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EA SPORTS F1 24, le début de la f1 ?

Xavor2Charme par Xavor2Charme,  email
Développeur / Editeur : EA Sports Codemasters Epic Games
Monaco. Le soleil de mai chauffe doucement ma peau alors que je sirote mon Spritz au champagne sur le rooftop du De Charme’s Hotel. Je jette un œil à la course en contrebas se déroulant dans les rues étroites de la principauté. Alors qu’ils étaient autrefois un rendez-vous glamour pour passionnés de courses automobiles, les Grand Prix de Formule 1 ne sont plus que des vitrines publicitaires pour célébrités ou politiques sur le retour. De la chair à cancans pour Netflix. Apparemment, ils essayent même d’être écologiques ! Ah ah ah, quelle bonne blague; rien ne remplace l’exquise odeur d’essence brûlée déguerpissant des échappements de rutilants bolides à la pointe de la technologie… Je soupire et décide de descendre dans ma chambre pour lancer le nouveau F1 de Codemasters et me reconnecter à l’essentiel : la course.
“Mais avant, s’il te plait, crée ton avatar !”
“Maintenant, nous allons t’expliquer comment fonctionne notre fascinant mode F1 World !”
“Participe donc à cette course nulle de trois tours contre des inconnus dans une Formule 1 sans livrée !”
“Oh regarde ! Tu as gagné des freins de rareté violette pour ton bolide, équipe-les dès à présent en navigant dans six sous-menus !”
“Tu as reçu un message ! Oh ! Des crédits pour acheter un nouveau logo à mettre sur ta monoplace !”
“T’avons-nous parlé de notre Podium Pass te permettant de remporter de nouveaux motifs moches pour ta combinaison ?”

Ah mais taisez-vous ! Je veux juste faire des courses de voitures rapides avec des Verstappen et des Hamilton virtuels !

Conduites agressives

Que sont nos jeux vidéo de sport devenus ? Depuis quand est-ce que les partenaires de nos mercredi après-midi entre copains nous attendent maintenant à la sortie un Opinel à la main pour nous faire lâcher toutes les étrennes de Tata Claudia ? Que se soit le foot, le basket, le tennis et aujourd’hui la F1, il devient difficile de les aimer alors même qu’ils sont toujours sympas à jouer. Penchons-nous sur le cas de F1 24, le dernier né de Codemasters sous la houlette d’Electronic Arts, sorti le 31 mai sur consoles Sony, Microsoft et PC.

F1 24 est construit sur des fondations datant de F1 2016, la série ayant atteint la maturité avec l’opus 2020 et l’ajout du super mode Mon Écurie. Depuis 2016 donc, même moteur graphique, mêmes animations, même carrière, mêmes commentaires de notre insupportable ingénieur. Codemasters ajoute néanmoins des nouveautés au compte-goutte chaque année: F1 2021 proposait un mode histoire, F1 22 un mode VR, d’autres types de véhicules et l’application de la nouvelle régulation aérodynamique, F1 23 un mode de jeu-service mais les fondamentaux restent les mêmes. Cette année, le manque d’imagination se voit comme le nez au milieu de la figure avec un mode histoire aux abonnés absents (il n’est proposé que tous les deux ans) et seulement une “refonte” du mode carrière. 

Spa-Francorchiant

F1 24 met surtout en avant son mode F1 World, présent depuis l’année dernière et à l’interface identique. Ce mode de jeu-service nous offre tout plein d’activités pour nous garder éveillé dont des séries de courses en ligne pour monter des niveaux servant principalement à améliorer notre voiture. Bref, je ne vais pas y passer la nuit, nous sentons fort la main d’Electronic Arts derrière ce machin qui a la perversité de regrouper les modes de jeux solos classiques pour s’assurer que même les joueurs qui s’en fichent y passent de temps en temps.



La seule vraie nouveauté de contenu est une supposée refonte du mode Carrière. Dans la peau d’un pilote de F2 ou de F1 d’aujourd’hui ou d’hier ou dans celle d’un pilote créé de toute pièce (histoire de pouvoir, science-fiction, incarner une femme), vous devez signer dans une des dix équipes du plateau. Le challenge est alors de se faire respecter par l’équipe choisie en remplissant ses objectifs et en battant votre coéquipier pour avoir accès à plus de points pour améliorer votre monoplace. Quelques événements aléatoires comme des négociations secrètes avec d’autres équipes cherchant à vous débaucher apparaissent de temps en temps pour épicer la recette. Malheureusement, tout cela agit plutôt comme une surcouche de menus et de jauges à remplir autour de fondamentaux qui restent toujours les mêmes. Une fois sur la piste, il devient difficile de distinguer les différences avec les jeux précédents (allez, à part la refonte de certains circuits comme Spa-Francorchamp) tant les défis, commentaires et animations sont identiques en plus du sempiternel EGO Engine sur lequel la série se repose. Et ce ne sont pas les commentaires soporifiques de Julien Fébreau qui vont changer la donne (mettez-nous au moins le Belge Gaëtan Vigneron qu'on rigole !).

