Connexion
Pour récupérer votre compte, veuillez saisir votre adresse email. Vous allez recevoir un email contenant une adresse pour récupérer votre compte.
Inscription
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation du site et de nous vendre votre âme pour un euro symbolique. Amusez vous, mais pliez vous à la charte.

Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

Riven (2024) : trop de Myst-ères tuent le Myst-ère

Laurent par Laurent,  email
Développeur / Editeur : Cyan Worlds GOG
Et pourtant j'y croyais ! Même si le premier m'avait rejeté violemment, je pensais vraiment que 27 ans plus tard et sans doute autant de jeux de réflexion et d'énigmes dans les pattes, je serais enfin parvenu à triompher de Riven. Mais en fait non, et même pire que ça, j'aurais laissé tomber plus tôt que sur l'original...
Mais commençons par les bonnes choses. Cyan Worlds a fait du bon boulot et nous livre ici un remake digne d'être cité comme parfait exemple sur la page Wikipedia dédiée au sujet. En effet, le titre ne se contente pas de passer d'un diaporama d'images en 3D pré-calculées en 640*480 pixels à un jeu en 3D temps réel avec détails, textures et effets mis à jour. Non, il se permet aussi, tout en conservant 100% de l'esthétique originelle, de se renouveler en proposant un cheminement dans les îles modifié, des énigmes revues et des solutions différentes.

Belle île en mer

Le résultat est de fait assez beau visuellement, avec une mention particulière pour les effets aquatiques, que ce soit l'océan infini qui entoure les îles ou ces brèches où l'eau est localement repoussée avec réflexion et diffraction adaptées. Les effets de brouillards sont aussi de la partie pour cacher les autres îles et tout ce qui doit bouger bouge enfin, que ce soit les plantes et les arbres, ou une colonie de papillons. Encore mieux, les personnages sont enfin en 3D et plus en vidéo incrustée ! La retranscription visuelle est donc impeccable et, même si je n'ai pas trop l'oreille pour ça, j'ai l'impression que l'environnement sonore aussi a grandement profité du lifting.



Du coté du gameplay, c'est un peu plus mitigé. Bon, on est en 2024 et on ne peut toujours pas sauter dans un jeu Cyan, mais c'est a minima un hommage, si ce n'est une marque de fabrique. Le jeu est aussi en QWERTY, sans aucune option de réattribution des touches. Une situation qu'on retrouve également dans de plus en plus de titres mais en général avec la possibilité de réassigner les commandes, même partiellement. Ce n'est pas le cas ici. Ce qui pose aussi la question des raccourcis clavier qui existent mais qui du coup ne sont affichés nulle part. La version utilisée pour ce test n'étant pas définitive, on va espérer qu'un menu de personnalisation des contrôles sera présent à la sortie du jeu.

Patience et longueur de temps

Pour le reste, on se déplace avec ZQSD et on agit avec le bouton gauche de la souris. Et on enlève au passage l'affreuse main QuickTime du curseur pour retrouver un petit rond blanc bien plus discret. Si on a perdu le mode diaporama, ne croyez pas pour autant que vous allez pouvoir enfin courir dans les couloirs de pierre. En effet, le jeu se paye la vitesse de marche probablement la plus lente qui soit dans un jeu vidéo et, si la touche Shift permet bien d'activer un mode "course", dans la pratique vous actionnerez souvent la commande pour courir et vous retrouverez à marcher car vous étiez déjà en course...

Autres ralentissements : les actions. Celles-ci consistent majoritairement à appuyer sur un bouton et à attendre qu'il se passe quelque chose... ou pas. Mais quand c'est le cas, ça prend souvent du temps : 15 secondes pour faire tourner une salle, 5 secondes pour qu'une échelle descende, 10 secondes pour faire avancer un pont... Ca ne paraît pas comme ça, mais quand on doit faire encore et encore les mêmes actions, c'est long !



