TEST
Can't Live Without Electricity : L'électricité c'est la vie
Développeur / Editeur : Melotivity
Support : Steam
Connaissez-vous Aliensrock ?
Aliensrock est unyoutuber créateur de contenu spécialisé dans les jeux vidéo de type casse-tête. C'est là où on se rend bien compte qu'on n'est pas tous nés avec les mêmes facultés. Lui, il a le cerveau pour ça et il mange des quantités de clés négatives, des mille-pattes cannibales, des mondes dans des mondes et des combinaisons de motifs qui débloquent des trucs au petit déjeuner. Bref, il y a quelques jours, il a mis en ligne une vidéo d'un petit jeu indé inconnu : Can't Live Without Electricity. Et ça a été le coup de foudre.
Aliensrock est un
La décroissance attendra
Can't Live Without Electricity ressemble beaucoup à Mini Motorways que j'avais testé ici .Comme Mini Motorways, vous devez raccorder des maisons de couleur à une infrastructure de la même couleur. Comme Mini Motorways, le jeu est découpé en tours où vous avez le choix entre 2 jeux de raccordements avant que de nouveaux bâtiments n'apparaissent pour être raccordés. Et comme Mini Motorways, le jeu se finit si vous laissez trop de maisons insuffisamment raccordées.
La grosse différence avec Mini Motorways, c'est qu'il n'y a pas de voitures sur les routes. En effet dans Can't Live Without Electricity, la route est en réalité un câble qui connecte les maisons à des centrales stylisées. Il n'y a donc pas le stress de voir le rythme des voitures s'intensifier, celui des bouchons qui se forment ni celui d'une autoroute qui attend la déconstruction de la précédente pour se matérialiser. Ici vous avez le temps pour construire et reconstruire. Et puis il y a des portails.
Court-circuit
Les portails sont comme des prises de courant et chaque niveau en comporte en général au moins 4 paires numérotées de 1 à 4 et parfois 4 supplémentaires (de 5 à 8). Leur particularité est d'être incolores jusqu'à ce qu'on les raccorde à une couleur. Dès lors, ils deviendront un relais direct vers l'autre portail du même numéro et permettront de franchir une bonne partie de la carte sans l'encombrer de câbles.Si les 4 usines apparaissent lors des 4 premiers tours, ce sont ensuite 2 maisons qui se rajouteront à chaque tour. Donc petit à petit, maison après maison, vous allez vous rendre compte que les cartes ne sont pas si grandes que ça et que vous allez rapidement manquer de place pour raccorder tout le monde. Au fait, les cartes sont colorées et en forme de tête d'animal, de fruit, de légume ou de lettre. On ne sait pas pourquoi, mais ça ne nuit pas.
Chèque énergie
Pour ce qui est de raccorder, le jeu utilise 6 types de raccordements, proposés semi-aléatoirement à chaque début de tour. Les plus basiques et fréquents : les câbles. Chaque câble permet de relier la tuile sélectionnée à sa voisine, à l'horizontale, verticale ou diagonale, mais une liaison droite coute 1 câble quand une liaison diagonale coute 1.5 câbles. Très bien vue, cette subtilité sera l'objet de toutes les micro-gestions pour grappiller des demi-câbles ici ou là pour ne jamais tomber à court.Viennent ensuite les marteaux, les ponts et les tuyaux qui sont fournis en nombre plus réduit. Les marteaux permettent de passer sur les cases avec des cailloux infranchissables sans eux. Les ponts permettent de passer sur les étendues liquides. Les tuyaux permettent de franchir le vide sur n'importe quelle distance, mais encore une fois uniquement à l'horizontale, verticale ou diagonale. Enfin, il y a deux jokers rares que vous pouvez utiliser mais qui vous coûteront la réussite parfaite du niveau si vous le faites et qui sont le générateur et le câble aérien. Le premier transforme la maison de votre choix en mini-usine électrique pour alimenter n'importe quelle maison (et ses voisines raccordées) tandis que le deuxième permet de passer par-dessus un câble au sol mais uniquement à 2 cases de portée et à condition que les deux cases ne soient pas de l'eau.
By-pass
Toutes ces possibilités permettent à Can't Live Without Electricity de fournir un plaisir de jeu simple, coloré et renouvelé à chaque niveau. Des débuts sur de petites cartes faisables en 15 minutes où l'on prend la confiance jusqu'aux cartes retorses d'une demi-heure et plus qui vous demanderont d'utiliser plus de neurones que vous ne pensiez avoir. Et c'est un point qui a particulièrement marché pour moi et qui j'espère marchera aussi pour les autres joueurs, c'est de découvrir sans trop forcer que des situations à première vue complexes ont en fait une solution simple et d'être ensuite tout surpris d'avoir trouvé un contournement.On découvre que ce n'est pas juste un truc d'élite, mais quelque chose qui peut nous arriver 1 ou 2 fois par niveaux, nous laissant incrédules devant le fait accompli. Je vous ai fait des petits montages d'exemples avec à gauche la situation inextricable et à droite, la solution obtenue simplement en essayant quelques secondes de couper et raccorder autrement les câbles, ainsi que des images 4 en 1 montrant l'évolution des parties. Au passage, la maniabilité à la souris est exemplaire : que ce soit pour ajouter (clic gauche) ou retirer (clic droit) un câble ou un bonus, et les raccourcis clavier tombent sous la main comme la barre d'espace pour changer de tour. De plus, si vous avez fait n'importe quoi durant un tour, vous pouvez annuler et revenir dans les conditions du début du tour.
De l'énergie à revendre
Bref, ce petit jeu indé est devenu mon passe-temps favori. Je ne connaissais pas Melovity qui semble être un studio coréen, mais ils ont trouvé là une bonne formule. Les niveaux sont colorés, la musique jazzy accompagne agréablement vos réflexions (même si elle devient répétitive) et le niveau de difficulté est étrangement très progressif malgré la variété des niveaux proposés. Tout juste pourra-t-on jurer contre le placement aléatoire des dernières maisons qui viendra souvent ruiner tous nos espoirs de "perfect".Un système de points et d'étoiles récompensera les jusqu'au-boutistes et les 26 niveaux de jeu ont déjà de quoi vous occuper avant que vous ne songiez à utiliser le mode "packed", posant dès le départ toutes les maisons, et vous demandant de les relier là aussi avec les raccords reçus à chaque tour. Et comme si ça ne suffisait pas, vous avez également 26 autres niveaux avec une grille hexagonale, passant les degrés de liberté de 8 à 12 ! Inutile de vous dire que si vous avez du mal avec la grille carrée, vous allez vous griller le cerveau sur les niveaux hexagonaux, ceux-ci limitant ou retirant les portails, ajoutant une couleur supplémentaire et étant beaucoup plus traitres à maîtriser.
Bref, Can't Live Without Electricity mérite la mention : "Attention : pépite !". Avec son gameplay dérivé de Mini Motorways mais beaucoup plus posé, ses graphismes frais et colorés et ses multiples échelles de subtilité, ce jeu peut vous occuper de nombreuses heures sans que vous vous en rendiez compte. Si vous êtes amateurs de jeux de réflexion, n'hésitez pas. En plus, il y a même un niveau en forme de panda !