Prendre le virage à la discorde

Après un F1 22 assez triste de ce côté, le modèle de conduite retravaillé de F1 23 avait été salué comme “assez chouette” et permettait d'espérer des monoplaces 2024 encore plus satisfaisantes à conduire. EA a même fait chauffer les éléments de langage en déclarant que l'expérience de pilotage serait la plus fidèle possible grâce au Comportement Dynamique EA SPORTS™. 

Les jeux F1 n’ont jamais été des simulations pures et dures mais proposent une très grande versatilité. Le débutant peut commencer à la manette, avec toutes les aides et en sortir en jouant au volant, en boite manuelle et sans aucune aide à la conduite. Le jeu propose alors une conduite exigeante sans néanmoins atteindre la précision et la finesse d’une simulation comme rFactor 2 ou Automobilista 2 et j’ai toujours loué ces jeux comme des entre-deux  parfaits entre les Gran Turismo/Forza et les Assetto et compagnie. Aussi, la gestion brutale des dégâts (une touchette et la course peut s’arrêter là) oblige à apprendre à conduire en gentleman.

La gestion des volants à retour de force a toujours été relativement passable, avec assez peu d’informations transmises et des profils par défaut absurdes. Tous les ans, c’est la même rengaine et il faut encore passer de longues minutes à régler son retour de force pour un résultat jamais dingue et sans outils de télémétrie intégré nous permettant de vérifier si nous clippons ou pas (le clipping étant le moment où le jeu balance trop de force par rapport aux capacités de votre volant, entraînant des pertes d’informations).

F1 24 arrive donc en fanfare et s’est fait méchamment rabroué. Avant patch, le jeu était difficilement praticable avec notamment un fort sous-virage en sortie et globalement l’impression de conduire des savonnettes. Il fallait faire excessivement attention en sortie de virage à l'accélération et aux passages de vitesses sous peine de sous-virer d’un seul coup sans prévenir. Les solutions trouvées par la communauté consistaient en des réglages extrêmes, comme une pression de pneus la plus basse possible, mais coûtant beaucoup de temps au tour. Les développeurs ont depuis modifié le modèle de conduite mais l’on reste loin des épisodes précédents et nous sommes à des années-lumières de la révolution annoncée. Mais ne vous inquiétez pas, le jeu n'a pas fini de vous décevoir !

Un dernier VR avant de prendre la route

Bon, Codemasters, si vous n'avez rien à secouer de la VR, c’est pas la peine de nous en resservir tous les ans depuis F1 22. Chaque année j’espère que le support de la réalité virtuelle devienne enfin jouable. Comme avec le dernier WRC, le jeu est flou, terne, tourne à 45 FPS si vous n’avez pas un PC de la NASA (et apparemment même ainsi, le jeu est difficilement praticable). Je sais que les développeurs de jeux de course ne prennent plus le temps de proposer des modes VR ne serait-ce qu’utilisables, mais dans ce cas, autant ne pas en proposer du tout. Encore un élément révélateur du manque d’ambition de cet épisode qui n’a l’air d’offrir aucune idée aboutie.

Pour couronner le tout, le jeu n’est pas du tout compatible Steam Deck, la faute à un nouveau logiciel anti-triche. Super.

Évolution plus que timide d’une licence annuelle qui tourne en rond toute seule sur son circuit depuis 2020, F1 24 est difficile à conseiller : modes de jeu absents, refontes discrètes, modèle de conduite contestable et nous pouvons oublier le jeu sur Steam Deck sur lequel il aurait pourtant sa place. A part si vous tenez absolument à avoir les toutes dernières mises à jour du championnat de la vraie vie, autant rester sur F1 23 ou trouver un moyen de jouer à F1 2020 qui reste à ce jour le pinacle des jeux sur le pinacle du sport auto. Quant à moi, je pense troquer le caviar de Monaco pour les rillettes du Mans…
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