Le phénomène est d'ailleurs intéressant à analyser du point de vue des moyens de déplacement rapide. En effet, dans le premier Riven, ceux-ci constituaient une sorte de récompense : une séquence animée où on voyageait rapidement après des dizaines de plans quasi fixes. On avait enfin un peu d'action. Mais en 2024, étant libres de nos mouvements tout le long du jeu, on se retrouve lors de ces déplacements à être enfermé dans une cabine, sans rien pouvoir faire pendant 30 secondes et avec une vue fixe vers l'avant car Cyan n'a pas jugé bon de nous laisser libre de regarder autour de nous pendant ces séquences. On subit donc 30 secondes d'inaction en attendant d'arriver à destination pour retrouver notre liberté.

J'y ar-Riven pas

Ayant revu une vidéo montrant l'intégralité du premier Riven pour les besoins de ce test, la bonne nouvelle, c'est quand même que ceux qui ont apprécié le jeu original pourront se replonger dans ce remake et y trouver de nouveaux défis. En effet, même si les îles sont quasiment identiques, les changements évoqués au début de ce test font que tout sera à réapprendre et que vous aurez parfois de drôles de surprises. Ou de moins drôles si vous vous cognez aux épreuves.



En effet, Riven a toujours été loué pour être sans concession et proposer certaines des énigmes les plus retorses du jeu vidéo. Le problème ici c'est que, contrairement à de nombreux titres actuels, on manque cruellement d'aides, aussi minimes soient-elles pour avancer. En effet, des options visuelles telles que le surlignage d'objets interactifs ou des indices textuels pour vous mettre sur la voie sont totalement absents et parfois causes de frustration quand, après deux heures de va-et-vient, vous découvrez finalement une poignée peu visible logée le long d'un tuyau.

D'ni de réalité

Pire encore, le jeu vous tend des pièges. Comme cette porte qui ne s'ouvre pas, fermée par une chaîne et un cadenas avec une serrure en forme d'étoile qui vous fera chercher une clé idoine qui n'existe pas... la porte devant s'ouvrir par un autre moyen. Mais ça, c'est juste pour le début. Vers le milieu du jeu puis à la fin, on vous fera faire des trucs de dingue. Car même si les puzzles ont été revus, leur difficulté est assez similaire à l'original et donc proche du n'importe quoi. On se retrouve par exemple à devoir retrouver des symboles disséminés sur toutes les îles, mais qui sont invisibles sans une lentille à trouver quelque part sur une île, et dont l'ordre est donné par des motifs qui se révèlent être des chiffres si vous avez trouvé un document qui ne donne la correspondance que de quelques-uns d'entre eux.



Bref, le vice est poussé dans ses derniers retranchements et, si vous n'avez pas pris de notes sur les emplacements de toutes les choses bizarres que vous avez croisées, vous devrez arpenter à nouveau toutes les îles et leurs dédales à la vitesse d'un escargot, ou bien attendre qu'un véhicule vous déplace "rapidement" pendant 30 secondes. Enfin, un mot sur l'histoire qui, elle par contre, n'a pas changé. Donc, si vous aimez le crypto charabia, mélange de sciences, de runes, de maths et de survie dans des mondes (pardon, des âges) issus de l'imagination d'êtres créant des livres servant de portails dimensionnels, vous serez comblés.
Si on doit juger Riven à l'aune de sa mise à jour de 2024, alors Cyan a livré un remake parfait de son titre de 1997. En effet, non seulement le jeu a été entièrement refait en 3D temps réel, mais les énigmes et la progression ont été revues pour offrir une expérience renouvelée aux joueurs. Par contre, si on doit le considérer comme un jeu d'énigmes de 2024, on pestera contre ses déplacements lents, son absence de toute assistance, même minime et une difficulté totalement absurde qui feront certainement renoncer bon nombre de joueurs, bien avant qu'ils aient pu faire le tour du titre.

SCREENSHOTS

Rechercher sur Factornews