PREVIEW
City Life
Annoncé assez récemment, City Life n'a pas beaucoup fait parler de lui et hormis le fait qu'il s'agit d'un city builder en trois dimensions, on ne savait pas grand chose des caractéristiques du jeu. Après quelques heures passées sur une version preview, l'orientation est tout de suite beaucoup plus claire.
Pour commencer, il faut bien voir que City Life ne se positionne absolument pas en clone de Sim City ou d'un autre jeu de gestion. Si les mécanismes fondamentaux sont bien évidemment les mêmes, à savoir la construction ordonnée de zones résidentielles, industrielles, et la satisfaction des besoins de la population, en pratique le jeu a son propre style grâce à une idée intéressante, la division des communautés. L'ensemble de la population de la ville est en effet modélisé par six cultures : les démunis, les alters, les cols bleus, les cols blancs, les bobos et enfin les élites.Bien entendu, à chacune de ces communautés correspond des besoins spécifiques. Les distinctions s'effectuent principalement au niveau des loisirs et des emplois : un leet refusera d'aller se crever à la fonderie, et un ouvrier sera incapable de créer un jeu vidéo, tâche dédiée aux alters. Cette spécialisation des métiers en fonction de la culture est d'ailleurs l'un des points-clé de la construction de la ville : tout le monde a besoin de services de santé, mais seuls les cols bleus sont aptes à les faire fonctionner. Et cela fonctionne de la même manière dans pratiquement tous les secteurs, qu'il s'agisse de l'énergie, des loisirs ou encore des écoles.
Tout ça serait très simple à gérer si les communautés n'entretenaient pas entre elles des relations plus ou moins chaleureuses. Par exemple si les élites s'entendent bien avec les bobos, ils ne supportent pas les cols bleus et encore moins les démunis, chose bien entendu réciproque. Si par malheur ils sont amenés à cohabiter, après quelques messages d'alerte on commencera à observer des tensions. Ca commencera gentiment avec des rackets puis si le joueur ne fait rien pour améliorer la situation on pourra assister au rituel des voitures brûlées, le tout couvert par les médias qui exagèrent les faits et contribuent à intensifier la situation. Dans la version que j'ai pu essayer cela n'était pas encore implanté donc il est impossible de juger de l'efficacité du système, mais ça semble plutôt intéressant.
A noter que les individus peuvent évoluer selon l'environnement, qu'il s'agisse des loisirs comme du voisinage : un bobo vivant dans un quartier ouvrier finira par s'adapter. Le casse-tête consiste donc à bien équilibrer sa ville pour que les communautés puisse cohabiter sans s'écraser, chacune étant nécessaire au bon fonctionnement de l'ensemble (par les revenus qu'elle apporte ou par les métiers qu'elle peut occuper). Ca n'est pas du micro-management, mais parfois ça y ressemble. Enfin casse-tête c'est beaucoup dire car pour l'instant, l'équilibre se trouve très facilement et une fois que l'on a un modèle bien établi, on peut faire vivre sa ville sans grandes difficultés. Les citoyens sont de plus en plus exigeants en ce qui concerne les questions de santé ou de sécurité, mais ça reste bien léger.
Techniquement, City Life se porte plutôt bien : le moteur 3D, sans être excessivement gourmand affiche de belles choses et permet de zoomer énormément sans devenir laid pour autant. C'est d'ailleurs l'occasion de visualiser les éventuels problèmes de la ville : des règlements de compte entre gangs, des tensions entre deux cultures, des incendies ravageurs, etc. Mais l'utilisation de la 3D bénéficie également au gameplay, en autorisant des constructions totalement libres, par opposition au quadrillage prédéfini des autres city builders. On peut bâtir pratiquement n'importe comment pour s'adapter aux contraintes géographiques ou par pure fantaisie, ce qui contribue à donner un look assez vivant à la ville, malgré le nombre relativement faible de constructions disponibles.
Easy Life
Le seul vrai problème qui ressort de cette version preview, c'est la facilité avec laquelle on organise sa ville. Malgré les tensions culturelles, on trouve rapidement un modèle d'organisation répétable à l'infini permettant de s'assurer de bons revenus tout en faisant monter la population. Si les choses se compliquent un peu dans la version finale, avec par exemple une gestion des transports plus présente et des communautés encore plus exigeantes, City Life gagnerait beaucoup en intérêt et pourrait être une bonne surprise.