselles en détresse reste toutefois particulièrement prenante avec une narration très maîtrisée et de nombreux clins d'œil au premier jeu (il n’est toutefois pas nécessaire d’y avoir joué pour apprécier ce spin-off). La durée de vie tourne autour de cinq heures pour le mode histoire, ce qui est très raisonnable eut égard du prix demandé. Et puis, vous pourrez toujours prolonger le plaisir avec un mode Horde intégré au jeu, sur des maps inédites.
À noter que contrairement au premier, le jeu n'est pas doublé en français, ce qui permet d'apprécier la très bonne VOSTFR.
Une ambiance fantastique, mais un gameplay un peu répétitif